Incendies - Le feu couve sous la cendre Le capital forestier dilapidé(photo)

Du Nord au Sud, des forêts et des vergers continuaient de fumer, hier, au lendemain des catastrophiques incendies en chaîne qui ont accompagné les journées caniculaires de la fin septembre. Avec l’élévation du taux d’humidité et la baisse de la température (31 degrés contre une moyenne de 42 degrés durant les torrides journées de chlouk), les risques d’incendies ont diminué, mais le danger n’est pas vraiment passé. Dans de nombreuses régions, notamment dans les splendides régions boisées du Nord, le feu continue de couver sous la cendre, à la merci d’une nouvelle canicule. Les sinistres des derniers jours soulignent, une fois de plus, la vétusté des moyens utilisés pour combattre ce qui reste de régions boisées au Liban (6 % du territoire). C’est la plupart du temps à mains nues, avec des pioches et des pelles, que la population, la défense civile et l’armée combattent les flammes, dans des régions inaccessibles aux véhicules et sans les moyens aériens susceptibles de faciliter leur tâche, dans un pays aussi accidenté que le Liban. Prenant excuse de l’austérité budgétaire, les pouvoirs publics assurent ne pouvoir se payer un canadair, même de seconde main, pour éviter l’érosion de nos forêts. Mais c’est ignorer la valeur du capital forestier et fruitier dilapidé durant les saisons de printemps et d’automne, où soufflent les khamsin venus des déserts continentaux.