Moukheiber plaide la cause des ex-miliciens en prison

Le président du Rassemblement pour la république, M. Albert Moukheiber, a déploré le comportement de l’État à l’égard de Jezzine consécutivement au retrait de l’ALS de cette région. Il a notamment souligné que les problèmes des habitants de cette partie du Liban-Sud se sont accentués depuis le retrait de l’ALS et que l’État ne fait rien pour les atténuer ou les résoudre. Dans un communiqué qu’il a fait paraître hier, l’ancien député du Metn a déploré le fait que les jeunes gens qui se sont livrés à la justice après le retrait de l’ALS «croupissent toujours en prison alors qu’ils sont les seuls supports de leurs familles à Jezzine et ce, en dépit des interventions du patriarche maronite, du nonce apostolique et de plusieurs autres intellectuels». M. Moukheiber a rappelé que « ces derniers avaient demandé au gouvernement de respecter les droits de l’homme dans l’affaire des jeunes prisonniers de Jezzine» en indiquant que «l’État avait abandonné ses fils dans cette région». «Jusqu’aujourd’hui, a-t-il insisté, nous n’avons pas pu convaincre le gouvernement de déployer l’armée à Jezzine». M. Moukheiber a ensuite souligné que la politique suivie par le gouvernement a «donné lieu à des initiatives qui ont poussé les habitants de la région à se poser de nombreuses questions», en insistant particulièrement sur leurs problèmes socio-économiques «qui les poussent à vendre leurs propriétés ou à émigrer». Après avoir indiqué que la presse israélienne fait état de la construction en Galilée de demeures destinées aux familles des miliciens de l’ALS et que certains officiers ont demandé l’asile politique au Danemark, M. Moukheiber a déclaré : «Nous demandons au gouvernement s’il a ou non le sentiment qu’il accentue la dispersion des Libanais dans le monde et s’il ne pouvait pas résoudre tous ces problèmes au lieu de les laisser s’accumuler». L’ancien député du Metn a ensuite considéré que les arrangements d’avril 1996 ont «nui au Liban et fait prolonger la guerre sur son sol». «De toute façon, les arrangements d’avril n’ont pas été en faveur du Liban mais en faveur de ceux qui observaient cette guerre. À notre avis, le gouvernement se bat en dehors de l’arène parce qu’à l’intérieur de cette arène, la lutte porte sur la libération du Liban-Sud, sur l’éradication du spectre de l’implantation palestinienne et sur la préservation des ressources hydrauliques du Liban», a-t-il déclaré.