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Actualités - CHRONOLOGIE

Décentralisation : le projet risque d'être renvoyé au calendes grecques

À part l’organisation des élections municipales, le seul projet d’importance dont le département de l’Intérieur soit venu à bout est celui de la décentralisation administrative. C’est avec tambours et trompettes qu’on en avait annoncé la transmission par le gouvernement à l’Assemblée nationale. Pour faire un peu oublier l’inquiétant retard pris dans l’élaboration d’une nouvelle loi électorale destinée aux législatives. Mais l’opération poudre aux yeux a fait long feu, si l’on peut dire. Hier, les commissions parlementaires qui devaient entamer la dissection du projet de décentralisation ont renvoyé sine die leur réunion. Le vice-président de la Chambre, M. Élie Ferzli, a en effet indiqué que le ministre de l’Intérieur M. Michel Murr, pris d’une indisposition de santé, s’est fait porter malade. Du moins pour son rendez-vous place de l’Étoile, car le ministre s’est pointé comme si de rien n’était à son bureau des Arts et Métiers où, comble d’ironie, il a successivement reçu plusieurs députés ! Il a ainsi conféré assez longuement avec les membres du bloc parlementaire du Hezbollah. Heureusement donc, M. Murr n’a souffert que d’une maladie diplomatique. Il a d’ailleurs laissé entendre devant ses visiteurs hier qu’il allait prier le Conseil des ministres de demander à la Chambre de lui renvoyer le texte de la décentralisation administrative, pour y opérer des retouches à la lumière des remarques des députés. Murr désabusé On repart dès lors presque de zéro et il est en tous cas hors de question que le sujet soit traité au cours de prochaines séances parlementaires comme il en avait été vaguement question ces derniers temps. Et comme ensuite la priorité ira au budget puis à la loi électorale, il y a de fortes chances que le document reste lettre morte. C’est ce que souligne, sur un ton désabusé, M. Murr lui-même. Aux députés qu’il a vus hier, il a en effet confié en substance qu’il existe «une tendance à stopper le mouvement» du fait que manifestement, «on met des bâtons dans les roues du gouvernement». Le ministre fait visiblement allusion au courant parlementaire qui veut amender sérieusement le projet et, selon lui, le vider de son contenu. M. Murr ne cache pas que l’attitude du président de l’Assemblée nationale lui cause du désappointement. Il aurait voulu que M. Nabih Berry hâte les choses en les prenant personnellement en mains. Au lieu de quoi il a confié la direction des débats des commissions à son vice-président, M. Ferzli. M. Murr affirme que lorsqu’il avait rendu visite à M. Berry, il y a trois semaines à Aïn el-Tineh, il en avait reçu la promesse qu’on accélérerait le projet et qu’il s’en occuperait en personne. Le ministre souligne que la plus élémentaire des logiques voudrait que l’on effectue le redécoupage administratif avant de mettre au point la nouvelle loi électorale. Cela parce que les accords de Taëf prévoient que l’on doit adopter pour circonscriptions les mohafazats, après en avoir modifié les frontières et multiplié le nombre. Selon des sources informées, le manque d’enthousiasme de M. Berry et des députés pour le projet Murr s’expliquerait surtout par le fait que les décideurs n’ont pas donné de mot d’ordre à ce sujet ni à celui de la loi électorale. Mais, les parlementaires affirment qu’en outre les vues développées par M. Murr dans son projet font que les prérogatives du pouvoir central, c’est-à-dire du ministre, sont renforcées, ce qui est tout le contraire à leur sens de la décentralisation et du but recherché.
À part l’organisation des élections municipales, le seul projet d’importance dont le département de l’Intérieur soit venu à bout est celui de la décentralisation administrative. C’est avec tambours et trompettes qu’on en avait annoncé la transmission par le gouvernement à l’Assemblée nationale. Pour faire un peu oublier l’inquiétant retard pris dans l’élaboration...