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Actualités - REPORTAGES

Portrait Sélim Tadmoury, un ambassadeur pragmatique et discret

Au moment où le Liban se trouve à la croisée des chemins et se prépare à aborder le nouveau millénaire avec l’espoir de libérer la partie sud du pays occupée par Israël, il nomme un nouveau représentant permanent à l’Onu. Le style de l’ambassadeur Sélim Tadmoury est diamétralement opposé à celui de ses prédécesseurs. Qui est-il vraiment ? Son approche paraît simple, pragmatique et discrète. Il semble connaître parfaitement le dossier libanais. M. Tadmoury a reçu L’Orient-Le Jour dans ses bureaux dominant l’“East River”. Ne répondant qu’aux questions d’ordre général, il a préféré rester discret sur les sujets «très sensibles» concernant l’actualité locale et régionale. Diplomate de carrière depuis 1966, M. Tadmoury a été en poste dans plusieurs capitales, notamment Le Caire et Vienne. En 1978, il devient conseiller à la Mission permanente du Liban à l’Onu, au moment où le Conseil de sécurité adopte la résolution 425 lors de la première invasion israélienne du Liban. Il quitte New York en 1983, pour être nommé ambassadeur à Pékin, revient, en 1985, à l’administration centrale à Beyrouth et devient ambassadeur à Ankara, en 1987. Nommé en 1990 amabassadeur en Union soviétique, il y reste pendant neuf ans. Les années passées à Moscou sont «importantes et riches en évènements historiques : chute de l’Union soviétique en 1991, attaque du Parlement, changements de gouvernement, crise économique et financière de 1998. Les relations libano-soviétiques ont toujours été étroites et bonnes aux plans commercial, politique et culturel. À la fois membre du Conseil de sécurité et grande puissance nucléaire, la Russie est un pays ami et “coparrain” dans les négociations de paix du Moyen-Orient», rappelle-t-il. Qu’a-t-il retenu de la période passée aux Nations unies ? La période où il travaille avec Ghassan Tuéni et Kesrouan Labaki aux Nations unies est «la plus importante de ma carrière, et aussi la plus riche en événements». En ce temps-là, le Liban comptait beaucoup sur les Nations unies. «Le Conseil de sécurité ayant adopté plus d’une trentaine de résolutions après l’invasion israélienne de 1982, nos contacts et efforts ont été concentrés sur l’exécution de la résolution 425 et sur le mandat de la Finul au Liban-Sud. Malheureusement d’autres événements ont eu lieu à cette époque et la question palestinienne s’est posée de façon très aiguë au Liban». Pense-t-il que le Liban continuera à payer le prix du conflit régional ? «Il y a maintenant un certain espoir. Pour le moment, il s’agit de libérer notre territoire par tous les moyens... par la Résistance libanaise au Liban-Sud et par les efforts diplomatiques. Le Liban espère la reprise du processus de paix malgré les manœuvres du gouvernement israélien. Notre position est tout à fait claire et connue de tous». Comment voit-il le rôle du Liban au sein de la communauté internationale ? «Le Liban, dit-il, a toujours eu un certain rôle à jouer depuis la création des Nations unies en 1945». «Notre ambassadeur de l’époque, Charles Malek, a participé à la rédaction de la Charte de l’Onu. Malgré les difficultés que nous traversons et certains événements aux effets néfastes sur la réputation de notre pays, le Liban a joué, joue et jouera toujours un rôle positif au sien de la communauté internationale. Le Liban est présent sur la scène internationale; il est membre de plusieurs comités et organes des Nations unies. Notre pays essaie de réactiver son rôle par la participation de nos délégués, nos prises de position concernant non seulement les problèmes libanais mais aussi les questions internationales». Le Premier ministre, M. Sélim Hoss, doit prononcer le discours du Liban lors de la 54e session de l’Assemblée générale de l’Onu qui entame ses travaux le 20 septembre en présence de nombreux chefs d’État, de gouvernements et ministres. Quels vont être les principaux points qui seront évoqués ? «Le discours portera sur la globalisation et les problèmes qui intéressent les Nations unies et la communauté internationale. Le Premier ministre expliquera aussi la position du gouvernement libanais concernant l’implantation des Palestiniens au Liban, le processus de paix et la résolution 425». Marié à Zahra Hajjar de Tripoli, M. Tadmoury a un fils, Ziad, qui travaille et poursuit son PHD en économie à Boston. Parlant parfaitement l’anglais, le français, l’allemand et le russe, M. Tadmoury semble heureux d’être le représentant permanent du Liban à l’Onu. «Être nommé à New York, c’est avoir le monde à soi. C’est aussi l’opportunité d’être en contact avec toutes les délégations, surtout si le Liban est un “client” permanent du Conseil de sécurité».
Au moment où le Liban se trouve à la croisée des chemins et se prépare à aborder le nouveau millénaire avec l’espoir de libérer la partie sud du pays occupée par Israël, il nomme un nouveau représentant permanent à l’Onu. Le style de l’ambassadeur Sélim Tadmoury est diamétralement opposé à celui de ses prédécesseurs. Qui est-il vraiment ? Son approche paraît simple,...