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Actualités - ANALYSE

L'éventualité d'un retrait rapproché se précise Nombreuses interrogations sur les retombées de l'évènement

Les Arabes, le roi Abdallah en tête, ont reçu des échos confirmant que Barak veut vraiment retirer ses troupes du Liban avant juillet prochain. Beyrouth doit donc commencer à se préparer. D’autant que sur plusieurs plans la libération du Sud va entraîner de sérieux changements. Ainsi peut-on dès à présent dévider ce chapelet d’interrogations : – Ne faudra-t-il pas modifier la grille des législatives, le découpage des circonscriptions, puisque les Libanais de la zone potentiellement libérée pourront enfin exprimer leurs votes dans leurs patelins ? – Pourra-t-on maintenir le même Cabinet de technocrates en place et ne devra-t-on pas le remplacer ou à tout le moins le remanier pour le renforcer par des éléments politiques ? – La réunification territoriale du pays s’accompagnerait-elle d’une réconciliation nationale impliquant le retour des ostracisés de Paris, le président Amine Gemayel et le général Michel Aoun ? – Les alliances électorales ne vont-elles pas être bouleversées dans plus d’une région, pour permettre notamment l’apparition de nouvelles figures ? – Dans le même cadre, ne va-t-on pas assister à une offensive en règle de pressions et d’immixtions afin que la première législature du Liban réunifié reste sous contrôle ? – Dans le prolongement de la secousse que le retrait constituerait, n’y aurait-il pas des incidents, des heurts entre parties cherchant à dominer le terrain ? Ces affrontements ne risquent-ils pas de faire capoter les élections et de les faire reporter à plus tard ? – Pour éviter cette éventualité, va-t-on raccourcir de trois ou quatre mois le mandat de la Chambre actuelle afin d’organiser les élections avant le retrait israélien ? – Que ferait la Syrie, en concertation avec le Liban, si les Israéliens effectuent ce que l’on appelle un retrait unilatéral ? Quelles dispositions précises prendrait-elle pour empêcher Barak d’atteindre ainsi son objectif qui serait de provoquer une distorsion entre le Liban et la Syrie afin de disloquer leur tandem ? Un tel retrait unilatéral du Sud, alors que le Golan resterait encore longtemps occupé, ne poserait-il pas à Beyrouth le problème d’un Hezbollah qui voudrait continuer ses opérations ? Comment éviter dans ce cas qu’Israël ne riposte en frappant l’infrastructure libanaise, mettant ce pays à feu et à sang ? – La Syrie mettra-t-elle à terme fin à une présence militaire au Liban qui n’aurait plus de justificatif évident après le retrait israélien ? La maintiendra-t-elle jusqu’à ce qu’Israël lui rende le Golan ? Appréhensions Au stade actuel, les réponses à ces questions restent évasives. Mais nombre de diplomates s’inquiètent car on prête au pouvoir libanais des intentions dont les répercussions peuvent être redoutables. «Ainsi, indique une de ces personnalités, on croit savoir que les autorités locales vont réagir au retrait général israélien comme elles l’ont fait à Jezzine. C’est-à-dire sans prendre de mesures sur le terrain, en se contentant de juguler le Hezbollah par des contacts avec lui et surtout par le biais de la Syrie. On prétend chez les officiels qu’une décision politique syrienne peut facilement tenir lieu de parapet et se substituer à une prise en charge effective du Sud par les forces régulières libanaises. On prétend également qu’une telle option se fera sans problème du moment qu’il y aura une solide entente intérieure, plus forte que toute disposition sécuritaire ou militaire. Cette entente persuadera la résistance qu’elle doit assumer ses responsabilités, c’est-à-dire cesser ses actions. Et de même, on compte sur ce facteur pour que le Hezbollah, Amal, les Palestiniens et les lahdistes ne se déchaînent pas après le retrait israélien et n’aillent pas en découdre. On se berce visiblement de dangereuses illusions car le Sud sans main de fer est de toute évidence voué à devenir une véritable pétaudière après le départ de l’occupant».
Les Arabes, le roi Abdallah en tête, ont reçu des échos confirmant que Barak veut vraiment retirer ses troupes du Liban avant juillet prochain. Beyrouth doit donc commencer à se préparer. D’autant que sur plusieurs plans la libération du Sud va entraîner de sérieux changements. Ainsi peut-on dès à présent dévider ce chapelet d’interrogations : – Ne faudra-t-il pas modifier la...