Société - Le projet a été lancé lundi dans la plus grande discrétion Un plan pour réhabiliter les enfants des rues(photo)

Un plan du ministère des Affaires sociales pour pourvoir au logement, à l’éducation et à la réhabilitation des enfants délaissés dans les rues a été lancé discrètement lundi par l’épouse du président de la République, Mme Andrée Lahoud, qui a visité hier, en compagnie du ministre Michel Moussa, les locaux du centre qui doit accueillir les enfants. Il s’agit du centre de l’Association libanaise évangélique pour les services sociaux et le développement, qui se trouve à Kahalé (caza de Aley). Ce plan dont la première partie est exécutée à Beyrouth devrait s’étendre à toutes les régions libanaises, selon M. Moussa. Mme Lahoud a fait le tour du centre, qui a la capacité d’accueillir 150 enfants, et s’est enquise de la situation des jeunes. Elle s’est également informée, auprès des assistantes du centre, des méthodes de réhabilitation sociale. Par ailleurs, M. Moussa a tenu hier une conférence de presse pour expliquer la teneur de ce plan, en compagnie du directeur général du ministère, Mme Neemat Kanaan. Il a déclaré que «le plan, lancé discrètement lundi dernier par Mme Lahoud qui apporte tout son support au projet, est le fruit d’une coopération et d’une coordination entre les ministères des Affaires sociales, de l’Intérieur et de la Justice, des forces de l’ordre, du Conseil supérieur de l’enfance et de l’Unicef». Il a précisé que ce plan s’étendra à plusieurs régions et qu’il n’est pas limité par des délais. Il se poursuivra «tant qu’il y a un enfant livré à lui-même dans la rue». M. Moussa a rappelé que «ce projet pour protéger l’enfance abandonnée dans la rue a toujours fait partie des plans du ministère». Mais le projet n’a vraiment pris forme que lundi dernier, quand les enfants ont commencé à être accueillis au centre de Kahalé «qui prend en charge les enfants selon un contrat signé avec le ministère». Par ailleurs, M. Moussa a demandé à tous les citoyens, ainsi qu’à toutes les associations et organisations, «d’alerter le poste des Forces de sécurité intérieure ou d’appeler le 112 pour rapporter toute situation anormale en relation avec un enfant ou des groupes d’enfants dans la rue». Interrogé sur les réseaux qui entreprennent de faire travailler des enfants dans les rues, il a répondu : «Les services de sécurité concernés se chargeront des mesures nécessaires à l’encontre de ces personnes». Sur la réhabilitation des enfants, il a précisé : «La réhabilitation commence par une réinsertion sociale. Les enfants sont ensuite dirigés vers les endroits convenables pour leur éducation. Leurs parents peuvent exiger leur retour au foyer, mais des mesures seront prises à leur encontre si les enfants se retrouvent une fois de plus dans la rue». À la question de connaître le nombre d’enfants délaissés, M. Moussa a fait remarquer qu’«il n’y a pas de recensement exact». Il a poursuivi : «Le centre peut absorber 150 enfants, mais le plan est étudié pour être progressif et devrait être mené jusqu’au succès total».