Tchétchénie Dialogue de sourds entre Moscou et l'OSCE

Moscou a fait la sourde oreille, hier, aux propositions de l’OSCE d’intervenir comme médiateur pour un règlement pacifique du conflit en Tchétchénie, lors de la visite d’un représentant de l’Organisation, le Norvégien Kim Traavik. De retour d’une mission d’évaluation de la situation des dizaines de milliers de réfugiés tchétchènes en Ingouchie, M. Traavik a rencontré à Moscou le vice-ministre des Affaires étrangères russe, Vladimir Goussarov. M. Goussarov, pour sa part, a lourdement insisté devant la presse sur le fait que «les discussions ont porté exclusivement sur les aspects humanitaires du conflit». Sur le terrain, les bombardements russes ne diminuent pas en intensité, et avec l’arrivée de l’hiver et des premières neiges la situation des quelque 200 000 réfugiés est de plus en plus alarmante. Par ailleurs, les troupes russes s’apprêtaient hier à investir la ville de Goudermès, selon les médias russes. Mais si Moscou ne veut pas entendre parler de médiation, le ministre des Affaires étrangères russe, Igor Ivanov, a fait un modeste pas hier en admettant que la solution de la crise en Tchétchénie devrait être à terme «politique» ; sans préciser avec qui Moscou est prêt à négocier, ne reconnaissant plus l’autorité du président tchétchène Aslan Maskhadov.