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Actualités - ANALYSE

Diplomatie - La Finlande se met en ligne Escale libanaise pour Ahtissaari le 6 octobre

On peut être une nation relativement petite et jouer en diplomatie un rôle actif. Ou du moins essayer. Dans les années soixante-dix, Ceaucescu s’était particulièrement distingué par ses médiations actives entre Arabes et Israéliens, ce qui avait permis alors à une Roumanie très endettée de décrocher par-ci par là au Moyen-Orient d’assez juteux contrats. La Finlande dont la vocation de trait d’union en Europe septentrionale entre le géant russe et le glacis scandinave ne s’est jamais démentie durant la guerre froide, s’efforce maintenant de mettre son expérience de conciliateur au service de la paix dans notre région. Son président, Martti Ahtissaari, va effectuer début octobre une tournée qui doit le mener à Gaza, en Israël et en Syrie. Yasser Arafat et Ezer Weizman vont le rencontrer. Et il se pointera le 6 du mois prochain à Beyrouth, pour une visite officielle de quatre heures au cours de laquelle il verra le général Lahoud. Cette rencontre devait avoir lieu en fait, il y a plus de trois semaines, le 7 septembre. Mais M. Ahtissari avait dû en demander le report, suite à des ennuis de santé que son épouse avait subis. Le 6 octobre, il aura à ses côtés le ministre finnois des AE, Mme Tarja Halonen, qui avait visité le Liban le 5 août dernier, ainsi que le délégué de l’Europe pour le processus M. Miguel Angel Moratinos. Depuis le passage de Mme Halonen, il y a eu comme on sait la signature des accords de Charm el-Cheikh entre Arafat et les Israéliens. L’Europe, que la Finlande préside actuellement, voit ce développement d’un bon œil, mais pas la Syrie ni le Liban. Il reste que le président finlandais pourrait être porteur de certaines idées visant à promouvoir la reprise des négociations syro-israéliennes et israélo-libanaises. On ne sait pas trop quelles pourraient être les suggestions de M. Ahtissaari, mais on note que c’est le premier chef d’État européen à effectuer une telle tournée dans la région, depuis le changement de donnes et l’avènement de Barak. Il est possible que l’initiative finnoise vienne soutenir les plans discutés à New York en marge des travaux de l’Assemblée générale de l’Onu. On sait en effet que par tierces parties interposées, le ministre syrien des Affaires étrangères M. Farouk el-Chareh et son homologue israélien M. David Lévy échangent là-bas des vues sinon des propositions. Dans le même cadre, les visites de Barak en France et en Allemagne peuvent avoir des retombées positives. Tout cela montre, soulignent des diplomates occidentaux, que l’Europe assume un rôle actif et semble de la sorte signifier aux États-Unis que le processus au Proche-Orient n’est pas leur apanage. Les Arabes, ou du moins la Syrie, favorisent, on le sait, ce jeu européen et en attendent autant, du reste, de la Russie. Mais cela se situe au stade préparatoire actuel. Et il paraît peu probable qu’une fois le processus effectivement réactivé, il reste en lice d’autres médiateurs que les Américains. – Toujours est-il que l’ambassadeur de Finlande, M. Heiki Laivanen, qui réside à Damas, est venu hier à Beyrouth préparer, avec le secrétaire général du palais Bustros M. Zafer el-Hassan, la visite du président Ahtissaari.
On peut être une nation relativement petite et jouer en diplomatie un rôle actif. Ou du moins essayer. Dans les années soixante-dix, Ceaucescu s’était particulièrement distingué par ses médiations actives entre Arabes et Israéliens, ce qui avait permis alors à une Roumanie très endettée de décrocher par-ci par là au Moyen-Orient d’assez juteux contrats. La Finlande dont la...