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Actualités - ANALYSE

Processus de paix - Une source ministérielle met en garde contre les manoeuvres de Barak Un an pour réussir

Pour déboucher sur un règlement concret, les négociateurs du processus de paix, y compris le parrain américain, ont un an pour réussir, estime une source ministérielle. Le processus de paix est en effet engagé dans une véritable course contre la montre avec pour horizon l’automne de l’an 2000, date à partir de laquelle les États-Unis seront engagés dans de nouvelle présidentielles, qui leur laisseront très peu de temps pour suivre des pourparlers si complexes qu’ils en deviennent, par moments, inextricables. Et la source ministérielle de mettre en garde contre les manœuvres actuelles du Premier ministre israélien. M. Barak, estime-t-elle, fait en particulier un faux calcul s’il croit embarrasser le Liban, la Syrie et la Résistance en affirmant qu’il se retirera, le cas échéant, de façon unilatérale, de la bande frontalière. Un tel retrait est, au contraire, bienvenu, ajoute la source citée. Ce sera un retrait aux conditions posées par le Liban, c’est-à-dire unilatéral, sans contrepartie de quelque nature qu’elle soit, sécuritaire ou politique. Pour le Sud d’abord, pour le Liban tout entier, ce retrait sonnera l’heure de la stabilité, du développement, de la fin de l’hémorragie financière et humaine que constitue, jusqu’à présent, la plaie béante du Sud occupé. Contrairement à ce que l’on peut penser, un retrait israélien sans accord n’embarrassera pas plus la Syrie que le Liban, poursuit la source ministérielle citée. Même appliquée par dépit, la résolution 425 du Conseil de sécurité restera un grand signe de victoire pour Damas, dans la mesure où le rétablissement de la sécurité au Sud et l’avènement d’une période de stabilité font partie de la raison d’être de l’armée syrienne au Liban. Pour le Hezbollah enfin, un retrait «sans accord» constituera une victoire éclatante aussi bien politique que militaire. Ce n’est un secret pour personne que les coups portés par la Résistance islamique à l’armée israélienne sont parvenus à ébranler le moral de l’armée israélienne et les certitudes de son commandement, pour ne rien dire de son opinion publique. Et la source d’ajouter qu’après un retrait de la sorte, le Hezbollah se gardera de fournir à Israël un prétexte pour frapper l’infrastructure du Liban ou des positions militaires de l’armée ou des troupes syriennes stationnées au Liban. En cas de retrait unilatéral israélien, et en accord avec la Syrie et le Hezbollah, le Liban gèlera probablement les actions de résistance mais sans la désarmer. Ce sera une des façon, pour lui, de répondre à la condition préalable de désarmement de la Résistance qu’Israël a toujours posée pour son retrait du Liban. Cette question, assure le Liban, est du ressort exclusif des autorités libanaises. L’État hébreu, pour sa part, n’a de mot à dire qu’en cas d’agression contre son territoire à partir du sol libanais. Pour la source ministérielle citée, il ne fait pas de doute qu’Ehud Barak repensera toute sa stratégie de retrait du Liban en réalisant qu’il ne parviendra pas facilement à semer la discorde au sein de l’alliance Liban-Syrie-Résistance. La solidarité et la convergence d’intérêts provenant de l’occupation israélienne ne volera pas en éclats en cas de retrait israélien, comme l’ escompte Barak, assure-t-elle encore. Et l’on finira, en Israël, par se ranger à l’avis de Samuel Burger, le conseiller américain à la sécurité nationale, qui estime qu’un retrait israélien du Liban se fera dans le cadre d’accords avec le Liban et la Syrie, qui priveront le Hezbollah de ses bases et de ses ressources. C’est la raison pour laquelle les États-Unis déploient tous leurs efforts pour convaincre les parties en présence, non seulement de reprendre les négociations au point où elles avaient été abandonnées en 1996, mais d’explorer la possibilité d’organiser des rencontres bilatérales israélo-syriennes au niveau des ministres des AE, ou même des Premiers ministres, pour dégeler le processus de paix. Pour sa part, la Syrie reste flegmatique sur ce dernier point, estimant que le niveau de représentation ne changera rien à la position de base de chaque gouvernement et qu’un négociateur, quel qu’il soit, devra rester en contact étroit avec son gouvernement.
Pour déboucher sur un règlement concret, les négociateurs du processus de paix, y compris le parrain américain, ont un an pour réussir, estime une source ministérielle. Le processus de paix est en effet engagé dans une véritable course contre la montre avec pour horizon l’automne de l’an 2000, date à partir de laquelle les États-Unis seront engagés dans de nouvelle...