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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Le député de Jezzine en appelle à Lahoud Salem : une loi d'amnistie s'impose d'urgence

Nadim Salem, député de Jezzine, a plaidé hier de nouveau pour sa proposition de loi d’amnistie des miliciens et civils ayant entretenu des rapports de quelque nature que ce soit avec Israël. M. Salem a demandé au chef de l’État d’user de la prérogative que lui donne la Constitution pour promulguer une telle loi, si pour une raison quelconque, le Parlement refuse de le faire. Dans une conférence de presse tenue au Parlement, M. Salem a commenté en termes critiques la manière dont sa proposition de loi, revêtue par lui du caractère de double urgence, a été classée sans autre forme de procès par le président de la Chambre. Député de Jezzine et ancien ministre de l’Industrie, M. Salem, qui s’est présenté sur la liste du président de l’Assemblée nationale Nabih Berry, a reproché à ce dernier de lui avoir refusé la parole, au cours de la dernière en date des sessions parlementaires, pour expliquer les considérants de sa proposition de loi. M. Berry avait affirmé que la Chambre doit se prononcer, d’abord, sur le caractère d’urgence de cette proposition. «À mon avis, a souligné M. Salem, c’est le contraire qui devait se produire». Selon lui, profitent des dispositions de la proposition de loi tous les anciens miliciens qui ont quitté l’Armée du Liban-Sud ( ALS) ou ont cessé d’avoir un quelconque rapport avec l’État hébreu avant la parution éventuelle de la loi, tous ceux qui se sont rendus en Israël, et enfin toute personne qui se livre à la Justice dans les trois mois suivant l’entrée en vigueur de la loi. M. Salem ne doute pas que ceux qui bénéficieront des dispositions de la loi en question appartiennent à toutes les communautés religieuses. Le parlementaire a explicité ensuite les motifs qui l’ont porté à présenter sa proposition de loi : «Le premier motif, souligne-t-il, c’est que plus de 200 jeunes hommes sont en prison depuis plus de 4 mois, des personnes qui se sont rendues à la Justice après le retrait israélien de Jezzine. Ces derniers ont agi sous la promesse que leur cas serai examiné rapidement et que l’on tiendrait compte de leur situation. Beaucoup d’entre eux, souligne-t-on, sont mariés ou soutiennent matériellement leurs familles, et leur emprisonnement commence à peser lourdement sur la situation financière de leurs familles».. «Des jeunes qui se sont rendus à la Justice, certains avaient quitté récemment les rangs de l’ALS, mais la majorité des autres avait rompu tout lien avec Israël depuis bien longtemps, et même des années» a expliqué M. Salem. Ils n’avaient rejoint les rangs de la milice de Lahd, s’exposant aux vicissitudes de la vie militaire et aux dangers, que pour pouvoir nourrir leurs familles dans des circonstances difficiles . Une autre raison pour hâter la promulgation de la loi, ce sont les propos quasi quotidiens sur un retrait du Sud émanant du nouveau Premier ministre et d’autres responsables israéliens, a ajouté M. Salem. Il s’agit de ne pas répéter l’expérience de Jezzine, mais d’anticiper sur ce retrait pour que s’il se produit, l’État soit préparé à en assumer les conséquences . M. Salem a précisé, à ce sujet, que 8 000 Libanais se rendent quotidiennement en Israël pour travailler, et qu’environ 40 000 personnes seront donc affectées par d’éventuelles arrestations, en cas de retrait israélien du Liban, si une loi d’amnistie n’est pas votée pour ceux qui ont collaboré économiquement avec Israël. Enfin, la troisième et la plus importante raison pour voter une loi d’amnistie, c’est le précédent de 1991 et la loi amnistiant tous les crimes de guerre commis entre 1975 et 1991, y compris les crimes de «collaboration avec l’ennemi», a dit M. Salem. Cette loi a été élaborée par le gouvernement d’unité nationale formé au sortir de la guerre et après la signature de l’accord de Taëf. Elle couvrait une période troublée où l’autorité de l’État avait été confisquée par les milices, et où des nations étrangères avaient faussé les données, en alimentant les efforts de guerre des uns ou des autres, provoquant des destructions matérielles et morales incalculables. Ceux qui vivent aujourd’hui dans les régions occupées par Israël sont en tous points assimilables à ceux qui vivaient dans le Liban des années de guerre, et les mêmes règles qui ont été adoptées au retour de l’ordre dans les régions du Liban, doivent s’appliquer au Liban-Sud occupé, au moment du retrait de l’armée israélienne. Les gens sont laissés à eux-mêmes. Leurs moyens d’existence sont réduits et ils sont privés d’instances de recours. Il va devoir que la loi d’amnistie ne couvrira pas les crimes passibles de la Cour de Justice, comme cela s’est fait en 1991. «Ma proposition de loi répond à un besoin profond, celui de réveiller le sentiment d’allégeance des Libanais de la bande frontalière, de leur faire sentir qu’ils sont en sécurité, que l’État est prêt à les prendre en charge et à réparer ce que les années d’occupation ont entraîné d’épreuves pour eux. La proposition de loi est aujourd’hui entre les mains des membres de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice. Je prie son président, mon collègue Chaker Abousleiman, d’approuver ma proposition le plus rapidement possible, telle quelle ou amendée, pour qu’elle soit votée à la première occasion».
Nadim Salem, député de Jezzine, a plaidé hier de nouveau pour sa proposition de loi d’amnistie des miliciens et civils ayant entretenu des rapports de quelque nature que ce soit avec Israël. M. Salem a demandé au chef de l’État d’user de la prérogative que lui donne la Constitution pour promulguer une telle loi, si pour une raison quelconque, le Parlement refuse de le faire. Dans une...