Vie politique - Hariri et Joumblatt demanderaient audience à Lahoud Gouvernement-opposition : le grand déballage

Entre le gouvernement et l’opposition, la polémique fait de nouveau rage. Et, dans ce grand déballage, ce ne sont plus des questions politiques ou de principe qui sont soulevées, mais des affaires personnelles où le trivial le dispute au ridicule. Le ministre des P et T Issam Naaman a violemment pris à partie hier Mme Bahia Hariri, qui avait révélé que les trois filles de M. Naaman avaient bénéficié de bourses de la Fondation Hariri, pour poursuivre leurs études universitaires. Il n’y a pas de honte à contracter un emprunt, et ce n’est pas une raison pour hypothéquer sa liberté, a affirmé en substance M. Naaman, avant de prendre personnellement à partie Mme Hariri. Le ministre a ajouté qu’il avait modifié son testament pour rembourser la Fondation Hariri. M. Naaman a également attaqué le député Ahmed Fatfat, qui l’avait accusé de toucher de l’argent de Yasser Arafat, et l’ancien ministre Mohsen Dalloul. Il s’est aussitôt attiré de vertes répliques de ces deux personnalités, sans qu’un progrès quelconque soit enregistré dans cette bataille aux points où les premiers offensés sont le niveau général de la vie politique dans le pays, et par moments la simple décence. Sur ces entrefaites, on affirmait hier de source politique digne de foi que ces échanges d’insultes et de révélations indignes vont cesser, sur une nouvelle intervention de la Syrie, et qu’aussi bien M. Rafic Hariri que M. Walid Joumblatt, les deux grands pôles de l’opposition, s’apprêtent à demander audience au président Émile Lahoud. Dans les cercles de Baabda, on soulignait hier soir que le chef de l’État est au-dessus de la mêlée et continue de croire qu’un échange constructif entre le pouvoir et l’opposition est possible, dans le cadre des institutions et non pas dans les colonnes des journaux.