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Actualités - CHRONOLOGIE

Bélarus L'opposition veut créer un gouvernement en exil

Le chef de l’opposition du Bélarus, M. Semion Charetski, compte former un gouvernement en exil et demande à la communauté internationale de suspendre son aide au régime autoritaire du président Alexandre Loukachenko. «Nous pensons sérieusement former un gouvernement en exil, mais tout dépendra de la façon dont se développera la situation et de la réaction de la communauté internationale aux événements au Bélarus», a-t-il déclaré dans une interview réalisée à Vilnius. Ancien président du Parlement du Bélarus dissous en 1996 par M. Loukachenko, M. Charetski vit actuellement à Vilnius. Les autorités lituaniennes lui ont accordé une protection officielle après sa fuite du Bélarus en juillet en raison des craintes qui pesaient sur sa sécurité. M. Charetski s’estime devenu le seul chef d’État légal du Bélarus depuis que le mandat présidentiel de cinq ans de M. Loukachenko est arrivé à son terme le 20 juillet en vertu de la Constitution. «Depuis cette date, Loukachenko devrait être traité en imposteur et tous ses actes devraient être considérés comme nuls et non avenus», souligne M. Charetski. Un référendum organisé par M. Loukachenko en novembre 1996 lui a donné des pouvoirs étendus pour amender la Constitution et prolonger son mandat jusqu’en 2001. L’une des premières décisions du président fut alors de dissoudre l’Assemblée et d’en nommer une autre à la place. Le principal objectif du gouvernement en exil devrait être «d’accélérer» la chute du régime Loukachenko, de mettre sur pied un programme pour gouverner le pays et de se préparer à sa mise en œuvre «lorsque le moment viendra», a ajouté M. Charetski. Ce nouveau gouvernement devrait être différent de celui en place actuellement qui est rigide et devrait respecter les exigences de la démocratie et de l’économie de marché, a encore indiqué l’opposant du Bélarus. M. Charetski demande d’autre part à la communauté internationale de mettre fin à son soutien au régime de Loukachenko en usant de l’aide financière qu’elle accorde à la Russie voisine. «Si l’aide financière que l’Occident a donnée à la Russie a rendu possible le fait que celle-ci ne soutient plus le régime de (Slobodan) Milosevic, pourquoi ne pas demander à la Russie de ne plus soutenir le régime de Loukachenko?», a expliqué M. Charetski. «La leçon de la Yougoslavie n’était-elle pas suffisante ?», ajoute l’opposant du Bélarus. Sans l’aide de la Russie, le régime de Loukachenko ne tiendrait pas longtemps, a-t-il ajouté. «Il n’y a pas longtemps, le Bélarus se débrouillait bien dans l’élevage, mais maintenant, à Minsk, on ne peut pas trouver de lait ni de beurre et il faut tout son salaire pour acheter deux kilos de saucisse, souligne-t-il. Comment peut-on vivre comme cela ?» «Si la communauté internationale ne réagit pas et n’aide par la démocratie au Bélarus, le régime Loukachenko pourrait un jour devenir non seulement un problème pour le peuple du Bélarus, mais une tragédie pour l’Europe tout entière», a ajouté M. Charetski. Pour l’opposant, une condition préalable à l’ouverture de négociations avec le gouvernement de Loukachenko est la libération de tous les prisonniers politiques et une réponse claire sur le sort des personnalités politiques de l’opposition qui ont «disparu».
Le chef de l’opposition du Bélarus, M. Semion Charetski, compte former un gouvernement en exil et demande à la communauté internationale de suspendre son aide au régime autoritaire du président Alexandre Loukachenko. «Nous pensons sérieusement former un gouvernement en exil, mais tout dépendra de la façon dont se développera la situation et de la réaction de la...