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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Francophonie - Pluralisme linguistique et traduction L'éloge de la différence : la voix de l'autre, à l'USJ

Sur le thème de “L’éloge de la différence : la voix de l’autre”, les VIes journées scientifiques ont été inaugurées hier à l’Université Saint-Joseph (USJ). Relevant du réseau lexicologie, terminologie, traduction (RTTT) de l’Agence universitaire de la francophonie AUF (Aupelf-Uref) cette manifestation francophone biennale se tient cette année en collaboration avec l’École de traducteurs et d’interprètes de Beyrouth (Etib) de l’USJ. S’adressant aux spécialistes de la langue (linguistes, traducteurs, lexicographes...), le colloque inauguré hier a été précédé lundi dernier par un séminaire ayant pour thème «méthodes en sémantique et traitement de la polysémie». Il a mobilisé cette année plus d’une centaine de spécialistes étrangers ainsi qu’une quarantaine d’universités francophones. Le choix de Beyrouth pour traiter un thème tel que “L’éloge de la différence : la voix de l’autre” est fort symbolique ; tolérance, paix, droit de l’homme et divers termes encore revêtent un caractère particulier dans différentes langues et cultures. Même dans le domaine linguistique, «l’autre» reste une identité à définir. Hier, plus de 300 personnes ayant toutes pour point commun la langue française ont assisté à la séance inaugurale du colloque, tenue sous le patronage du ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur, M. Mohammed Youssef Beydoun. On notait la présence du recteur de l’USJ le père Sélim Abou, du doyen de la faculté des lettres et des sciences humaines (FLSH), du père René Chamussy, du directeur de l’Etib, M. Henri Awaiss, du vice-recteur de la FLSH, M. Jarjoura Hardane, du coordinateur du RLTT, M. André Class, du directeur de la recherche à l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), M. Joël Jallais, et du président de la Conférence permanente d’instituts universitaires de traducteurs et d’interprètes (CIUTI), M. Martin Forstener. Dans son intervention intitulée Les ports et afin de souligner l’importance de la pluralité linguistique, M. Awaiss a déclaré : «Il est un pays où le caractère standard n’existe pas, où l’hégémonie d’une langue n’existe pas, où l’ère de la détraduction n’est que pur mensonge, faisant écho à cette langue qui ose se dire capable de tout exprimer, de reprendre les mêmes formules stéréotypées sans se soucier de l’autre, de la spécificité de sa langue, de son originalité. Et c’est dans ce jardin perdu en cette fin de siècle que vivent ceux qu’Antoine de Saint-Exupéry aurait pu appeler : les petits princes de la communication», a-t-il dit. M. Clas, qui effectue son quatrième séjour au Liban, a pour sa part fait l’éloge de la différence qui convient au Liban, un pays qui représente tout un amalgame de cultures. Il a également remercié les responsables de l’université notamment le recteur de l’USJ sans qui l’organisation du colloque à Beyrouth aurait été impossible. Quant à M. Jallais, il a présenté les activités des réseaux de l’Agence universitaire de la francophonie. Il a également indiqué qu’une nouvelle structure sera prochainement mise en place. Le ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur a relevé que «le titre de ces VIes Journées scientifiques du réseau lexicologie, terminologie, traduction de l’AUPELF n’est pas une simple interrogation scientifique comme pourrait le laisser croire cet intitulé. C’est également une quête humaniste, une inquiétude culturelle de première importance. En cette fin de XXe siècle, à l’aube d’un nouveau centenaire, tenter de mettre en place les éléments qui concourent à une meilleure connaissance de l’autre, en faire l’éloge, entendre la voix de l’altérité, c’est affirmer haut et fort que le défi de la connaissance scientifique est d’abord et avant tout un outil au service des hommes pour la construction d’un monde meilleur». Soulignant que le Liban a donc une mission toute particulière à remplir, il a indiqué que le pays peut la relever en s’appuyant entre autres sur l’excellence de son enseignement universitaire. «Dans ce pays multiculturel, le dialogue est une exigence quotidienne, un modus vivendi indispensable. Et cet idéal, l’Université Saint-Joseph, l’une des plus anciennes universités de ce pays, y est attentive depuis sa fondation. Cette quête passe aussi par l’excellence des formations proposées». Le doyen de la faculté des lettres et des sciences humaines avait entamé son message par un mot d’accueil à l’adresse des participants aux VIes journées scientifiques. Commentant le thème du colloque, il a souligné : «En faisant l’éloge de la différence, vous n’avez voulu vous situer que dans cette perspective : vivre dans le monde des langues, c’est vivre avec tous ces autres qui auront continûment à travailler pour surmonter leurs incompréhensions. D’où dès lors cette longue énumération de ces “autres”, élèves ou étudiants, chercheurs ou enseignants, traducteurs ou technocrates qui ont à se débattre entre méthodes, dictionnaires, logiciels de toutes sortes pour enfin se livrer à leur “passion” : la défense et l’illustration de la pluralité linguistique». S’adressant aux spécialistes présents, il a déclaré : «Vous vous situez d’entrée de jeu dans le grand débat qui anime les linguistes entre les partisans d’un fonds commun qui rendrait possible toute traduction qu’il s’agisse d’une langue originaire ou qu’il s’agisse d’une langue universelle logiquement reconstruite et les partisans de la radicale hétérogénéité des langues qui pensent parfois que toute traduction est impossible ou qui s’efforcent de trouver les chemins nouveaux du dialogue malgré tout». Au cours de la séance inaugurale, le père Abou a remis à M. Clas la médaille de l’Université Saint-Joseph. M. Awaiss a pour sa part remis au président de la CIUTI la médaille de l’Etib. Le colloque se poursuivra jusqu’à demain samedi dans les trois salles du théâtre Monnot, rue de l’Université Saint-Joseph.
Sur le thème de “L’éloge de la différence : la voix de l’autre”, les VIes journées scientifiques ont été inaugurées hier à l’Université Saint-Joseph (USJ). Relevant du réseau lexicologie, terminologie, traduction (RTTT) de l’Agence universitaire de la francophonie AUF (Aupelf-Uref) cette manifestation francophone biennale se tient cette année en collaboration avec...