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Actualités - ANALYSE

Le président de la Chambre semble prêt à coopérer Le Cabinet appelé à perdurer jusqu'aux législatives

La rencontre entre les présidents Nabih Berry et Sélim Hoss, annoncée à grands fracas par leurs entourages respectifs, revêt une importance politique capitale. Dans la mesure où, de source proche des décideurs, on confirme que l’équipe Hoss reste en place jusqu’aux législatives de l’an 2000 qu’elle va avoir le plaisir de superviser. Les frères ne changeraient d’avis à ce sujet que si Baabda le leur demandait. Or cela semble hors de propos, car, pour le moment, les relations entre le chef de l’État et le président du Conseil restent au beau fixe. Donc M. Hoss devient politiquement très important. Et les parties dont la présence même sur la scène politique locale est liée à des considérations électorales, elles-mêmes issues de la bonne grâce des décideurs, amorcent un mouvement de rapprochement avec le président du Conseil. Même certains haririens, malgré la guerre de harcèlement qu’il leur livre via les enquêtes, commencent à lui faire les yeux doux. Mais le Cabinet lui-même a besoin de la Chambre ou du moins de sa compréhension. Et, à l’heure où le débat sur le budget va s’ouvrir, le gouvernement estime préférable que la bonne entente règne avec les députés. Dès lors, c’est un peu donnant, donnant et la rencontre Berry-Hoss a ressemblé à une négociation en règle. Dans l’immédiat, c’est le chef du gouvernement qui est demandeur. Il a besoin en effet d’un vote sans encombre place de l’Étoile et M. Berry a le doigté nécessaire pour que le débat sur le budget ne tourne pas à un crêpage de chignon qui rendrait le ministère plus fragile. À moyen terme, c’est le président de la Chambre, ou plutôt le leader qu’est M. Nabih Berry, qui devrait y trouver son compte. Dans ce sens qu’il acquerrait la certitude qu’on ne va pas traquer les siens au sein de l’Administration… ou des conseils d’administration, ces places fortes qui lui permettent d’asseoir son influence dans les affaires publiques de toutes sortes. L’épuration épargnerait donc les amalistes. Sauf peut-être quelques-uns, qu’on sacrifierait volontiers, pour la forme et pour blanchir le gouvernement, ainsi d’ailleurs que la Chambre, aux yeux de l’opinion. Il reste à savoir dans quelle mesure le gentleman’s agreement qui semble s’ébaucher va porter sur la question, stratégique, des rapports de force après les prochaines législatives. Car les partisans de M. Berry, qui ne sont ni sourds ni analphabètes, entendent les gouvernementaux, ou lisent leurs confidences à la presse, déclarer que les prochaines élections mettront en place une Chambre mieux harmonisée avec le nouveau pouvoir. En d’autres termes, les amalistes se disent que si les intentions des dirigeants de l’exécutif consistent à éliminer M. Berry du podium en l’an 2000, il n’est pas certain qu’il veuille leur faire la fleur de coopérer gentiment jusqu’à son départ… Est-il possible que les entretiens entre les deux présidents aient porté sur de tels points ? Cela paraît techniquement difficile. Car on ne doit pas oublier que c’est pratiquement la première fois qu’ils se sont parlé à cœur ouvert. La fois précédente, restée unique, c’était sur injonction des décideurs et ils ne s’étaient rien dit. De plus, leur intérêt va devoir se centrer maintenant sur des questions d’actualité, le budget, le plan quinquennal, les privatisations, le code électoral et l’épuration entre autres, qui prennent le pas sur les questionnements au sujet d’un avenir encore assez lointain.
La rencontre entre les présidents Nabih Berry et Sélim Hoss, annoncée à grands fracas par leurs entourages respectifs, revêt une importance politique capitale. Dans la mesure où, de source proche des décideurs, on confirme que l’équipe Hoss reste en place jusqu’aux législatives de l’an 2000 qu’elle va avoir le plaisir de superviser. Les frères ne changeraient d’avis...