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Actualités - ANALYSE

Controverse - 260.000 jeunes de 18 à 21 ans sont concernés Gestation difficile pour le projet sur l'âge électoral

Pour animer un peu une vie politique languissante, des politiciens remettent sur le tapis la controverse sur l’âge électoral. On sait en effet qu’il existe un projet ramenant le seuil de ce droit civique de 21 à 18 ans. Une idée combattue par certains pour des raisons essentiellement confessionnelles et défendue par d’autres pour des considérations électorales, Taëf y fait vaguement allusion en demandant «une saine représentation politique pour toutes les franges comme pour toutes les générations de la population» De son côté, le régime soutient que les jeunes doivent pouvoir participer activement à la vie politique. Et le gouvernement a promis de réviser à la baisse l’article 21 de la Constitution qui fixe l’âge légal en matière de vote. On sait qu’en 1997, le président Sélim Hoss avait consigné dans ce sens une motion avec les parlementaires Hussein Husseini, Omar Karamé, Boutros Harb, Nassib Lahoud, Mohammed Youssef Beydoun, Tammam Salam, Zaher el-Khatib, Ghassan Matar, Nayla Moawad, Najah Wakim, Élias Skaff, Abdel Rahman Abdel Rahman et Aymane Choucair. Le système étant ce qu’il est, la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice a cru devoir ranger au placard ce projet, sous prétexte que le président de l’Assemblée nationale M. Nabih Berry se chargeait de procéder à son sujet à des concertations élargies avec les blocs parlementaires, avec les partis et avec les instances religieuses. En d’autres termes, encore une fois le Parlement renonce autant à ses responsabilités qu’à ses prérogatives pour s’incliner devant la nécessité d’une solution consensuelle. Ce qui est une façon pour cette institution de contester elle-même sa représentativité. Réfutation Toujours est-il que, pour le fond, le rabaissement de l’âge électoral suscite des craintes de déséquilibre communautaire accru. En effet selon les premiers chiffres réunis par les services compétents, sur la classe de 260 000 jeunes concernés par le projet – et qui ont donc entre 18 et 21 ans –, 70 % sont mahométans. Mais cette objection n’est en principe d’aucun poids logique, du moment que les quotas communautaires restent respectés au niveau des sièges eux-mêmes. On pourrait faire valoir que, dans certaines zones, la différence signifierait qu’un député chrétien représenterait la partie musulmane, ou la servirait, plutôt que sa propre communauté. Mais en pratique, c’est déjà le cas pour au moins un tiers des élus chrétiens, comme Bkerké ne cesse de le déplorer depuis des années. Et l’apport des jeunes ne va pas faire empirer cette situation puisque les régions à dominante islamique ne vont pas augmenter. Cela étant, les réflexes de rejet ont d’autres motivations de nature psycho-politique profonde. Le chef du Législatif veut en tenir compte pour que le projet dit des 18 ans ne se heurte pas à une vague de fond comme celle qui a fait capoter le plan par étapes prévu dans Taëf pour l’abolition du confessionnalisme politique. Du reste, si la campagne de persuasion qui accompagne la proposition des 18 ans ne produit pas des résultats positifs, le texte aurait très peu de chances d’être voté. En effet, comme il s’agit d’un amendement de la Constitution, la majorité requise est des deux tiers des membres dont se compose l’Assemblée, majorité impossible à assurer en pratique sans accord préalable. Il en a du reste été ainsi, répétons-le, pour la mise sur pied d’un comité national devant superviser l’abolition du confessionnalisme politique : comme le quorum des deux tiers ne pouvait être réuni, on a renoncé à inscrire ce sujet à l’ordre du jour du Parlement. Les émigrés Toujours est-il que les politiciens de l’Est posent des conditions précises pour accepter le rabaissement de l’âge électoral : – Droit de vote aux émigrés porteurs d’un passeport libanais et aux expatriés qui se trouvent à l’étranger par suite de raisons de sécurité ou liées aux suites de la guerre. Des bureaux de vote seraient ouverts pour eux dans les ambassades, les consulats, les clubs et les établissements libanais divers à l’étranger. Les politiciens de l’Est soulignent que lorsqu’il s’agit de quémander l’aide des Libanais de l’étranger, on n’hésite pas à les solliciter en faisant appel à leur libanisme. Lequel devrait logiquement leur donner le droit de vote. En fait, ces politiciens rappellent les résolutions prises par le congrès des émigrés le 19 avril 1998 et dans lesquelles ils réclament le droit d’être rétablis dans leur nationalité libanaise quand ils l’ont perdue par inadvertance ou par manque d’information. – En revanche, les politiciens de l’Est veulent que les naturalisés de frais voient leur droit de vote suspendu jusqu’à ce que le Conseil d’État se prononce sur la plainte qui a été déposée contre le décret de 1994.
Pour animer un peu une vie politique languissante, des politiciens remettent sur le tapis la controverse sur l’âge électoral. On sait en effet qu’il existe un projet ramenant le seuil de ce droit civique de 21 à 18 ans. Une idée combattue par certains pour des raisons essentiellement confessionnelles et défendue par d’autres pour des considérations électorales, Taëf y fait vaguement...