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Actualités - ANALYSE

Les perspectives électorales restent floues On reparle du projet Fakhoury contre le cumul

C’est assez habile : pour doucher l’ardeur des politiciens, leur faire oublier le retard que prend la loi électorale, on parle de sortir des tiroirs le projet Chawki Fakhoury (ancien ministre hraouiste) interdisant le cumul entre le mandat de député et un portefeuille ministériel. Si jamais un tel projet était adopté, les candidats aux élections ne se bousculeraient plus au portillon. Car à quoi bon devenir député si cela n’aide plus à être nommé ministre. Mais ces spéculations restent pour le moment secondaires et n’apaisent pas l’agacement croissant de la classe politique face au laxisme gouvernemental en matière de loi électorale. Il se trouve même des loyalistes pour reprocher à M. Hoss de trop laisser traîner les choses. Réagissant à ces critiques, le premier cercle d’initiés répond que l’on va mettre les bouchées doubles et que le texte sera prêt dans quelques semaines. Par quel tour de force, par quel tour de magie, on se le demande quand la commission ministérielle ad hoc n’est toujours pas convoquée à se réunir. Les propositions foisonnent et le pouvoir, perplexe, ne sait visiblement pas quoi choisir. C’est ce qui permet de penser qu’en définitive c’est la circonscription moyenne, compromis entre le mohafazat et le caza, qui a les meilleures chances de s’imposer. Sauf, bien évidemment, en cas de veto des décideurs qui, dit-on, tiennent pour leur part au mohafazat avec, peut-être, une exception au Mont-Liban en faveur de M. Walid Joumblatt, comme en 92 et en 96. Mais à part ce dernier, tout le monde, régime en tête, veut que la loi soit cette fois la même pour tous et pour toutes les régions. Devant cette unanimité, les décideurs, indiquent leurs partisans, n’insisteraient pas trop et conseilleraient aux Libanais de faire ce que le régime voudra. Mais Baabda, soulignent ses proches, ne souhaite pas participer à la mêlée et intervenir sur les détails. Ce qui lui importe, c’est qu’on respecte les préceptes de base : égalité de tous devant l’urne et brassage intercommunautaire unioniste. Ce qui exclut le recours au caza mais laisse la porte ouverte aussi bien au demi-mohafazat qu’au mohafazat complet, à condition que la formule retenue soit appliquée partout, sans aucune exception. Au stade actuel, cependant, les défenseurs de la circonscription moyenne sont peu nombreux. Il y a d’un côté de multiples forces, comme l’Est politique ou M. Joumblatt qui préfèrent la petite circonscription. Et il y a d’un autre côté les grands chefs de blocs, comme MM. Nabih Berry et Rafic Hariri, qui se battent pour qu’on garde le mohafazat. Ce camp vient du reste de marquer un point important avec le gel du projet Murr sur la décentralisation administrative. Ce texte implique en effet une démultiplication des districts pouvant entraîner une sensible augmentation du nombre de circonscriptions, par adaptation de la configuration électorale à la géographie administrative. En d’autres termes, le coup d’arrêt donné à l’initiative Murr écarte pour le moment les risques d’un fractionnement des mohafazats qui contrarierait les intérêts électoraux de MM. Berry et Hariri. Ceci, comme le relève M. Murr, un peu aux dépens de Taëf : ces accords précisaient en effet que le mohafazat devrait servir de circonscription mais après avoir été redessiné en fonction de la décentralisation et du redécoupage administratif. Blasé, un ancien député note que «ces messieurs ont tort de s’agiter tant. Peu importe en effet ce qu’ils pensent ou ce qu’ils veulent, puisque la décision est ailleurs». Et d’estimer que «les choses pourraient se précipiter s’il se confirme, comme Barak l’annonce, que le retrait israélien du Sud va s’effectuer bien avant juillet prochain, peut-être dès janvier ou février. Dès ce moment sans doute, les décideurs sauraient quel genre de Chambre libanaise il leur faut. Et la nouvelle loi électorale paraîtrait alors sans tarder, les responsables la prévoyant d’ailleurs pour février».
C’est assez habile : pour doucher l’ardeur des politiciens, leur faire oublier le retard que prend la loi électorale, on parle de sortir des tiroirs le projet Chawki Fakhoury (ancien ministre hraouiste) interdisant le cumul entre le mandat de député et un portefeuille ministériel. Si jamais un tel projet était adopté, les candidats aux élections ne se bousculeraient plus au portillon....