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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Le soutien de Damas est acquis au camp loyaliste L'opposition fait son deuil d'un changement de Cabinet

«Ils sont trop verts dit-il». Réalistes à la manière du renard de la fable, les opposants font contre mauvaise fortune bon cœur. Apprenant que le président Hoss, retour de Damas, rapporte avec lui le soutien du président Assad, ils jurent leurs grands dieux qu’ils n’ont jamais voulu renverser le Cabinet ! Un député, qu’anime une logique assez bizarre, soutient sans rire que «nous avons intérêt à garder ce gouvernement le plus longtemps possible, même pour superviser les élections. Car plus il reste, plus les gens en sont mécontents…» et voudraient le voir partir, ce qu’il pourrait faire sans tarder si l’opposition ne le soutenait pas ! Comme on voit, la rigueur du raisonnement mentionné est étourdissante, vertigineuse. Si l’on comprend bien les subtilités de cette thèse, les violentes attaques dirigées contre le gouvernement n’auraient d’autre but que de le conforter. Ce même parlementaire n’hésite pas à déclarer que chaque jour qui passe «aggrave la crise socio-économique et montre l’incapacité du gouvernement, ce qui est tout bénéfice pour nous sur le plan politique». En d’autres termes, plus cela va mal, mieux l’opposition se porte. Et mieux elle se porte, moins elle a envie que cela aille bien. C’est comme un potache qui rêverait d’une soudaine épidémie de peste pour avoir une semaine de congé. Heureusement, ces arguments de café de commerce ne se retrouvent pas chez tous les opposants, tant s’en faut. Ainsi un autre adversaire du Cabinet reconnaît volontiers qu’il est «plutôt dépité de la tournure que prennent les choses. Les 16 semblent pour le moment invulnérables. Il aurait fallu les déboulonner en juin dernier, avant que les décideurs ne gèlent tout pour attendre de voir comment le dossier des négociations allait évoluer. À la fin du printemps, quand les décideurs regardaient ailleurs, le gouvernement n’a pu résister à nos assauts que grâce au ferme appui du chef de l’État. C’est ce qui nous inquiète le plus. Car il faut replacer ce soutien de Baabda dans la seule perspective qui compte vraiment sur la scène locale, les prochaines élections législatives. Manifestement, le régime souhaite que cette échéance reste supervisée par le gouvernement Hoss. Et tout particulièrement par l’actuel ministre de l’Intérieur. Leader politique de poids, homme d’expérience, manœuvrier redoutable, M. Murr sait mieux que personne organiser des élections et combiner des listes-charters, ces fameux “bus” qui embarquent à leur bord les favoris du pouvoir». Ce député souligne ensuite qu’en politique «tout peut changer très vite. C’est pourquoi nous devons continuer à harceler le gouvernement sans relâche. Les décideurs eux-mêmes nous en seraient reconnaissants le jour où ils jugeraient qu’en définitive l’équipe Hoss ne peut pas faire l’affaire pour orchestrer les élections». Prenant le relais, un autre opposant passe à l’action, en accusant sans fard «les loyalistes d’attribuer au régime des commentaires un peu trop élogieux à l’égard du gouvernement. Baabda peut certes quand un projet est terminé, comme c’est le cas pour le budget, adresser des remerciements ou même des félicitations au gouvernement pour le travail accompli. Il nous paraît par contre assez peu probable que la présidence ait applaudi sans réserve le projet de budget de l’an prochain, comme le soutiennent les proches de M. Hoss. En effet, nous avons cru comprendre de bonnes sources que le régime ne porte pas de jugement de fond sur un document que la Chambre n’a pas encore discuté. Et il ne le ferait probablement pas avant d’avoir pris l’avis objectif des spécialistes. D’autant que ce budget de l’an 2 000 manque par trop de transparence et souffre de plusieurs failles manifestes. Aussi nous allons l’attaquer en force à la Chambre». À ce propos, des députés opposants se sont rendus auprès du président Berry pour le prier de leur laisser les mains libres durant les débats. Ils lui ont demandé de leur permettre de parler aussi bien du budget de l’année en cours que de celui de l’année prochaine, car ils veulent par des comparaisons se servir de l’un pour démolir l’autre.
«Ils sont trop verts dit-il». Réalistes à la manière du renard de la fable, les opposants font contre mauvaise fortune bon cœur. Apprenant que le président Hoss, retour de Damas, rapporte avec lui le soutien du président Assad, ils jurent leurs grands dieux qu’ils n’ont jamais voulu renverser le Cabinet ! Un député, qu’anime une logique assez bizarre, soutient sans rire que «nous...