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Actualités - CHRONOLOGIE

Etats-Unis - La dette de Washington aux Nations Unies s'élève à 1.7 milliard de dollars Paiement des arriérés de l'ONU : le conflit entre Clinton et le Congrès se durcit

Le bras de fer entre le président démocrate Bill Clinton et le Congrès à majorité républicaine s’est durci sur le paiement des arriérés américains à l’Onu, estimés par l’organisation internationale à 1,7 milliard de dollars. M. Clinton a mis son veto à un projet de budget finançant le département du Commerce, de la Justice et le département d’État – au sein duquel se trouve une partie de l’argent destiné à l’Onu – en raison de l’insuffisance du montant accordé pour payer la dette américaine. Ce projet «menace la capacité des États-Unis à mener un rôle dirigeant dans le monde en ne prévoyant pas le paiement des arriérés américains aux Nations unies et en risquant de leur faire perdre leur droit de vote», a souligné Bill Clinton, en renvoyant le texte au Congrès. Il a également noté qu’il n’accordait que 200 millions de dollars pour les activités relevant des opérations de maintien de la paix de l’Onu alors que la Maison-Blanche avait demandé 485 millions. La direction républicaine du Congrès s’est dite prête à payer ces arriérés, mais en y posant une condition. Les républicains «souhaitent payer nos arriérés à l’Onu. Mais le président doit accepter d’inclure (dans le projet autorisant les fonds) une mention qui empêcherait que l’argent du contribuable aille à la promotion de l’avortement dans le monde», a indiqué leur chef au Sénat, Trent Lott. «La balle est dans le camp du président», a renchéri peu après son porte-parole John Czwartacki, en assurant que «l’argent est là». À New York, l’ambassadeur américain à l’Onu Richard Holbrooke a, comme le président, mis en garde le Congrès contre un non-paiement des arriérés, estimant qu’il pourrait entraîner une perte d’influence des États-Unis et mettrait en cause la sécurité nationale du pays. «Nous ne laisserons pas l’aile isolationniste du Parti républicain conduire notre politique étrangère», a assuré de son côté le leader de la minorité démocrate au Sénat, Thomas Daschle. «Il faut régler cette question cette année et même dans les semaines à venir», a-t-il ajouté, alors que la Maison-Blanche et le Congrès, qui ont déjà dépassé le délai officiel imparti pour boucler le budget de l’an 2000, doivent entreprendre de nouvelles discussions dans les jours à venir. La confrontation entre la Maison-Blanche et le Congrès sur le paiement des arriérés américains à l’Onu n’est pas nouvelle. Elle revient chaque année au moment des négociations budgétaires d’automne entre les deux parties, donnant prétexte à une frange de républicains conservateurs de dénoncer régulièrement les lacunes de l’organisation internationale et son soutien à divers programmes pro-avortement. Les États-Unis sont les premiers contributeurs mais aussi les premiers débiteurs de l’Onu. Selon l’Organisation, les arriérés américains s’élèvent à 1,7 milliard de dollars, dont 520 millions dus au budget régulier, une dette qui a été accumulée sur plusieurs années. Le gouvernement américain, qui conteste ces chiffres, estime sa dette entre 900 millions de dollars et un milliard de dollars. Du fait de ces arriérés, Washington pourrait perdre son droit de vote à l’Assemblée générale si les Américains ne règlent pas au total 550 millions de dollars avant le 31 décembre. L’article 19 de la Charte de l’Onu stipule en effet qu’un État membre perdra son droit de vote à l’Assemblée s’il possède des arriérés de deux ans ou plus sur sa contribution annuelle. Une telle perspective n’affecterait pas, cependant, le statut de membre permanent des États-Unis au sein du Conseil de sécurité, l’instance exécutive de l’Onu.
Le bras de fer entre le président démocrate Bill Clinton et le Congrès à majorité républicaine s’est durci sur le paiement des arriérés américains à l’Onu, estimés par l’organisation internationale à 1,7 milliard de dollars. M. Clinton a mis son veto à un projet de budget finançant le département du Commerce, de la Justice et le département d’État – au sein duquel se...