Courrier Transes et transports

Nous avons reçu du député du Chouf, M. Wadih Akl, la communication suivante concernant une récente déclaration du ministre du Transport relative au dossier des biens-fonds maritimes publics. Monsieur le ministre du Transport a jugé bon de tenir ses joutes oratoires il y a quelques jours dans un centre soi-disant touristique situé sur un domaine public maritime. En somme un congrès où parlote libanaise et paillotes corses étaient unies sous l’étendard de l’occupation du domaine maritime à la seule nuance près que nos paillotes sont en béton très armé. Ce geste peut paraître innocent, fortuit et sans conséquences, si l’on ne connaissait déjà l’attitude de ce bouillonnant ministre et de certains de ses confrères face à la spoliation des biens publics. Je ne sais suivant quelle logique la protection de notre patrimoine littoral se trouve être de la compétence du ministère du Transport. Je ne sais non plus par quel miracle cette série de promotions immobilières érigées sur les biens-fonds des Libanais sont baptisées «centres touristiques» alors qu’ils ne sont que des pied-à-terre, bien que pieds-dans-l’eau. Le tourisme n’y est représenté que par certaines «respectueuses» de l’Euroque de l’Est. Ce que je sais par contre, est que ce geste s’inscrit dans le cadre d’une savante opération de mainmise sur le domaine public maritime : népotisme en vigueur depuis des décennies, dont les «kloptocrates» d’aujourd’hui ont savamment fignolé les derniers détails. Monsieur le ministre ferait mieux de s’occuper du transport et non des «transports» auxquels servent ces pied-à-terre, si l’on peut parler de pied. Dans notre course vers le Moyen-Âge, nous n’avons pas manqué de suivre à la lettre le sens du mot transport : il signifiait alors textuellement : cession de propriété. Au lecteur d’en tirer les conclusions.