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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Rencontre avec la presse libanaise Si Barak veut la paix, il devra en payer le prix

C’est une position au ton bien «diplomatique» que l’ancien ministre français des Affaires étrangères, M. Hervé de Charette a exprimé hier devant la presse libanaise, en qualifiant de «réaliste» son attitude vis à vis des négociations de paix. «J’ai rencontré beaucoup de dirigeants et de responsables et j’ai ressenti qu’il y avait , à l’égard du processus de paix, plus d’inquiétude que d’optimisme» a affirmé le responsable français. Cette «inquiétude» dira M. de Charette est «justifiée» et «légitime» pour ce qui est des dirigeants syriens et libanais. Car, a-t-il dit, l’enthousiasme suscité après l’élection de Barak à la tête du gouvernement israélien, semble s’être évanoui aujourd’hui. «Il y avait alors une vague d’optimisme dans le monde», a relevé l’ancien ministre, qui a en outre rappelé qu’au départ, «on» avait le sentiment que le processus de paix allait redémarrer, et que dans un délai d’un an, tout allait changer. «Les mois ont passé et la situation ne s’est pas clarifiée. En tous les cas, pour ce qui est du Liban et la Syrie, elle n’a pas avancé», ce qui justifie, selon l’ancien ministre, l’inquiétude exprimée par les dirigeants arabes. Qu’en est-il de la position de la France face à ce blocage ? Pour ma part, a-t-il dit, «je ne suis ni optimiste ni pessimiste. Je suis simplement réaliste, et je m’efforce de juger les choses avec les éléments disponibles». Cependant, malgré les doutes exprimés par les uns et par les autres, «il y a une véritable opportunité pour la paix», que les parties en présence devraient saisir, affirme avec conviction M. de Charette. Ces propos, il les a tenus en sa qualité de député de l’opposition, et ne reflètent en aucun cas la position officielle de la France qui sera bientôt exprimée par son ministre des Affaires étrangères, M. Hubert Védrine, attendu dans la région la semaine prochaine. «Je ne représente personne d’autre que moi-même, a-t-il dit, cela me laisse une grande liberté d’esprit pour observer, écouter, dialoguer et le cas échéant exprimer». Mais c’est au président français, M. Jacques Chirac que l’ancien ministre communiquera demain les résultats de sa tournée à Beyrouth et à Damas. À la question de savoir ce qui fait actuellement défaut au processus de paix, M. de Charette a répondu que si M. Barak veut véritablement la paix, il devrait «en payer le prix». «Je crois comprendre que les responsables libanais comme d’ailleurs d’autres responsables dans le monde arabe attendent d’Israël désormais des clarifications». Ceci est d’autant plus vrai, a ajouté le responsable français, que le fameux principe de «l’échange de la terre contre la paix», reste une condition sine qua non de toute négociation. «Il va falloir que l’on passe de la parole aux actes» a affirmé l’ancien ministre français en signifiant que la balle est maintenant dans le camp israélien. Prié de commenter le sommet d’Oslo, qui a réuni le Premier ministre israélien Yehud Barak, le chef de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat et le président américain Bill Clinton, M. de Charette s’est contenté de répondre sur un ton ironique que «les célébrations et les grandes messes sont toujours sympathiques, mais il n’est pas sûr qu’elles fassent avancer les choses. À Oslo, ce qui m’a frappé se sont les absents» a-t-il dit. Quant au volet libanais, l’ancien ministre des Affaires étrangères, a souligné qu’il existe des préoccupations relatives au Liban spécifiquement, et qui doivent être prises en considération, dont l’implantation des Palestiniens, un chapitre «qui concerne le processus de paix et qui doit être y inclus» a-t-il relevé . «Je reconnais la légitimité de cette question qui est importante pour la paix». M. Charette n’a pas oublié au passage de faire part aux journalistes présents de ses impressions sur la capitale libanaise. «Beyrouth donne l’impression d’une ville en pleine renaissance» a-t-il affirmé, en réitérant que le Liban «est sa seconde patrie».
C’est une position au ton bien «diplomatique» que l’ancien ministre français des Affaires étrangères, M. Hervé de Charette a exprimé hier devant la presse libanaise, en qualifiant de «réaliste» son attitude vis à vis des négociations de paix. «J’ai rencontré beaucoup de dirigeants et de responsables et j’ai ressenti qu’il y avait , à l’égard du processus de...