Non-violence - Conférence à Ehden C. Mallat pour un droit considéré comme le recours des plus faibles

Soixante-douze ans après la célébration par Ehden, le 24 septembre 1927, d’une cérémonie oratoire en l’honneur de son grand-père, le «Poète des Cèdres», Chibli Mallat, avocat et professeur de droit, a donné jeudi soir à Ehden une conférence sur “la non-violence et l’État de droit”. Le conférencier s’est attardé sur les difficultés que rencontre la formulation de la non-violence dans des registres poétiques et littéraires. Selon lui, depuis le Code de Hammourabi jusqu’à l’établissement récent de tribunaux pénaux internationaux, on décèle la quête d’une justice qui permette de remplacer la violence dans les rapports sociaux par l’établissement d’un véritable État de droit. Chibli Mallat aboutit dans sa causerie aux trois principales conclusions suivantes : – La nécessité de faire pencher la balance vers un droit considéré comme recours de la personne la plus faible de la société, même si ce droit est également critère du pouvoir. – La seconde conclusion dans un État de droit qui possède par définition le monopole de la violence, c’est la nécessité de n’utiliser la contrainte physique qu’en dernier recours, c’est-à-dire à la suite d’un processus juridique clair et bien établi, dont le titre premier est la non-violence. – La troisième conclusion se dessine dans la recherche, au sein des moyens du droit pénal interne, de ce qu’il faut raffiner et exporter au niveau de la planète pour endiguer la vague de violence qui l’enveloppe. Mallat estime enfin qu’il s’agit « d’imposer graduellement mais fermement l’État de droit dans le monde entier, par le biais de mécanismes judiciaires efficaces, de sorte qu’un seul critère prévale pour l’ensemble des peuples». La conférence, à laquelle a notamment assisté le député Walid Joumblatt, a été suivie d’un débat sur les aspects de la non-violence dans un monde arabe à la recherche de nouveaux critères juridiques pour un avenir marqué par moins de violence et plus de droit.