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Actualités - ANALYSE

Législatives- Le découpage n'est pas le seul problème Spéculations sur le cabinet qui supervisera l'opération électorale

La loi électorale se fait toujours attendre, alors que les candidats potentiels commencent à piaffer d’impatience. Car ils risquent de ne pas avoir assez de temps devant eux pour conclure de bonnes alliances et pour mener campagne. L’élaboration de ce code butte, comme le souligne le président Sélim Hoss, sur la formule à adopter pour déterminer le volume, les limites des circonscriptions. C’est en effet la foire d’empoigne entre partisans de la grande, de la petite ou de la moyenne circonscription et le gouvernement, qui souhaite un large consensus, ne sait quel parti prendre. Mais le découpage géographique, pour primordial qu’il paraisse, n’est pas le seul problème que pose la préparation de l’échéance électorale qui doit en principe intervenir dans un an. Une véritable bataille s’engage en effet autour de la question du Cabinet qui sera chargé de superviser l’opération. Beaucoup estiment que de la composition même de cette équipe pourraient dépendre nombre de résultats. C’est ce qui explique, indiquent des observateurs avertis, l’obstination de certains opposants qui, malgré les conseils pressants des décideurs, continuent une guerre opiniâtre de harcèlement contre le gouvernement en place. Ces contestataires s’inquiètent en effet pour leurs positions électorales et craignent que le maintien de M. Hoss à la présidence du Conseil et de M. Michel Murr au poste-clé de l’Intérieur ne leur soit hautement préjudiciable. Dès lors, les leaders concernés matraquent sans cesse le thème de la nécessité d’un changement. Mais ils n’accordent pas assez leurs violons : alors que certains d’entre eux réclament un gouvernement d’élections absolument neutre, formé de non-candidats, d’autres plaident au contraire pour un Cabinet où tous les courants politiques seraient présents, se neutraliseraient ainsi les uns les autres et veilleraient finalement ensemble à l’impartialité du pouvoir comme à la parfaite régularité du scrutin. Bien entendu, sur le plan tactique et ponctuel, l’opposition cherche maintenant à exploiter au maximum les dissonances évidentes qui opposent les deux principales figures politiques du Cabinet, MM. Hoss et Murr. On sait, en effet, qu’ils n’ont pas du tout la même approche sur la question des écoutes téléphoniques. Et on sait aussi qu’à certaines reprises le président du Conseil avait convoqué, par le récent passé, le ministre de l’Intérieur pour lui demander des explications sur des positions affichées à la télévision, au sujet par exemple du découpage virtuel du Mont-Liban. Ou encore au sujet d’un plan de redressement économique évoqué par M. Murr au cours d’un meeting dans un village au nom joli, presque tahitien, Bakoouta. Les deux hommes ne sont visiblement pas tout à fait sur la même longueur d’onde et l’opposition cherche à en profiter en clamant partout que ce gouvernement, miné par ses divisions internes s’en trouve déséquilibré, paralysé et devrait être remplacé d’urgence. L’opposition est aidée dans sa tâche par des loyalistes qui ne portent apparemment pas M. Hoss dans leur cœur et lui reprochent d’avoir trop vite réagi négativement aux positions affichées par son second, car on ne doit pas oublier que M. Murr est également vice-président du Conseil. Selon ce courant, le chef du gouvernement avant de prendre publiquement le contre-pied de ces positions et de paraître ainsi désavouer sinon morigéner le ministre, aurait dû prendre langue avec ce dernier, écouter sa version sur le déroulement des faits durant la séance des commissions parlementaires et s’entendre avec lui sur une déclaration mettant les choses au point. Ces sources soulignent que M. Hoss aurait ainsi évité que les contradictions au sein de son équipe n’éclatent à la une des journaux. Et d’ajouter qu’à leur avis le chef du gouvernement n’est pas loin d’avoir commis un pénible impair en citant Baabda dans le cadre de ses démêlés avec M. Murr. Pour ces personnalités «M. Hoss n’avait pas besoin de soutenir qu’il n’est pas conforme à la vérité que le chef de l’État, comme l’avait déclaré M. Murr, a engagé un plan de sauvetage économique. C’est une réponse aussi abrupte et vexante qu’imprécise dans le fond. Car on sait que le pouvoir prépare un tel programme et qu’il a formé une commission ministérielle à cet effet. Or le président de la République se tient au courant des moindres détails en ce qui concerne les travaux de cette instance qui se réunit une fois la semaine et il ne manque jamais de l’encourager. D’ailleurs pourquoi le sérail se montre-t-il aussi susceptible ?. Quelle différence y a-t-il que le plan soit attribué à X, Y ou Z du moment qu’en définitive il doit être soumis au Conseil des ministres, qui en sera le maître-d’œuvre ?». Comme on voit, le climat commence à se charger de malentendus au sein du pouvoir. Mais au stade actuel, les partisans de M. Hoss affirment que le régime gardera les 16 pour superviser les élections. Les prochaines semaines diront si cet optimisme est justifié.
La loi électorale se fait toujours attendre, alors que les candidats potentiels commencent à piaffer d’impatience. Car ils risquent de ne pas avoir assez de temps devant eux pour conclure de bonnes alliances et pour mener campagne. L’élaboration de ce code butte, comme le souligne le président Sélim Hoss, sur la formule à adopter pour déterminer le volume, les limites des...