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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Dons d'organe - Une générosité qui défie la mort Double transportation foie-rein à l'Hôtel-Dieu de France

Une première au Moyen-Orient dans le domaine de la transplantation d’organes à l’Hôtel-Dieu de France, où l’on a annoncé hier au cours d’une conférence de presse, le déroulement avec succès d’une double greffe foie-rein sur un même patient, une opération effectuée par deux chirurgiens, le Dr Roger Noun et le Dr Bassam Abboud. Outre l’aspect exceptionnel de cette opération qui est d’autant plus réussie qu’elle a été exécutée par une «équipe d’experts sur tous les maillons de la chaîne», c’est, une fois de plus, à la famille du donneur que le plus grand hommage est rendu. Décédé à la suite d’un accident de voiture, la famille du jeune homme, 22 ans, a accepté de faire don de sept de ses organes, dont cinq seront greffés à Hôtel-Dieu de France (deux cornées, deux reins, et le foie) et un à l’hôpital Rizk (le cœur). Le dernier organe (hémi bassin) n’a pas encore de receveur. Dans son mot de remerciement, le directeur général de l’Hôtel-Dieu de France, M. Joseph Otayek a salué la générosité de l’acte, consenti par «une famille éplorée qui a pu, de la profondeur de sa douleur et de son deuil rendre la vie à six personnes sans aucune contre partie,animée de son amour infini pour l’homme et l’humanité». Quant à l’opération proprement dite, à savoir la transplantation de deux organes en même temps, c’est bien la première fois qu’elle se fait au Liban, précise le Dr Roger Noun, en réponse à la confusion surgie récemment au sujet d’une «première» de transplantation de cœur annoncée, lors une conférence de presse. Ayant à son crédit plus de 50 opérations de greffes effectuées en France, le Dr Noun explique que le risque se situait surtout au niveau de la première greffe, c’est à dire celle du foie, car «il s’agit d’enlever un foie complètement malade, ce qui est difficile car il est cirrhotique. La difficulté relève également de la connexion du foie avec plusieurs vaisseaux sanguins et la tendance spontanée du malade à l’hémorragie». Cette opération a été parrainée par le professeur Jacques Belghitti, chef du service de chirurgie digestive de l’hôpital Beaujon qui a fait bénéficier l’équipe de la formation et du soutien nécessaire pour la réussite des interventions. Le succès de l’opération est en partie dû au fait qu’elle a été réalisée dans des conditions techniques très sophistiquées, a affirmé le Dr Noun, Âgé de 57 ans, le malade attendait depuis très longtemps ce don, a affirmé le Dr César Yaghi, gastro-entérologue et spécialiste en réanimation. «Les suites opératoires ont été relativement simples, a affirmé le Dr Yaghi. Les indices de fonctionnement du greffon hépatique (le foie) étaient de 100 %. Quant au greffon rénal, il a repris une fonction satisfaisante à partir du cinquième jour. Le malade qui en est à son 14e jour, est en parfait état». Le président de l’Ordre des médecins, le Dr Ghattas Khoury, a salué pour sa part les efforts entrepris de part et d’autre qui ont permis aux centres hospitaliers universitaires (CHU) de mettre au point un programme avancé dans le domaine de la transplantation. M. Khoury a par ailleurs annoncé la mise sur pied d’une commission nationale pour la transplantation d’organes qui aura pour objectif d’assurer l’organisation des dons et la coordination nécessaire entre les hôpitaux pour mener à bien et selon les règles et procédures établies les opérations requises pour les greffes. Entre-temps, a affirmé Dr Raymond Sayegh, directeur médical à l’Hôtel-Dieu et président du comité de greffe de l’hôpital, la coordination et les échanges entre les hôpitaux libanais se fait de facto, et sur la base de l’intérêt du malade qui passe en premier, a-t-il dit. Concernant la question de la concurrence que pourraient se faire les hôpitaux, M. Sayegh a indiqué qu’elle «se fera au niveau de la compétence, et à long terme, mais toujours avec l’idée de faire ce qui est mieux pour le malade». «Pour arriver à la transplantation, le malade a été sélectionné suivant des critères médicaux très précis, après avoir subi des examens exhaustifs», a-t-il précisé. Quant à la démarche entreprise auprès des parents du donneur, le Dr Sayegh a affirmé que c’est l’argument du «don de vie» qui influe la plupart du temps sur la décision finale du don. «Au fond, ce sont les émotions et les convictions personnelles qui jouent le plus, et non le background culturel et social de la famille», a-t-il conclu.
Une première au Moyen-Orient dans le domaine de la transplantation d’organes à l’Hôtel-Dieu de France, où l’on a annoncé hier au cours d’une conférence de presse, le déroulement avec succès d’une double greffe foie-rein sur un même patient, une opération effectuée par deux chirurgiens, le Dr Roger Noun et le Dr Bassam Abboud. Outre l’aspect exceptionnel de cette...