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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Séminaire - Démence sénile et maladie d'Alzheimer Salamar : une politique nationale pour les personnes du troisième âge (photos)

L’association Salamar pour le développement social a organisé au cours du week-end dernier à l’hôtel «al-Bustan» un séminaire ayant pour thème «Une politique nationale pour les personnes du troisième âge». Deuxième réunion du genre, ce séminaire, tenu sous le patronage du ministre des Affaires sociales Michel Moussa, a regroupé des gériatres (médecins spécialistes du vieillissement) libanais et étrangers. Soutenue par le Fnuap (Fonds des Nations unies pour la population), l’association libanaise Salamar est la plus importante organisation non gouvernementale qui s’occupe exclusivement des problèmes qui touchent les personnes du troisième âge. Cette tranche de la population demeure marginalisée au Liban, notamment au niveau des institutions publiques, comme c’est le cas au ministère des Affaires sociales et au ministère de la Santé publique, qui étaient d’ailleurs représentées au séminaire tenu le week-end dernier. Présentant l’association, Mme Samar el-Khalil, présidente de Salamar, a indiqué à L’Orient-Le Jour que «depuis deux ans nous œuvrons pour mettre en place une politique nationale pour les personnes âgées au Liban, un pays où cette tranche de la population est négligée». Prochainement, une autre association, formée de quelques membres de Salamar et d’autres volontaires, verra le jour : la Société libanaise pour la lutte contre la maladie d’Alzheimer. Salamar, qui est formée d’une vingtaine de volontaires dont cinq médecins et qui œuvre en collaboration avec des organisations américaines et françaises, tente actuellement de réaliser plusieurs projets : «sensibiliser la population aux problèmes des personnes du troisième âge dans toutes les régions du pays, parrainer les têtes blanches afin qu’elles puissent bénéficier de certains soins, et créer une bibliothèque pour les personnes âgées», note Mme el-Khalil, qui souligne l’importance de garder les personnes du troisième âge, malgré les problèmes de santé dont elles pourraient souffrir, sur les lieux où elles vivent. «L’asile devrait représenter le dernier choix», déclare-t-elle. Tel est également l’avis des spécialistes libanais et étrangers comme des gériatres venus des États-Unis, de Belgique, de France et d’Allemagne spécialement pour participer au séminaire. Au Liban, où il existe 36 maisons de repos, plusieurs changements devraient être opérés pour améliorer les conditions de vie des personnes âgées. «Dans le milieu hospitalier, des équipes entières, notamment des infirmières, des aides-soignantes et des kinésithérapeutes, devraient être formées à la gériatrie», indique le Dr Abelrazzak Abyad, gériatre et vice-président de Salamar. Il convient également de développer les activités communautaires afin que les personnes du troisième âge ne finissent pas à l’asile. Il est nécessaire, par exemple, de créer des réseaux de soins à domicile, de fonder des clubs pour les retraités et les personnes du troisième âge, et de soutenir les associations qui offrent des repas gratuits. Préserver les capacités du cerveau Se penchant sur les problèmes de la vieillesse, le Dr Abyad note que «les personnes du troisième âge qui souffrent de maladies chroniques (diabète, rhumatismes, hypertension…) sont suivies par plusieurs médecins et prennent divers médicaments. Or, ce sont les effets de ces médicaments mélangés qui peuvent poser problème, en causant par exemple des hémorragies cérébrales capables de provoquer une démence momentanée. D’autres facteurs peuvent être à la base de la démence sénile, notamment une carence en vitamines, d’où l’importance d’une bonne nutrition chez les personnes âgées, ou encore un dysfonctionnement à long terme de la glande thyroïde», poursuit-il. Certaines personnes sont plus disposées que d’autres à la démence sénile, notamment les diabétiques et les femmes (arrêt de la sécrétion d’œstrogènes après la ménopause). Pour la maladie d’Alzheimer, un facteur génétique minime (le génome ApoE2 ; Ey) devrait être pris en considération. «Comme on va vers un vieillissement de la population mondiale, c’est cette maladie, selon les statistiques, qui sera le premier fléau du XXIe siècle», affirme le Dr Abyad. Et de citer des chiffres mondiaux : «La maladie d’Alzheimer touche 5 à 6 % des personnes âgées entre 65 et 75 ans, 10 % des personnes entre 75 et 85 ans, et 15 % de ceux qui ont plus de 85 ans». Jusqu’à présent, les médicaments disponibles ne peuvent que retarder, mais sans guérir, cette maladie qui ne tue pas. Le spécialiste note cependant que l’on peut se protéger de la démence, dont certaines formes sont réversibles. «Le cerveau est comme tous les autres organes : il faut l’exercer pour le préserver», dit-il. Il ajoute que «certaines personnes du troisième âge peuvent faire face à une pseudo-démence. Ce sont notamment celles qui souffrent de dépression nerveuse, une maladie qui touche 20 % des personnes âgées entre 65 et 75 ans et 30 à 40 % des personnes ayant entre 75 et 90 ans». Le Dr Élie Istephan, gériatre, indique pour sa part que «l’on devient vieux au moment où on ne peut plus s’adapter à tout ce qui est nouveau». Soulignant que «la vieillesse peut être psychologique, sociale, ou physiologique», il note que «l’on peut s’user à 50 ans ou à 80 ans». Partant du principe qu’il faut vieillir avec succès, il indique que «la prévention peut commencer durant la jeunesse et se poursuivre au fil des ans, notamment par des exercices physiques, des activités intellectuelles, une nutrition équilibrée et une bonne santé dentaire». Évoquant sa spécialisation, il déclare que «le déclin qui touche les personnes du troisième âge est réversible dans certains cas, et cela grâce à l’intervention d’une équipe spécialisée et multidisciplinaire». Dix gériatres À quel moment faut-il consulter un spécialiste ? «Dès que la personne concernée ou son entourage sont conscients du trouble. Le déclin se traduit notamment par une difficulté à marcher, des chutes répétées, une baisse du poids, l’isolement, un retrait de l’activité quotidienne, des troubles de la mémoire, une faiblesse globale, des perturbations du cycle urinaires, une modification de l’humeur, des perturbations du cycle du sommeil ou du comportement», note le Dr Istephan. Il souligne l’importance du recours à une consultation médicale au plus tôt quand il s’agit de problèmes mentaux, notamment de la démence ou de la maladie d’Alzheimer. Cette dernière commence progressivement à atteindre les fonctions mentales et peut dans certains cas toucher des personnes âgées de 49 ans. Elle peut se traduire au début par des troubles de l’orientation ou des pertes de mémoire. Se penchant sur le rôle du gériatre face aux cas de démence irréversible comme la maladie d’Alzheimer, le spécialiste indique : «Notre devoir est de prendre en charge la personne qui souffre et de guider sa famille. Le gériatre ne peut que retarder le déclin, en essayant de préserver le plus longtemps possible l’autonomie de la personne touchée par la maladie». «Sur le plan mondial, la maladie d’Alzheimer et les autres formes de démence coûtent beaucoup plus à la société que les maladies cardiaques et cancéreuses réunies», ajoute-t-il. La gériatrie est une branche médicale récente au Liban. Le pays dispose actuellement de 10 gériatres, tous spécialisés à l’étranger, et qui dispensent leurs soins dans diverses régions du pays, notamment à Beyrouth, à Tripoli et au Mont-Liban.
L’association Salamar pour le développement social a organisé au cours du week-end dernier à l’hôtel «al-Bustan» un séminaire ayant pour thème «Une politique nationale pour les personnes du troisième âge». Deuxième réunion du genre, ce séminaire, tenu sous le patronage du ministre des Affaires sociales Michel Moussa, a regroupé des gériatres (médecins...