Buchanan et Trump se disputent l'investiture du Parti de la réforme(photo)

Le Parti de la réforme, troisième parti américain face aux républicains et aux démocrates, a retrouvé un nouveau souffle dans la course à la Maison-Blanche avec l’arrivée dans ses rangs des très médiatiques Pat Buchanan et Donald Trump. Le présentateur de télévision ultraconservateur Pat Buchanan et le roi de l’immobilier new-yorkais Donald Trump ont quitté les républicains pour rejoindre lundi ce parti avec l’intention d’en briguer l’investiture à la présidentielle de 2000. Ils deviennent du même coup rivaux au sein de leur nouveau mouvement. George W. Bush, le candidat républicain favori selon les sondages, a tenté de persuader Buchanan de rester, craignant qu’il ne détourne des voix. «Pat Buchanan quitte le Parti républicain parce que les républicains ont rejeté ses vues les trois fois où il a tenté d’obtenir l’investiture», a-t-il déclaré. En quittant le Parti républicain, Buchanan et Trump relancent dans le paysage politique américain un parti en perte de vitesse depuis que son fondateur, le milliardaire populiste Ross Perot, avait obtenu 19 % des suffrages à l’élection présidentielle de 1992. Il s’agissait du meilleur résultat obtenu par un troisième parti depuis 1912, lorsque Theodore Roosevelt avait provoqué une scission dans le Parti républicain en se présentant sous l’étiquette progressiste, raflant 27 % des voix. Ross Perot était devenu l’objet des sarcasmes de la presse en dénonçant une «conspiration» contre sa famille. À la présidentielle de 1996, le Parti de la réforme n’avait obtenu que 8 % des suffrages. Un autre homme, l’ancien catcheur Jesse Ventura, a redonné vie au parti. Il a fait sensation en remportant le poste de gouverneur de l’État du Minnesota en novembre 1998. Ventura s’est dit récemment convaincu que «l’année prochaine les gens seront fatigués des discours démocrate et républicain». Un «candidat venant d’un troisième parti pourrait alors (...) gagner l’élection». Mais les nouveaux arrivés Trump et Buchanan sont loin de faire l’unanimité au sein du Parti de la réforme. Le candidat qui obtiendra l’investiture en août prochain pourra compter sur 12,7 millions de dollars de fonds fédéraux de campagne, le Parti de la réforme ayant obtenu plus de 5 % des voix lors du dernier scrutin.