L'armée israélienne confisque des centaines d'hectares de terrain

L’armée israélienne a ordonné la confiscation de centaines d’hectares de terres destinées à devenir un terrain d’entraînement militaire, ont affirmé dimanche des Palestiniens du sud de la Cisjordanie. M. Issa Awad, le maire du village d’Izna situé entre Hébron et la ligne verte séparant Israël de la Cisjordanie, a affirmé que l’armée avait publié des avis pour la confiscation de quelque 1 000 hectares appartenant à des habitants du village, le 5 septembre, juste après la signature de l’accord de Charm el-Cheikh. Quelque 95 hectares de ces terres sont situées sur une partie de la Cisjordanie où l’Autorité palestinienne exerce déjà un contrôle civil, a-t-il ajouté. Des maisons et des baraquements, appartenant surtout à des fermiers et des bergers palestiniens, ont également été visés par ces ordres d’expulsion, a précisé M. Awad. Des villageois de Beit Awla ont aussi reçu des ordres pour la confiscation de 1 300 ha, a confirmé un géomètre de Hébron, Abdel Hadi Hantas. L’armée israélienne n’a fait aucun commentaire sur ces informations. Israël a occupé la Cisjordanie, qui était alors sous le contrôle de la Jordanie, lors de la guerre de 1967. Arafat dénonce Le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat a dénoncé dimanche la poursuite de constructions de logements de colonies israéliennes à Jérusalem, affirmant qu’elle constitue «une atteinte» au dernier accord israélo-palestinien. «Les tentatives israéliennes de construire 4 000 logements dans la Ville sainte de Jérusalem constituent une atteinte à l’accord» israélo-palestinien de Charm el-Cheikh le 5 septembre, a affirmé M. Arafat, à l’issue d’un entretien dimanche avec le président tunisien Zine el-Abidine ben Ali. Yasser Arafat, cité par l’agence tunisienne TAP, a indiqué qu’il avait informé le président Ben Ali de l’évolution des négociations entre palestiniens et Israéliens, et particulièrement des «derniers développements» intervenus après l’accord de Charm el-Cheikh, ainsi que de la situation à Jérusalem. Le dirigeant palestinien a déploré également «l’encerclement (israélien)» de la ville de Bethléem, proche de Jérusalem, où doivent avoir lieu à la fin de l’année des cérémonies pour la célébration du Jubilé de l’an 2000, marquant le deuxième millénaire de la naissance de Jésus. «En dépit de tout cela, le peuple palestinien est déterminé à recouvrer tous ses droits et à hisser le drapeau palestinien à Jérusalem, capitale de l’État palestinien», a affirmé M. Arafat. Enfin, M. Arafat a exprimé ses remerciements et sa «profonde gratitude» au président Ben Ali et à la Tunisie pour leur «soutien constant» au peuple palestinien. Aussitôt après l’entretien, qui s’est déroulé au palais de Carthage, M. Arafat a quitté Tunis pour regagner Gaza. Le dirigeant palestinien était arrivé samedi soir à Tunis, en provenance de Paris où il s’était entretenu avec le président français Jacques Chirac, notamment du statut final des territoires palestiniens.