Réédifier l'Etat sur des bases saines

Le supérieur de l’Ordre des moines mariamites, l’abbé Saad Nemr, a déclaré à l’issue d’une réunion avec le chef du gouvernement que les présidents Émile Lahoud et Sélim Hoss sont déterminés à poursuivre jusqu’au bout la réforme administrative «pour réédifier l’État sur des bases saines». L’abbé Nemr a indiqué que le président Hoss l’a informé des tiraillements et des polémiques qui accompagnent chaque décision prise par le gouvernement. «Il faut que les fonctionnaires reconnus coupables soient sanctionnés pour que l’on puisse reconstruire le Liban», a-t-il dit. Le prélat a mis l’accent sur la nécessité d’assurer un retour rapide des déplacés «conformément aux promesses des présidents Lahoud et Hoss. L’union nationale ne peut se faire sans le retour des déplacés». Le député Robert Ghanem a pour sa part dénoncé «le climat qui accompagne le processus de réforme». «Je ne pense pas que la réforme va se terminer rapidement, a-t-il déclaré. Le processus va se poursuivre et la réforme ne peut pas se limiter à une mise à l’écart ou au limogeage de quelques directeurs généraux. L’administration est un tout. Il faut commencer par le haut de la pyramide avant d’arriver à la base». M. Ghanem était accompagné d’une délégation de Rachaya (Békaa-Ouest) qui a réclamé que l’eau du nouveau puits de la région soit acheminée vers la localité. «Depuis des années, l’eau n’arrive pas, alors que les factures, elles, ne sont jamais en retard. M. Hoss a promis de s’occuper de cette affaire», a indiqué le député. L’ancien ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, a évoqué avec le chef du gouvernement la situation en Irak et la visite de Yasser Arafat aux États-Unis. Concernant les permutations diplomatiques, le député du Kesrouan a estimé que le choix des ambassadeurs dans les capitales importantes aurait dû reposer aussi sur des critères «personnels et politiques en plus des critères administratifs». «En cette période régionale cruciale, il est nécessaire que les ambassadeurs en poste dans les grands pays aient un poids politique», a-t-il dit. Au sujet de la réforme administrative, M. Boueiz a dit : «Je pense que plus de sérieux et moins de tapage dans le traitement de ce dossier feraient du bien. Je crois que la confusion provoquée par les rumeurs quasi quotidiennes ne sert pas l’intérêt du pays, l’image du Liban à l’étranger et l’état des investissements». M. Boueiz a enfin réclamé une loi électorale «juste adoptant un seul principe dans le découpage des circonscriptions». Selon lui, la taille idéale de la circonscription se situe entre le caza et le mohafazat. M. Hoss a d’autre part reçu une délégation du Comité national de soutien aux détenus libanais dans les prisons israéliennes qui lui a remis un mémorandum expliquant les conditions de détention de ces prisonniers.