Joumblatt : Taëf est comme un homme dévoré par les piranhas

M. Walid Joumblatt a affirmé samedi, au cours d’une cérémonie organisée à Aley par une école druze pour célébrer le succès de ses élèves aux examens officiels, qu’une «aube nouvelle, qui mettrait fin aux divisions internes, allait bientôt se lever pour les waqfs et la communauté druze». Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) a par ailleurs refusé d’aborder des questions d’ordre interne et local, estimant que les récentes polémiques entre l’opposition et le gouvernement n’avait pas grand-chose à voir avec la politique. «Nous utilisons un vocabulaire politique, et ils nous répondent par des insultes», a-t-il estimé. «Nous devrions peut-être engager quelqu’un par leur répondre de la même manière. M. Joumblatt s’est en outre déclaré étonné de voir le gouvernement célébrer le dixième anniversaire des accords de Taëf. «Nous sommes les pionniers de Taëf», a-t-il affirmé. «D’ailleurs, qu’en reste-il aujourd’hui ?», s’est interrogé le député du Chouf. «Taëf est aujourd’hui semblable à un homme qui a chuté dans le fleuve Amazone et que les piranhas, ces poissons carnassiers, ont dévoré», a-t-il ajouté. «Nous espérons pouvoir insister à nouveau pour l’application de cet accord avec l’aide de la Syrie et de l’Arabie séoudite, afin de garantir le dialogue, la participation et l’avenir du Liban», a encore ajouté M. Joumblatt. Le député Akram Chéhayeb, également présent à la cérémonie, a pour sa part fustigé «ceux qui ont paralysé la vie politique, entravé les possibilités de dialogue rationnel, ceux qui tentent de neutraliser les partis politiques et de militariser la vie civile». M. Chéhayeb a également réitéré son opposition à «la légalisation des écoutes téléphoniques». «Nous estimons qu’il est impossible de gouverner le Liban sans une véritable vie politique où participation et opposition seraient de mise», a-t-il ajouté. Le chef du PSP a par ailleurs rencontré hier l’ambassadeur des États-Unis au Liban, M. David Satterfield, qui s’est déclaré optimiste quant à la reprise des négociations de paix dans la région, notamment après la dernière entrevue entre le président américain Bill Clinton et le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh il y a quelques jours à New York.