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Actualités - CHRONOLOGIE

Un parti qui vole en éclats ... de cendrier L'approche des législatives affole les fractions

Un cendrier lancé par le président contre un membre du Bureau politique, où les contestataires sont majoritaires ! Le parti des Kataëb vole en éclats. Les dieux, disait Homère, rendent fous ceux qu’ils veulent perdre. Aussi les appels à la sagesse, pour recoller les morceaux épars et éviter l’anéantissement définitif se multiplient depuis les déplorables incidents de samedi. Mais les conciliateurs n’ont pas réussi pour le moment à apaiser ou à rapprocher les protagonistes. En première ligne on trouve d’un côté le président M. Mounir Hajj et en face, M. Chadi Moarbess, président de la section estudiantine du parti. Mais le match ne se résume pas à ces deux personnalités, tant s’en faut. Le conflit implique en effet une bonne demi-douzaine de fractions, dont les divergences idéologiques affichées masquent mal des ambitions législatives déterminées. C’est la course effrénée au(x) siège(s) que le parti, totalement défait en 96 pourrait emporter l’an prochain, à l’ombre d’un nouveau régime lui-même issu du Metn profond, cœur même des Phalanges. On en est donc venu aux mains, au bâton et au recours au gendarme perquisitionneur ! Les crocs-en-jambe publics ont commencé cette fois par une mise en demeure adressée à la Voix du Liban par le président Hajj. Cette station de radio appartient en effet au parti, ou du moins il en est le principal actionnaire. M. Hajj réclamait en conséquence des comptes, au sens le plus prosaïque du terme, en exigeant qu’on lui remette les livres de la VDL que dirige M. Simon Khazen. L’injonction de M. Hajj, dont l’inimitié politique avec M. Khazen ne date pas d’hier, apparaissait sinon comme une offense délibérée jetant un voile de suspicion sur la gestion de M. Khazen, du moins comme une provocation abrupte, un défi de duel en quelque sorte. La réaction a été d’autant plus vive que nombre de dirigeants du parti avaient conseillé à M. Hajj de ne pas aller jusque-là, de traiter la question dans un cadre plus raisonnable. Son initiative a donc mis le feu aux poudres et ses détracteurs au sein du Bureau politique se sont déchaînés. Ils reprochent notamment à M. Hajj de jeter de l’huile sur le feu alors que par définition son poste doit l’amener à jouer les rassembleurs, les conciliateurs, les réconciliateurs. Il se trouve accusé d’avoir divisé encore plus le parti, au lieu de ramener au bercail les brebis qui l’ont déserté, et détourné en quelque sorte le parti à son propre profit politique pour tenter de dérocher un siège au Metn sur la liste potentielle de M. Michel Murr, avec le soutien du président Amine Gemayel. Des accusations qui aux dires des partisans de M. Hajj sont pour le moins farfelues, du moment qu’il est de notoriété publique qu’à ce siège du Metn M. Gemayel souhaite présenter son fils Pierre. Le crêpage de chignon se poursuit donc de plus belle. Selon un vétéran du parti «depuis la disparition du fondateur, on a décidé quelque part que ce parti devait être marginalisé puis réduit à néant. Ainsi on a fait échouer, du temps du regretté Georges Saadé comme après sa mort, toutes les tentatives de réunifier les rangs intérieurs et de ramener à Saïfi l’important courant dit opposant qui en était parti. Maintenant, à la faveur des élections législatives, on veut nous porter le coup de grâce. En profitant de la courte vue et des ambitions sordides de nos caciques de toutes tendances». Alors les Kataëb, c’est fini ? Non, mais le péril est en la demeure, Maison centrale.
Un cendrier lancé par le président contre un membre du Bureau politique, où les contestataires sont majoritaires ! Le parti des Kataëb vole en éclats. Les dieux, disait Homère, rendent fous ceux qu’ils veulent perdre. Aussi les appels à la sagesse, pour recoller les morceaux épars et éviter l’anéantissement définitif se multiplient depuis les déplorables incidents de samedi. Mais...