Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Elections - Toutes les questions restent posées Une seule certitude : aucun boycottage, cette fois

Par un étrange paradoxe, la caste politique se met tout entière en campagne et se lance résolument dans les grandes manœuvres électorales, alors que la nouvelle loi n’est même pas encore ébauchée ! Tout, y compris le sensationnel rapprochement Hariri-Joumblatt avec le régime et la colère que cela provoque chez Hoss s’inscrit dans le cadre de cette compétition à haute tension. Chacun fourbit ses armes et les milieux concernés prêtent peu d’attention aux spéculations relatives à un report du scrutin pour causes régionales, car ils doivent être prêts en tout cas. Pourtant, toutes les questions restent posées. Il y a bien sûr la loi électorale, dont la gestation reste bloquée par la polémique sur le découpage des circonscriptions. Il y a aussi le problème du Cabinet : peut-on garder les 16 en place, alors que l’ensemble des forces politiques du pays réclame un gouvernement d’élections spécial où les principaux courants seraient représentés, ou à tout le moins une équipe où l’Intérieur ne serait pas aux mains d’un meneur de jeu qui serait juge et partie. Il y a également, en toile principale de fond, l’intention ouvertement déclarée des loyalistes, sinon du pouvoir, de disposer d’une Chambre docile, sans grands blocs autonomes, ce qui entraîne bien évidemment un fort courant de résistance des chefs de file parlementaires actuels. Il y a par ailleurs le problème, vu sous l’angle électoral ou politique, du Sud et de la Békaa-Ouest à l’ombre de l’éventualité d’un retrait israélien, convenu ou «unilatéral». Un ancien responsable non civil pense à ce sujet que si Barak se retire avant le 7 juillet, comme il l’a promis, les opérations électorales seraient ajournées de quelques mois, à des fins d’ajustement aux données nouvelles. Selon cette source, il faudra en effet dans un premier temps mobiliser six divisions locales, soit quelque 18 000 hommes, pour le prise en charge de la région frontalière. Mais un cadre loyaliste affirme pour sa part que cela n’aurait rien à voir avec les élections et constituerait même un élément en faveur de leur organisation dans les délais légaux. Bref on se retrouve devant tout un méli-mélo qui conduit certains députés à estimer, voire à souhaiter, que l’on devra proroger le mandat de la législature actuelle d’un an, de deux ou peut-être de trois, le temps que la paix se mette en place dans la région. Dans cette confusion généralisée, une seule certitude pour le moment : les forces de l’opposition chrétienne, regroupées sous le label général «camp de l’Est», vont toutes participer cette fois à la bataille. Aucun mot d’ordre de boycott ne sera lancé. Le Bloc national, le Parti national libéral, les Kataëb ont pris des décisions dans ce sens. Et les courants, aouniste ou FL, indiquent de leur côté qu’ils ne vont pas se mettre sur la touche. Tous les groupes vont présenter des candidats. Ou, quand ils ne peuvent le faire directement, soutenir tel ou tel postulant, à travers un tissu d’alliances aussi élargi géographiquement que possible. Mais dans ce camp comme partout ailleurs on attend pour fixer la stratégie de la campagne et les détails tactiques, de savoir à quoi s’en tenir au juste quant au découpage des circonscriptions. Cet élément conditionne tout et l’opposition chrétienne espère que cette fois le pouvoir ne cherchera pas à la mettre hors circuit par le biais de la loi électorale et des pressions, comme ce fut le cas à l’en croire en 1996.
Par un étrange paradoxe, la caste politique se met tout entière en campagne et se lance résolument dans les grandes manœuvres électorales, alors que la nouvelle loi n’est même pas encore ébauchée ! Tout, y compris le sensationnel rapprochement Hariri-Joumblatt avec le régime et la colère que cela provoque chez Hoss s’inscrit dans le cadre de cette compétition à haute tension....