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Actualités - CHRONOLOGIE

Cyclisme - Mondiaux sur piste Le Français Tournant conserve son titre au kilomètre contre la montre(photos)

Les pistards français ont montré deux visages à Berlin lors de la première journée des championnats du monde de cyclisme sur piste. Le sourire d’Arnaud Tournant, qui a conservé son titre du kilomètre contre la montre, a succédé à la grimace de Philippe Ermenault, battu lors des qualifications pour la finale et donc incapable de devenir champion du monde de poursuite individuelle pour la troisième fois consécutive. Champion du monde en 1998, Tournant a lui tenu son rang et justifié son statut d’immense favori que lui valaient ses six victoires lors des six dernières compétitions internationales. Il a dominé comme prévu son duel annoncé avec l’Australien Shane John Kelly en 1’02’’231. Tournant, a peine âgé de 21 ans, a terminé ses quatre tours de piste totalement épuisé. «J’ai vraiment tout donné. Je me suis arraché. J’ai été chercher au fond de moi-même, dans mes moindres muscles. C’est un effort incroyable», a déclaré le double champion du monde entre deux respirations. À Bordeaux l’an dernier, le Français l’avait emporté devant son public. Mercredi à Berlin, il se sentait, disait-il «dans l’obligation de confirmer». «La nuit va être bonne», a ajouté le pistard qui doit disputer l’épreuve de vitesse olympique par équipes aux côtés de Florian Rousseau et Laurent Gané. «Il va falloir récupérer au mieux, le plus vite possible». Alors que Tournant n’envisageait l’avenir que sous la forme d’une nuit de repos bien méritée, son entraîneur tirait déjà des plans sur la comète olympique. «On va savourer cette victoire, puis penser très vite à l’Australie, à Sydney», disait Gérard Quintyn. «La carrière d’Arnaud ne fait que commencer. On va le voir encore très longtemps», prédisait-il, ému et enthousiaste. Echec des poursuiteurs Lors des jeux de Sydney, Tournant devrait retrouver Kelly, triple champion du monde entre 1995 et 1997, qui courra devant son public et tentera de récupérer la suprématie sur le kilomètre dont il détient encore le record du monde. Le Français a signé en mai dernier la deuxième meilleure performance de tous les temps en 1’01’’32, à 71 centièmes du record de Kelly. Alors qu’Arnaud Tournant se remettait à peine de sa minute d’effort intense, Felicia Ballanger, elle, n’avait aucun mal à se qualifier pour les quarts de finale de la vitesse. D’après son entraîneur Daniel Morelon, la Vendéenne est en bonne voie pour conserver les titres du 500m et de la vitesse qu’elle s’octroie régulièrement depuis 1995. La journée avait pourtant mal commencé pour le clan tricolore. Venue dans la nouvelle capitale allemande avec l’objectif de faire aussi bien qu’à Bordeaux en 1998, où elle avait raflé six médailles d’or soit la moitié des titres mis en jeu – l’équipe de France avait perdu d’entrée l’un de ses plus solides espoirs. Philippe Ermenault, champion du monde de poursuite individuelle en 1997 et 1998, a en effet échoué dès la séance de qualification matinale. En 4’24’’951, il n’a réussi que le sixième temps alors que seuls les quatre premiers sont qualifiés pour la finale. Francis Moreau, son dauphin lors des championnats du monde de Bordeaux, a fait encore pire, se classant au 12e rang. L’entraîneur des poursuiteurs Jacky Mourioux avait d’ailleurs annoncé la veille qu’«il serait difficile de rééditer l’exploit de l’an passé». Sa prédiction s’est avérée juste, même si l’entraîneur ne s’attendait pas à un tel camouflet. L’échec d’Ermenault et de Moreau dans la course individuelle devrait leur donner une motivation supplémentaire pour la poursuite par équipes, «épreuve dont ils sont champions olympiques». Le Tour de l’an 2000 regarde en arrière Le Tour de France de l’an 2000, qui s’élancera symboliquement du parc à thèmes du Futuroscope le 1er juillet, regardera paradoxalement plutôt vers le passé que vers l’avenir. Le parcours dévoilé jeudi par les organisateurs de l’épreuve conduira en effet Lance Armstrong et ses rivaux au sommet du mont Ventoux, arrivée historique s’il en fut. C’est sur les flancs du «géant de Provence» écrasé par le soleil que l’Anglais Tom Simpson avait trouvé la mort en 1967. Le Tour, même s’il était repassé par le Ventoux en 1994 Eros Poli y était passé en tête –, n’avait pas fait halte au sommet depuis 1987 et la victoire de Jean-François Bernard dans un mémorable contre la montre. Les quatre autres vainqueurs au sommet du Ventoux résument à eux tout seuls l’histoire du cyclisme de ces 40 dernières années : Charly Gaul en 1958, Raymond Poulidor en 1965, Eddy Merckx en 1970 et Bernard Thévenet en 1972. Il était grand temps que la Grande Boucle renoue avec cette légende. L’étape du Ventoux, située en plein milieu du Tour au lendemain d’une des deux journées de repos, fait de l’ombre à tout le reste de cette édition, taillée sur mesure pour Jan Ullrich, même si un seul grand contre la montre sera organisé cette année contre deux habituellement. Taillé pour Ullrich ? Les signes ne manquent pas qui plaident en faveur de la victoire de l’Allemand, champion du monde du contre la montre et récent vainqueur de la Vuelta. Le leader des Telekom, sacré sur le Tour 1997, entamera en effet le dernier contre la montre de l’édition sur ses terres, à Fribourg, pour un long effort solitaire de 49 km vers Mulhouse. Le parcours retourne en outre à Courchevel et à Morzine, comme en 1997, où Richard Virenque et Marco Pantani s’étaient l’un et l’autre imposés dans ces deux stations savoyardes, en guise de consolation. Ces deux grandes étapes alpestres sont qui plus est séparées par un jour de repos et ne comptent pas parmi les plus difficiles ascensions de l’Hexagone. L’autre arrivée en côte est celle de Lourdes-Hautacam, mais elle ponctuera l’unique véritable étape pyrénéenne de cette édition. Le parcours semble dès lors promis plus à un rouleur qu’à un grimpeur, d’autant que, autre symbole, les organisateurs ont décidé pour la première fois en cinq ans d’organiser un contre la montre par équipes entre Nantes et Saint-Nazaire. Voilà qui devrait à nouveau faire le jeu des groupes solides et compacts au détriment des équipes de grimpeurs comme celles de Fernando Escartin, des Banesto ou de la formation de Marco Pantani, le vainqueur 1998, qui peut légitimement ronger son frein. À moins que la suppression du contre la montre de début de Tour ne nivèle les valeurs. Réponse le 23 juillet sur les Champs-Elysées après 21 étapes et 3630 km de course. Réactions – Rik Verbrugghe (Lotto, 6e du prologue 1999) : «Je me réjouis que le Tour débute à Poitiers par un contre-la-montre plus long qu’à l’habitude. Seize kilomètres, c’est une distance qui devrait me convenir. Pourquoi ne pas y réussir un bon coup après ma 6e place dans le prologue de cette année et ma 5e place au contre-la-montre de... Poitiers. Le retour d’un chrono par équipes est également une bonne chose. Le Tour de France rassemble les meilleures équipes du monde, il est normal qu’elles s’affrontent sur ce genre d’épreuve». – Kurt Van de Wouwer (Lotto, 11e en 1999) : «Il y a à boire et à manger... Le mont Ventoux, c’est très bien. Je m’y étais classé 2e lors du chrono du Dauphiné Libéré. Cette étape devrait donc me plaire. Par contre, je redoute vraiment le contre-la-montre par équipes. Des formations comme US Postal ou Banesto risquent de creuser de gros écarts à cette occasion. Je pense pourtant pouvoir terminer ce Tour dans les 10 premiers». - Jean-Luc Vandenbroucke (directeur sportif Lotto) : «C’est vraiment un très très beau parcours. Equilibré mais à mon avis plus difficile qu’il n’y paraît. Kurt Van de Wouwer tentera de décrocher une place dans le top 10. J’y crois. D’autant qu’en 1999, avec une très jeune équipe, nous étions arrivés à Paris au complet». Armstrong trouve le Tour équilibré L’Américain Lance Armstrong, vainqueur du dernier Tour de France cycliste, a estimé que le parcours de l’édition 2000 était «équilibré». «Je ne peux pas vraiment comparer par rapport à 1999 parce que je n’avais pris connaissance du parcours qu’en mai. Il me paraît bien équilibré», a déclaré le leader de l’équipe US Postal en duplex depuis les Etats-Unis avant de commenter les quelques nouveautés de cette édition. «Le contre la montre par équipes est un exercice toujours très dur, et qu’on ne me parle pas de prologue, avec 16 km, c’est un vrai contre la montre», a-t-il dit. Comme tous les coureurs, Armstrong a tenu à commenter le retour du peloton sur l’un des sommets de l’épreuve, le mont Ventoux. «Je me souviens avoir escaladé le Ventoux, c’est vraiment très spécial, très difficile. En revanche je n’ai aucun souvenir de l’Izoard, je ne crois pas l’avoir passé une fois», a-t-il ajouté. L’Izoard ponctuera la 14e étape entre Draguignan et Briançon, que beaucoup voient comme la plus difficile de ce Tour, même si l’arrivée ne sera pas jugée au sommet du col. «Je préparerai le Tour comme l’an dernier. Je vais surtout repérer les étapes des Alpes parce que les Pyrénées ne feront pas la différence», a-t-il dit. Richard Virenque, qui vivra dans ce Tour 2000 les suites du procès de l’affaire Festina, trouve ce parcours à son goût. «C’est un Tour qui a du caractère. Il y a quelques étapes que je connais bien, qui me donnent le frisson parce que j’y ai gagné», a dit le Français, ancien vainqueur à Courchevel et à Lourdes-Hautacam. «En plus on va passer dans le Var, chez moi. On dit qu’il n’y a pas de Pyrénées, je démens : on se souviendra de cette étape de Hautacam. Ensuite avec le Ventoux, les Alpes, c’est un bon cocktail», a ajouté le grimpeur de Polti. «Si je suis bien préparé, si on me laisse faire mon métier, je serai dans les favoris. D’ici là, il y aura eu le procès Festina, où je suis mis en examen», a-t-il ajouté. Le grimpeur espagnol Fernando Escartin, troisième cette année, est plus dubitatif : «On parle beaucoup de l’étape de Briançon, mais je redoute plutôt celle de Courchevel. Il n’y a qu’un gros contre la montre, mais au sortir des massifs montagneux. Cela va m’obliger à attaquer», a-t-il dit. «Quant au Ventoux, il ne fera aucune différence entre les favoris», a-t-il conclu.
Les pistards français ont montré deux visages à Berlin lors de la première journée des championnats du monde de cyclisme sur piste. Le sourire d’Arnaud Tournant, qui a conservé son titre du kilomètre contre la montre, a succédé à la grimace de Philippe Ermenault, battu lors des qualifications pour la finale et donc incapable de devenir champion du monde de poursuite individuelle pour...