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Actualités - CHRONOLOGIE

Parlement - Enrichissement illicite, écoutes téléphoniques, affaire Hakim Rentrée chaude place de l'Etoile

La réunion parlementaire, qui s’ouvre aujourd’hui et au cours de laquelle plusieurs textes de loi devraient être examinés deux jours durant, doit pouvoir permettre, une nouvelle fois, de connaître le pouls politique du pays et l’équilibre des forces en présence. Tant au niveau des interventions prévues que sur le sort des projets de loi inscrits à l’ordre du jour, la réunion promet d’être «chaude», rapporte notre correspondante Claudie Abi-Hanna. Parmi les textes susceptibles d’être renvoyés, le projet de loi sur l’enrichissement illicite, qui semble liguer contre lui une formidable coalition formée non seulement de l’opposition haririenne et joumblattiste, mais aussi du bloc du chef du Parlement Nabih Berry – le plus important numériquement – et de nombreux indépendants. Jusqu’en fin d’après-midi hier, une vingtaine de députés étaient inscrits pour prendre la parole. Parmi eux, des proches de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, comme Bassem Sabeh, Béchara Merhej et Adnan Arakji, un allié de Walid Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste, Marwan Hamadé, et un berryste, Ahmad Soueid. Des indépendants, comme Camille Ziadé (Kesrouan) et Nicolas Fattouche (Zahlé), monteront aussi à la tribune. Il était clair hier place de l’Étoile que le texte sur l’enrichissement illicite ne soulevait pas l’enthousiaste des parlementaires. Si Boutros Harb (Batroun), membre de la commission de l’Administration et de la Justice, souhaite que ses collègues fassent part de leurs remarques sur le projet, afin de l’améliorer avant de l’adopter, y voyant un pas essentiel sur la voie de la réforme, la tendance dominante, y compris chez certains partisans du pouvoir et du gouvernement, est au rejet, tant sur la forme que sur le fond. Nassib Lahoud (Metn) estime que certains articles du texte contreviennent à la Constitution. Bassem Sabeh (Baabda) y voit un dangereux moyen de «s’infiltrer» dans le domaine du secret bancaire. Béchara Merhej (Beyrouth) renchérit en considérant que la structure du texte ne prend pas en compte la spécifité de la situation bancaire et financière du Liban. Pour lui, le projet semble avoir été élaboré «pour un autre pays». L’adopter tel quel serait nuisible à l’économie libanaise et porterait atteinte au secret bancaire, ajoute-t-il. Adnan Arakji (Beyrouth) pense pour sa part que ce texte ferait du Liban un «pays policier», en permettant que des informations judiciaires soient ouvertes sans preuves suffisantes. Enfin, Ismaïl Succariyé (Baalbeck-Hermel) estime que le projet est de nature à limiter le rôle de certaines institutions, et en particulier de l’Inspection centrale. Un certain nombre de parlementaires préconisent le renvoi du texte en commission et insistent sur la nécessité de faire appel aux commissions des Finances et de l’Économie, dans la mesure où il touche les intérêts financiers et économiques du pays. Par ailleurs, si l’adoption de la proposition de loi sur les écoutes téléphoniques, également à l’ordre du jour de la réunion, ne devrait pas connaître d’obstacle majeur, il n’en sera probablement pas de même pour la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Habib Hakim (Metn), que M. Berry s’est abstenu d’inscrire à l’ordre du jour. De sources informées, on croit savoir que de nombreux députés sont hostiles à une telle mesure, tout particulièrement en ce moment où l’on assiste à «un déballage de linge sale» au sein du corps judiciaire. L’affaire Hakim, que le parquet veut poursuivre dans l’affaire de l’incinérateur de Bourj-Hammoud, pourrait tout de même être soulevée pour la forme à la fin de la réunion parlementaire, demain jeudi, mais on s’arrangerait pour que le quorum ne soit plus atteint à ce moment-là, poursuit-on de mêmes sources.
La réunion parlementaire, qui s’ouvre aujourd’hui et au cours de laquelle plusieurs textes de loi devraient être examinés deux jours durant, doit pouvoir permettre, une nouvelle fois, de connaître le pouls politique du pays et l’équilibre des forces en présence. Tant au niveau des interventions prévues que sur le sort des projets de loi inscrits à l’ordre du jour, la réunion...