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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Religion - Ouverture du premier congrès des patriarches et évêques catholiques d'Orient L'Eglise veut croire en la possibilité d'un nouveau printemps

C’est avec «une foi sans défaillance» qu’il convient de considérer le premier congrès des patriarches et évêques catholiques d’Orient qui s’est ouvert hier à Fatqa, couvent Notre-Dame du Mont, et de croire que de vieilles églises desséchées par le vent de l’histoire et les lourdeurs sociologiques, il peut surgir un nouveau printemps de l’Église. 7 patriarches, 104 évêques, 10 supérieurs généraux, 17 supérieures générales, 5 cardinaux, 8 présidents de conférences épiscopales : toutes les familles catholiques d’Orient (et d’Afrique du Nord) se retrouvent là, avec leurs saints, leurs confesseurs et leurs martyrs, mais surtout le souvenir de divisions qui ont scindé leurs troncs et les ont affaiblis, au point qu’il ne reste plus de certaines que des souches. Des divisions dont les causes n’étaient pas théologiques, mais philosophiques, linguistiques, politiques ou personnelles et que l’insuffisante représentation de l’Église grecque-orthodoxe à la messe d’ouverture n’a fait que souligner. L’homélie du patriarche des syriens-catholiques, au cours de la messe d’ouverture, célébrée dans la basilique de Harissa par le patriarche Sfeir, était sur ce point éloquente. Dans une cathédrale moins que pleine, le patriarche Moussa Ier Daoud, annonçant l’événement du Grand Jubilé marquant 2 000 ans de christianisme, a fait un bilan objectif des deux premiers millénaires, en soulignant que si l’Église peut en tirer gloire, ils sont aussi marqués par «des fautes, des erreurs», en ce qui concerne le premier millénaire, et «le grand schisme», en ce qui concerne le second. L’Église saura-t-elle relever le défi du troisième millénaire ? Des pessimistes en doutent, a-t-il répondu, en ajoutant que l’Église, pour sa pérennité, compte non sur des moyens humains, mais sur les surprises de l’Esprit. Ce qui, pour lui, ne devrait pas empêcher les chrétiens d’assumer leurs responsabilités dans tous les domaines, selon une formule de Vatican II qui veut que «l’homme soit la route de l’Église». Et de se solidariser avec des causes aussi justes que celles du Liban-Sud, de Jérusalem, de l’Irak et des chrétiens du Soudan. Hémorragie humaine Décidé en 1997 par le Conseil des patriarches catholiques d’Orient qui, depuis 1991, se réunit régulièrement tous les deux ans, le Ier congrès des patriarches et évêques répond aux besoins d’Églises historiques affaiblies par une hémorragie humaine qui réduit, d’année en année, le nombre de leurs fidèles dans les pays d’origine. Affaiblies aussi par une ignorance grandissante doublée d’une désaffection vis-à-vis de la religion, fruit de courants culturels venus d’un Occident déchristianisé, et pourtant resté pôle d’attraction culturel et économique. C’est donc à une double nécessité que des réponses doivent être trouvées : celle de faire face à une situation d’urgence de nature démographique, d’abord, et celle d’une «nouvelle évangélisation» des baptisés, ensuite. Une évangélisation qui passe par l’ouverture de l’Église au monde, dans le sillage du concile Vatican II, que Jean-Paul II considère sans doute comme l’événement ecclésial le plus important du siècle. Après la messe d’ouverture, le congrès a entamé ses travaux proprement dits par une première assemblée générale, dans l’amphithéâtre de la maison d’accueil de Fatqa, où sont logés 120 de ses membres. La séance d’ouverture a été marquée, en un premier temps, par des explications du secrétaire du congrès, le P. Khalil Alwan, qui a invité les participants du congrès à être «à l’écoute de l’Esprit» et a donné des conseils pratiques pour la bonne marche du travail. «Ce congrès, a dit le P. Alwan, veut étudier les problèmes généraux qui intéressent l’Église en Orient, préciser les problèmes communs aux sept patriarcats, poser des principes et des lignes de conduite, prévoir une vision d’ensemble qui oriente les Églises au cours du prochain millénaire. Cela exige un processus d’exécution et la formation de commissions conjointes, qui poursuivront d’éventuelles propositions. Ces commissions dépendraient du Conseil des patriarches catholiques d’Orient». Mgr Cyrille Bustros, qui coordonne les travaux du congrès, a ensuite pris la parole pour définir les trois défis auxquels, selon lui, font face les catholiques d’Orient : ceux de la foi, de la coopération entre eux et du dialogue avec l’islam. Aussi bien le P. Alwan que Mgr Bustros sont des «anciens» du synode sur le Liban, dont la méthodologie a été fidèlement appliquée au congrès de Fatqa. C’est enfin le patriarche maronite qui a souhaité la bienvenue aux participants et a évoqué à son tour les trois dimensions du congrès : faire connaissance, dresser un bilan, dégager des perspectives communes. Le chef de l’Église maronite n’a pas hésité à évoquer «la grande perte qui pourrait frapper non seulement le christianisme, mais aussi l’islam et tous les fidèles, voir même la civilisation humaine, si la terre où est né le Christ, où il a vécu, est mort et ressuscité, se trouve dépeuplée de ses chrétiens». Un message au pape a ensuite été lu, dans lequel le patriarche Sfeir s’est déclaré assuré que les résultats du congrès «seront dans la ligne tracée, à l’heure actuelle, par le pape, pour l’Église universelle et pour la nôtre, au Moyen-Orient». Après un temps de pause, les travaux du congrès se sont poursuivis par la lecture de rapports sur la situation de l’Église catholique en Syrie, en Égypte et en Jordanie. L’un des intérêts de ces rapports est qu’ils sont dressés par deux évêques de différents rites, pour chaque pays. Aux difficultés rencontrées par l’Église catholique, dans un pays particulier, s’ajoutent en général, apprend-on, celles provenant des rapports entretenus par les églises particulières entre elles. Les séances de lecture des rapports se sont déroulées à huis clos. Une synthèse de ces interventions pourrait être disponible aujourd’hui. La journée qui commence devrait être consacrée à la lecture de rapports sur la situation de l’Église catholique en Iran, où il existe des communautés arménienne et chaldéenne, en Irak, au Liban, en Afrique du Nord, en Terre sainte et en Turquie.
C’est avec «une foi sans défaillance» qu’il convient de considérer le premier congrès des patriarches et évêques catholiques d’Orient qui s’est ouvert hier à Fatqa, couvent Notre-Dame du Mont, et de croire que de vieilles églises desséchées par le vent de l’histoire et les lourdeurs sociologiques, il peut surgir un nouveau printemps de l’Église. 7 patriarches, 104...