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Actualités - ANALYSE

La politique s'en mêle Le Conseil des ministres se saisit du dossier

Gouverner c’est prévoir, dit l’adage. Le temps d’un orage, le pays s’est retrouvé à vau-l’eau, c’est le mot, sans gouvernement c’est-à-dire sans prévention. Deux morts, l’infrastructure touchée. Beyrouth et sa périphérie plongés dans l’eau et la boue, des étages entiers noyés sous les bourrasques ou inondés par les crues soudaines de rues transformées en torrents fleuves. Des centaines de magasins dévastés, des milliers de véhicules, de tapis ou de meubles endommagés. Un ouragan qui a eu la gentillesse, si l’on peut dire, de ne pas trop durer car autrement la catastrophe aurait été trop lourde. Et ce même sempiternel constat : l’État absent pendant le drame, et surtout avant. Cela fait des siècles que l’on s’en plaint et rien n’est jamais fait pour qu’aux premières pluies les regards s’ouvrent dans les rues pour pomper l’eau en sous-sol. Cela ne suffirait pas, c’est vrai. Rien n’est fait non plus, on ne le voit que trop, pour des canalisations de dérivation. Ou encore pour qu’au moins les ornières assassines, qu’on ne voit plus sous l’eau, soient signalées. Péniblement, les responsables tentent de s’en laver les mains. Ils relèvent, pour justifier leur manque d’efficacité, la soudaineté et la violence de l’attaque. Et ajoutent, pour faire bonne mesure, qu’il existe des conditions aggravantes, comme la multiplicité des chantiers de travaux publics qui aurait augmenté le taux de boue mobile. Une autre raison que les officiels ne soulignent pas trop, c’est qu’il y a des tiraillements notoires entre le ministère de l’Intérieur et des municipalités et le conseil municipal de Beyrouth. Ce qui fait que certains crédits tardent à être débloqués. D’où le retard apporté à la fermeture des chantiers susmentionnés (routes, téléphone, électricité, eau, etc.) qui normalement doivent être clos dès la fin de l’été. Il y a aussi, et les responsables n’insistent pas du tout là-dessus, un blocage étonnant : en septembre dernier, l’on a chargé le Conseil du développement et de la reconstruction ( CDR) de faire nettoyer le réseau d’égouts de la capitale. En arrachant cette mission au ministre des Travaux publics, qui a protesté et freiné des quatre fers. Le CDR ne s’est pas entêté et n’a pas procédé au dégagement attendu, qui aurait permis d’amortir le déversement des pluies. Toujours est-il que ces lacunes, et bien d’autres, l’opposition est décidée à s’en saisir pour matraquer le pouvoir. Ce dernier veut prendre les devants et compte soumettre le dossier dans son ensemble au Conseil des ministres. Des sanctions, dit-on, vont pleuvoir, ce qui serait de circonstance. Mais d’avance, les opposants répliquent que mieux vaut prévenir que guérir. Et que ce que les Libanais attendent, ce n’est pas une nouvelle purge administrative mais des mesures de prévention concrètes et rapides. Car la pluie ne manque pas ses rendez-vous. Même s’ils sont rarement aussi précipités que ceux du premier orage de la saison qui, affirment des connaisseurs, est sans précédent depuis 18 ans.
Gouverner c’est prévoir, dit l’adage. Le temps d’un orage, le pays s’est retrouvé à vau-l’eau, c’est le mot, sans gouvernement c’est-à-dire sans prévention. Deux morts, l’infrastructure touchée. Beyrouth et sa périphérie plongés dans l’eau et la boue, des étages entiers noyés sous les bourrasques ou inondés par les crues soudaines de rues transformées en...