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Actualités - CHRONOLOGIE

UL - Le droit de disposer du Centre hospitalier Sit-in des résidents et internes

En blouse blanche, stéthoscopes suspendus autour du cou ou enroulés au fond de leur poche, les résidents et internes de la faculté de médecine de l’Université libanaise (UL) se sont rendus hier, comme chaque matin, dans les hôpitaux. Mais cette fois ce n’était pas pour travailler. Ils revendiquaient le droit de disposer du Centre hospitalier universitaire (CHU) : un hôpital qui devrait dépendre selon eux, exclusivement, des hiérarchies académique et administrative de l’université. Ils réclamaient aussi une amélioration de leurs conditions de travail dans les quatorze hôpitaux qui collaborent avec l’UL. Plus de quatre cents résidents et internes de la faculté de médecine ont investi hier, de 8 heures à 13 heures, les cours de sept hôpitaux : Sacré-Cœur, Saint-Georges des grecs-orthodoxes, Rizk (auquel se sont joints les médecins de l’Hôpital libanais), Al-Sahel, Notre-Dame du Secours, Notre-Dame du Liban et Universitaire de Baabda (où se sont également regroupés les médecins de Makassed, Hammoud, Moyen-Orient, Saint-Charles, Dahr el-Bachek et Al-Arz). Par la suite, tout le groupe s’est rendu au siège de la faculté de médecine de l’UL, à Dekouaneh, où s’est poursuivi le sit-in de 15 heures à 17 heures. Tout a commencé en 1988, sous le mandat du président Amine Gemayel. À l’époque, MM. Gemayel et Sélim Hoss, alors Premier ministre, avaient signé un décret pour la construction d’un hôpital gouvernemental à Bir Hassan destiné aux étudiants en médecine de l’UL. Sous le gouvernement de M. Rafic Hariri, l’UL a reçu une aide destinée à édifier ce même hôpital comprenant la faculté de médecine. Les travaux devraient s’achever avant la fin de l’année en cours. Un premier comité administratif a été nommé comprenant une minorité de membres de l’UL. Aujourd’hui, un deuxième comité a pris la succession, mais il ne compte qu’un seul membre de l’UL ! Face à cette situation, les étudiants de médecine avouent être «dans le flou». «Nous réclamons des explications depuis le mois de mars 1999, précise le Dr Ghassan Homaimess, en troisième année de pédiatrie. N’ayant obtenu aucune réponse satisfaisante, et ayant épuisé tous les autres recours, nous avons décidé d’observer une grève en signe d’avertissement». La crise a atteint son paroxysme suite à la décision qu’a prise le Conseil des ministres, au cours de sa réunion de jeudi dernier, transformer l’hôpital de Bir Hassan en centre hospitalier universitaire. «Cela veut dire que l’hôpital peut recevoir des étudiants en médecine des différentes universités du Liban, souligne le Dr Gérard Ohanessian, en septième année de médecine. Et nous serons alors de simples visiteurs dans un hôpital qui, à la base, est édifié pour recevoir les étudiants de l’UL. Nous refusons cette situation. Une revendication des résidents et internes de la faculté de médecine porte sur l’amélioration du statut du médecin dans les hôpitaux qui collaborent avec l’UL. C’est-à-dire, une amélioration des traitements. «Un interne ou un résident de la faculté de médecine de l’Université libanaise touche un salaire inférieur de 30% à celui d’un interne ou d’un résident de la même année dans une autre faculté, relève le Dr Ziad Sleiman, en quatrième année de chirurgie plastique. Alors que nous fournissons la même qualité de travail, et parfois une qualité supérieure». Et le Dr Ohanessian d’insister : «Malgré les campagnes diffamatoires contre les étudiants de la faculté de médecine de l’UL, nous avons prouvé nos compétences dans les 14 hôpitaux qui collaborent avec notre université. D’ailleurs, les lettres de recommandation que nous recevons des hôpitaux français, canadiens ou américains, où nous poursuivons notre spécialisation, le prouvent». Conscients de leur rôle humanitaire dans la société, les grévistes ont averti, il y a deux semaines, les hôpitaux dans lesquels ils travaillent de leur intention d’observer un sit-in. «Nous ne voulons pas que les malades se trouvent dépourvus de toute assistance médicale», explique le Dr Hayssam Tarabey, en première année de résidanat. Les médecins grévistes ne répondaient qu’aux appels de vie ou de mort, tels que les cas d’arrêts cardiaques. Le sit-in d’hier constitue une protestation contre les atermoiements. Si les revendications ne rencontrent pas un écho favorable, les étudiants iront jusqu’à la grève ouverte. Ils placent leur espoir en Philippe Chédid, nouveau doyen de la faculté nommé jeudi dernier par le Conseil des ministres.
En blouse blanche, stéthoscopes suspendus autour du cou ou enroulés au fond de leur poche, les résidents et internes de la faculté de médecine de l’Université libanaise (UL) se sont rendus hier, comme chaque matin, dans les hôpitaux. Mais cette fois ce n’était pas pour travailler. Ils revendiquaient le droit de disposer du Centre hospitalier universitaire (CHU) : un...