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Actualités - REPORTAGES

Communautés - Un nouveau cheikh Akl serait nommé le 22 novembre L'accord Joumblatt-Arslan, prélude à une entente politique interdruze ?(photo)

L’accord intervenu récemment entre les deux principaux chefs politiques druzes, Walid Joumblatt et Talal Arslan, qui sont convenus de remettre de l’ordre dans les institutions de leur communauté, débouchera-t-il sur une alliance interdruze plus large, portant sur tous les aspects de la vie politique, ou bien restera-t-il confiné à des questions purement intérieures? Il est sans doute trop tôt pour répondre à cette question, mais les prochains jours devraient donner des indications dans un sens ou un autre. C’est en effet cette semaine que le projet de loi relatif à la réorganisation des institutions druzes, élaboré par le précédent gouvernement, doit être examiné par le Parlement, au cours de la séance plénière qui aura lieu les 13 et 14 octobre. De sources druzes informées, on souligne que cet examen sera l’occasion d’aborder l’ensemble de cette question et que la position qu’adopteront les députés à cet égard sera décisive quant à l’éventualité d’une «pacification» sur la scène druze. Ces mêmes sources notent cependant qu’un certain nombre d’obstacles ne manqueront pas de se dresser devant l’adoption de ce texte. Elles relèvent tout d’abord l’opposition au projet du ministre de l’Information et député druze de Hasbaya Anouar el-Khalil. Or, il est de coutume, lorsque la Chambre étudie un texte de loi intéressant une communauté déterminée, que l’ensemble des parlementaires de cette communauté l’aient approuvé au préalable. L’hostilité de M. Khalil tient au fait qu’il n’a pas été associé aux premières réunions qui ont été à l’origine de l’accord Joumblatt-Arslan, et qu’il ne dispose pas de représentant au sein du conseil des secrétaires de wakfs, tel que le prévoit cet accord à la lumière de la réorganisation prévue par le projet de loi. L’autre membre druze du gouvernement, le ministre des Postes et Télécommunications Issam Naaman, qui n’est pas député, est également hostile au projet. Il estime, comme son collègue de l’Information, que l’accord interdruze devrait être le produit d’une concertation regroupant toutes les personnalités de la communauté, sans exception aucune. Or le soutien des représentants druzes au sein du gouvernement est important puisque c’est au Conseil des ministres qu’il reviendra de nommer par décret les membres du conseil de secrétaires des wakfs, après l’adoption de la loi sur les institutions de la communauté. Hors du gouvernement, poursuit-on de mêmes sources, le député druze de la Békaa-Ouest-Rachaya, Fayçal Daoud, ne cache pas non plus ses réserves à l’égard de l’accord Joumblatt-Arslan, tout en approuvant le principe des efforts visant à réunifier la communauté et à réorganiser ses institutions. Il regrette l’absence d’unanimité druze autour de cette entente, estimant qu’un tel accord nécessite l’adhésion de l’ensemble des leaderships druzes, y compris les députés et ministres, anciens et actuels, ainsi que les dignitaires religieux. M. Daoud, qui avait rencontré M. Joumblatt dans le cadre d’une médiation menée par le brigadier Issam Abou Zeki, ancien chef de la police judiciaire, à la demande de la Syrie, juge par ailleurs «injuste» la répartition géographique et politique des wakfs telle que prévue par l’accord. En vertu de ce dernier, 11 wakfs doivent revenir à Walid Joumblatt, 11 à Talal Arslan et un seul à Fayçal Daoud, le dernier allant aux druzes du Parti syrien national social. Une partie d’un tout Face aux sceptiques, les sources proches des promoteurs de l’accord Joumblatt-Arslan estiment toutefois que l’hostilité manifestée par certaines personnalités druzes tient à des questions de principe mais qui ne sont pas fondamentales. Ces sources affirment que les noms des candidats pressentis pour entrer dans le conseil des secrétaires des wakfs ont été notifiés aux ministres Naaman et Khalil, et que ces derniers n’ont pas exprimé une opposition excessive à cet égard, dans la mesure où il s’agit de jeunes ayant un niveau élevé d’instruction. S’ils sont favorables à tel ou tel leadership, ils ne sont cependant pas membres de partis. D’autre part, les sources de MM. Joumblatt et Arslan affirment que l’accord que les deux chefs ont conclu est «une partie d’un tout» et que d’autres étapes devront suivre, comme par exemple l’amendement de la loi sur la fonction de cheikh Akl, de sorte à réunifier ce poste. Trois noms sont actuellement cités dans les milieux druzes pour succéder à cheikh Bahjat Ghaith: Nazih Aridi, Sleiman Abou Diab et Naïm Hassan. L’un de ces trois sera solennellement consacré lors d’une cérémonie qui regroupera l’ensemble des personnalités influentes de la communauté, sans exception, et qui aura lieu à Khaldé, le 22 novembre prochain, jour anniversaire de l’indépendance. Les mêmes sources conviennent que l’accord sur les secrétaires de wakfs doit être considéré comme exceptionnel. Ultérieurement, il reviendra au conseil communautaire, formé de juges, d’ingénieurs, d’avocats et d’autres membres influents de la communauté, de superviser le conseil des secrétaires et de désigner ses membres. Au-delà de son intérêt purement communautaire, l’accord interdruze est considéré par les observateurs comme pouvant avoir des implications politiques dépassant le cadre druze. Certaines sources établissent un parallèle entre l’entente et un changement dans l’attitude de M. Arslan à l’égard du pouvoir, qui s’est concrétisé par l’appel de ce dernier à la formation d’un gouvernement de politiques. D’autres sources estiment toutefois que M. Arslan demeure attaché à son soutien au régime, alors que M. Joumblatt mène contre lui une opposition féroce, et que les deux hommes ont des positions différentes en ce qui concerne la loi électorale, le second préconisant l’adoption de la circonscription réduite alors que le premier est favorable à la grande circonscription. De plus, ces sources laissent entendre que l’application de l’accord entre MM. Joumblatt et Arslan suppose que le Conseil des ministres n’y fera pas obstacle, ce qui est loin d’être évident.
L’accord intervenu récemment entre les deux principaux chefs politiques druzes, Walid Joumblatt et Talal Arslan, qui sont convenus de remettre de l’ordre dans les institutions de leur communauté, débouchera-t-il sur une alliance interdruze plus large, portant sur tous les aspects de la vie politique, ou bien restera-t-il confiné à des questions purement intérieures? Il est sans doute...