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Actualités - ANALYSE

Réfugiés palestiniens - L'implantation toujours en filigrane Beyrouth inscrit le problème dans le cadre des pourparlers jumelés

Pourquoi Abou Mahjane et Aboul Aynaïn ne sont-ils pas interpellés ? À question simple, réponse plutôt compliquée : selon un responsable, les camps palestiniens au Liban «sont une question sécuritaire, alors que dans les pays arabes, ils ne constituent qu’une question politique». Ce ne serait pas plutôt l’inverse ? «Mais non, explique ce cadre, en Syrie, en Jordanie, en Tunisie, les réfugiés sont intégrés. Ils n’ont pas le droit de porter des armes ni a fortiori de transformer leurs ghettos en îlots autonomes interdits d’accès aux autorités locales, comme ici. Le traitement de leur problème est lié aux négociations sur le statut final, dans le cadre d’une paix d’ensemble. Chez nous, le problème est fondamentalement sécuritaire et la solution ne peut attendre un règlement global. Elle doit s’inscrire dans le cadre des pourparlers jumelés portant sur le volet libanais et sur le volet syrien». Pourquoi ? «Parce que, précise cette source officielle, aux termes de la conférence de Madrid qui a initié les pourparlers, le processus ne se limite pas à la question territoriale. Il ne s’agit pas seulement de récupérer le Sud ou le Golan, mais de parvenir à un accord de paix incluant tout le contentieux israélo-arabe. Il faut donc qu’on inclue les camps dans l’équation régionale». Ce qui revient à dire tout simplement que l’État libanais n’envisage pas de solution intérieure à ce problème intérieur et préfère attendre un règlement régional qui le réglerait par ricochet. Le pouvoir estime que c’est plus sage, à cause des implications régionales de la question et, sans doute, de la persistante fragilité du tissu civil libanais... En somme, le Liban apporte à la Syrie, dans le cadre du jumelage, l’avantage essentiel de la carte du Sud résistant. Et en attend en retour un appui sans faille pour sa politique de rejet absolu de l’implantation, dans le cadre des négociations avec les Israéliens. La personnalité citée reprend : «Lorsque nous affirmons que nous ne pouvons pas garantir la sécurité frontalière d’Israël, nous faisons certes état d’une position de principe, car nul ne peut exiger de son voisin qu’il fasse le gendarme pour son compte. Mais nous voulons aussi signifier qu’en pratique, si les choses devaient demeurer comme elles sont par rapport aux camps qui restent armés, nous n’aurions pas les moyens de prévenir des opérations que des Palestiniens radicaux voudraient monter contre la Galilée». Mais encore une fois, pourquoi ne pas investir les camps ? Le responsable, qui ne semble pas se douter qu’on peut y parvenir aux termes d’un accord, répète qu’il y aurait «des affrontements, dont des civils pourraient être victimes, ce qui serait exploité par la direction palestinienne et pourrait provoquer de dangereux remous sur la scène locale. Les Palestiniens rameuteraient les pays arabes et se présenteraient en victimes d’une répression à connotation confessionnelle». «Déjà, souligne cette source, les arafatistes présentent l’affaire Aboul Aynaïn comme une vendetta politique visant à frapper les camps. Alors qu’en réalité, le pouvoir politique chez nous n’a rien à voir avec une décision de pure justice. En effet, le tribunal a rendu son verdict en base de preuves très claires sur la responsabilité d’Aboul Aynaïn dans l’organisation et l’entraînement de milices, dans le trafic d’armes et autres crimes de premier degré». Mais l’implantation sera difficile à combattre. Les autres parties, Syrie comprise, accepteraient-elles que tout soit bloqué par cette question ? «Au-delà du poids qu’elle représente, répond en conclusion l’officiel, la présence palestinienne armée constitue un péril dont nous ne saurions assumer la responsabilité. Si après le retrait israélien, des activistes palestiniens devaient attaquer la Galilée, Israël risquerait de tourner ses représailles contre nous et de frapper notre infrastructure. C’est ce que nous essayons d’expliquer aux Américains et aux Arabes, en demandant un traitement négocié du problème des camps».
Pourquoi Abou Mahjane et Aboul Aynaïn ne sont-ils pas interpellés ? À question simple, réponse plutôt compliquée : selon un responsable, les camps palestiniens au Liban «sont une question sécuritaire, alors que dans les pays arabes, ils ne constituent qu’une question politique». Ce ne serait pas plutôt l’inverse ? «Mais non, explique ce cadre, en Syrie, en Jordanie, en Tunisie,...