Gouvernement - Réaction indirecte aux derniers propos de Joumblatt Hoss accuse l'opposition de chercher à le brouiller avec Lahoud

Le bureau de presse du chef du gouvernement Sélim Hoss a accusé hier l’opposition de chercher à semer la zizanie entre la présidence de la République et celle du Conseil, et a réfuté les arguments selon lesquels le Cabinet a subi une défaite au Parlement du fait du renvoi en commissions du projet de loi sur l’enrichissement illicite. Le chef du Parti socialiste progressite Walid Joumblatt avait établi dans des propos tenus mardi une distinction entre le chef de l’État Émile Lahoud, avec lequel il souhaite «ouvrir une nouvelle page», et le gouvernement, dont il a jugé la gestion «désastreuse». Sans nommer M. Joumblatt, le bureau de presse de M. Hoss a accusé dans un communiqué «certains opposants» d’avoir «des intentions cachées en faisant des déclarations distinguant entre le régime et le gouvernement». Tout en admettant que le Cabinet assume seul, constitutionnellement, la responsabilité des actes de l’Exécutif, le communiqué s’interroge sur les raisons qui poussent l’opposition à établir une telle distinction «suspecte». «En réalité, elle poursuit plusieurs objectifs à la fois», estime le texte. Tout d’abord, «l’opposition cherche à semer la zizanie entre la présidence de la République et celle du Conseil, car elle est extrêmement gênée par l’entente qui caractérise leurs rapport», affirme M. Hoss. Ensuite, poursuit le communiqué, «il s’agit pour les opposants de maintenir des ponts avec le chef de l’État au cas où le vent tournerait en faveur de leur retour aux responsabilités». Et enfin, «le mandat du président de la République est de six ans, alors que le Cabinet est menacé de tomber à n’importe quel moment. Il est donc naturel qu’ils soient favorables à celui qui reste en place pendant six ans et opposés à celui qui peut partir à tout moment», souligne le premier ministre. D’autre part, M. Hoss estime, toujours dans le communiqué de son bureau de presse, que les explications données par l’opposition sur le renvoi du projet de loi anticorruption constituent «une tentative désespérée de sa part de justifier son échec à retirer la confiance au gouvernement». «Le Cabinet ne pourrait être considéré comme défait que s’il perdait la confiance du Parlement», ajoute le Premier ministre. «Ce n’est pas le premier projet à être renvoyé et ce ne sera pas le dernier et les amendements dont il fait actuellement l’objet y sont introduits en accord avec le gouvernement, ce qui rejoint l’objectif de ce texte. Où est donc la défaite dont parle l’opposition»? se demande-t-il.