Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

Centres de villégiature - Les traces de la guerre ne sont pas totalement effacés Dhour Choueir : une relance difficile, mais un atout majeur, les émigrés (photos)

Avant le déclenchement de la guerre en 1975, Dhour Choueir brillait de tous ses feux et les soirées de l’hôtel Kassouf étaient parmi les plus courues des localités du Metn. Estivants arabes, d’Égypte, d’Irak, de Jordanie et du Golfe se pressaient dans ses hôtels qui affichaient complet tous les mois de l’été. Dhour Choueir «perle des centres de villégiature» du Metn vivait alors ses dernières années d’insouciance et d’opulence touristique. 1975, la guerre éclate, laissant derrière elle exode et scènes de désolation. Hôtels et restaurants saccagés, infrastructure endommagée, émigration massive des habitants, principalement vers les États-Unis, l’Égypte et le Brésil. Tout désormais était à refaire. Le retour de la paix verra Dhour Choueir en état de choc face à l’ampleur du désastre. Des huit hôtels de la localité, un seul, l’Hôtel Central, a échappé au saccage. Les édiles essayeront alors de parer au plus pressé et d’assurer les services essentiels aux habitants nonobstant la situation sécuritaire qui régnait dans la région. Le président du conseil municipal, M. Chawki Sawaya, souligne à ce sujet que la ténacité des responsables locaux et de la population a permis à Dhour Choueir de remonter la pente et d’aspirer à retrouver son rôle d’antan. Mais il est évident que le moteur du développement reste le tourisme, véritable levier économique : «Sans une réhabilitation du secteur hôtelier, note M. Sawaya, il est difficile d’envisager un essor réel. D’ores et déjà, un nouvel hôtel Al-Saha a été édifié et des études ont été effectuées pour restaurer les établissements détruits dont le fameux Kassouf». Mais les fonds manquent encore et l’initiative privée tarde à se manifester en raison essentiellement de la crise économique. M. Sawaya note toutefois que depuis l’année dernière l’affluence des estivants a nettement augmenté et la population de 2 500 habitants, l’hiver, passe facilement à 13 000 habitants durant l’été. Le retour des émigrés, natifs de la localité, constitue à ce niveau un facteur primordial porteur d’espoir, souligne M. Sawaya qui précise que la municipalité organise ses festivals annuels dans le but précis de sensibiliser les émigrés aux problèmes du village et les inciter à maintenir le contact avec leur région d’origine. M. Sawaya indique, par ailleurs, que la municipalité a fourni de grands efforts pour réhabiliter les places publiques enclenchant également un processus de relance culturelle avec l’inauguration d’un conservatoire de musique en 1996. Une importante bibliothèque «La maison choueirite» verra bientôt le jour. Elle comportera des ouvrages en plusieurs langues constitués par des dons de particuliers et notamment des habitants, en collaboration avec le ministère de l’Éducation. «Ce projet, affirme M. Sawaya, sera le centre d’attraction culturel le plus important de toute la région». Parallèlement à ce projet, une école publique a été construite grâce à l’assistance du «Fonds de développement séoudien». Elle ouvrira ses portes à la prochaine rentrée scolaire. Cette initiative a été accompagnée de la construction d’une mini-cité sportive sur un terrain appartenant à la municipalité. Problèmes d’infrastructure Au niveau de l’infrastructure, beaucoup reste encore à faire, reconnaît M. Sawaya qui critique à ce sujet le travail accompli par certains organismes, travaillant sous contrat avec l’État, édifiant notamment des murs de soutènement au prix fort, mais sans la qualité requise. La municipalité a alors porté plainte auprès des services concernés mais la lenteur administrative n’a pas été pour faciliter les choses. M. Sawaya souligne également la nécessité d’une nouvelle planification du réseau routier qui serait accompagnée d’un éclairage complet des voies publiques et d’une réhabilitation des trottoirs avec plantation d’arbres des deux côtés de la route. Mais un des problèmes majeurs de la localité reste le manque d’eau potable. Un projet élaboré en coordination avec le ministère des Ressources hydrauliques et électriques a permis de régler partiellement cette question avec la construction de quatre réservoirs de 20 000 m3 chacun. Dès octobre prochain, un nouveau réseau permettra alors une alimentation plus complète. Selon M. Sawaya, l’établissement de barrages dans les vallées de Zaarour et de Mtein permettra de retenir l’eau et d’approvisionner toute la région mettant ainsi fin à la pénurie. Pour ce qui est du réseau d’égouts, le président de la municipalité fait remarquer que 2 km de conduites ont été installées dans le prolongement de l’ancienne infrastructure. D’autre part, des études pour la création d’une station d’épuration des eaux usées ont été achevées. Le projet d’un coût de 6 millions de dollars englobera les localités de Bteghrine, Khonchara, Bois de Bologne, Mtein et Dhour Choueir. Mais, note M. Sawaya, les travaux sont saisonniers et ne peuvent être effectués que par beau temps, c’est-à-dire cinq mois sur douze, ce qui ralentit considérablement leur progression. Malgré tous ces aléas et les séquelles des longues années de guerre, Dhour Choueir aspire à retrouver sa gloire passée. Ses atouts sont nombreux (notamment l’apport de l’émigration) et un support efficace de l’État, particulièrement du ministère du Tourisme, lui permettra de se replacer sur la carte touristique du Metn.
Avant le déclenchement de la guerre en 1975, Dhour Choueir brillait de tous ses feux et les soirées de l’hôtel Kassouf étaient parmi les plus courues des localités du Metn. Estivants arabes, d’Égypte, d’Irak, de Jordanie et du Golfe se pressaient dans ses hôtels qui affichaient complet tous les mois de l’été. Dhour Choueir «perle des centres de villégiature» du Metn vivait...