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Actualités - REPORTAGES

Aménagement du littoral du Metn - Une ville portuaire est en train de voir le jour Dbayé : un million trente mille mètres carrés gagnés sur la mer(photos)

Connu communément sous le nom de Marina, le projet de Dbayé représente beaucoup plus qu’un port de plaisance. En l’espace d’une dizaine d’années et pour quelques centaines de millions de dollars, un million trente mille mètres carrés (1 030 000 m2) ont été gagnés sur la mer. Une nouvelle ville portuaire avec ses hôtels, ses restaurants, ses commerces, ses appartements, et ses espaces verts, verra prochainement le jour. Entamés à la suite d’une adjudication internationale en 1983, les travaux ont repris avec force en 1996. Depuis le début du projet, c’est la Société nationale d’entreprises, détenue à 99 % par M. Joseph Khoury, qui a été chargée des travaux. Au début, ce projet devait s’étendre du fleuve de Beyrouth à Nahr el-Kalb, et permettre ainsi de gagner quatre millions trois cent trente-quatre mille mètres carrés sur la mer. M. Khoury indique «qu’un tel projet pouvait corriger toutes les erreurs commises en matière d’urbanisme sur la côte». Cinq entreprises se sont présentée à l’appel d’offre international lancé par le CDR, durant le mandat de l’ancien président de la République, M. Amine Gemayel. En juin 1983, c’est la Société nationale d’entreprises qui remporte l’adjudication. «Les travaux ont été aussitôt entamés» et «nous étions l’une des rares entreprises à poursuivre les travaux sous les bombes» note M. Khoury. Et de poursuivre que «les travaux ont repris en force en 1996». Cependant, l’étendue du projet adjugé en 1983 a été modifiée. les événements ont dû changer à maintes reprises une modification du programme initial, qui s’est limité, dans une première étape, aux travaux s’étendant du fleuve d’Antélias jusqu’à Dbayé. C’est cette partie du projet qui sera achevée par la Société nationale d’entreprises. Le reste de l’espace a fait l’objet d’un appel d’offre remporté par Linor Les conditions initiales de l’appel d’offre n’ont pas été modifiées : le projet est étudié et financé par l’adjudicataire ; l’Etat n’assume aucune charge financière. Dès le début, il fallait effectuer les études, remblayer le terrain, construire l’infrastructure, et établir le plan directeur… Plus de quatorze mille personnes ont travaillé sur le chantier. Le concours de spécialistes étrangers, notamment celui de dix-sept experts hollandais pour les remblais, d’urbanistes et d’architectes comme Ricardo Bofill, a été également nécessaire. Les terrains partagés entre l’Etat et l’adjudicataire C’est un contrat entre l’État et l’adjudicataire qui régit le remblai de la côte. M. Joseph Khoury note à ce propos que «le problème avec l’État sur le plan des biens-fonds maritimes n’est pas fondé». Et d’ajouter que «c’est un décret daté du 10 novembre 1995 qui a permis aux travaux de redémarrer», notamment à l’issue de la modification du projet initial qui englobait toute la côte du Metn-Nord. L’État, qui n’a aucune obligation financière, devrait récupérer 68 % des terrains gagnés sur la mer. Le reste de l’espace revient à la Société nationale d’entreprises qui est spécialisée dans les travaux maritimes. Les biens domaniaux sont constitués de routes, de jardins publics, et de terrains commercialisables destinés à la vente. Quant au port de plaisance, qui fait également partie du projet, il sera exploité durant 25 ans par M. Joseph Khoury. Après cette période, la marina et ses dépendances (notamment un club sportif et une piscine double olympique) seront rendues au gouvernement libanais. Les terrains détenus actuellement par M. Khoury et dont la superficie s’élève à trois cent trente mille mètres carrés (330 000 m2), bénéficient déjà d’un zoning. La Société nationale d’entreprises a décidé de fusionner les parcelles qui lui appartiennent. M. Khoury explique à ce propos que «vendre et construire des terrains assez vastes constitue une façon de préserver la beauté de la côte». Et de souligner que «selon le zoning du projet, seuls 33 % du terrain devraient être occupés, ce qui privilégiera l’aménagement d’espaces verts, de terrains de tennis, ou de piscine, devant chaque bâtiment». La construction d’une ville touristique entourant la marina dans des terrains appartenant à la Société nationale d’entreprises sera prochainement entamée. Le projet sera relié par dix-huit connexions aux principaux axes routiers de la région. Certaines connexions sont déjà opérationnelles tandis que d’autres ne sont pas encore achevées. Dans ce cadre, le cas de la route SR4, qui longe le projet et qui est parallèle à l’autoroute Jounieh-Beyrouth est surprenant. Les travaux de ce tronçon situé entre les axes routiers réhabilités par Elka et le projet pris en charge par la Société nationale d’entreprises, n’ont pas été jusqu’à présents entamés. Faute, dit-on, d’un appel d’offre. Une fois achevée cependant, cette route pourrait réduire le problème des embouteillages quotidiens du littoral. Dans quelques années, une nouvelle ville construite sur la mer verra le jour. Elle englobera notamment l’un des plus grands ports de plaisance de la Méditerranée. Vaste d’un million trente mille mètres carrés, elle logera quarante mille habitants. L’espace existe déjà, il faudra procéder au développement des terrains privés et publics. Il y a une trentaine d’années, non loin du projet de Dbayé, beaucoup de libanais empruntaient l’ancienne route côtière pour sentir le parfum des orangers, ou regarder les vagues se briser sur les rochers. Avec le temps, les tours de béton ont remplacé les orangeraies. Les rochers ont donné place à d’immenses autoroutes. Sur le littoral du Metn-Nord, il ne reste plus que l’air marin à respirer et la promesse d’une ville nouvelle construite entièrement de mains d’hommes et qui pourrait peut-être estomper les erreurs passées, elles aussi commises par les hommes.
Connu communément sous le nom de Marina, le projet de Dbayé représente beaucoup plus qu’un port de plaisance. En l’espace d’une dizaine d’années et pour quelques centaines de millions de dollars, un million trente mille mètres carrés (1 030 000 m2) ont été gagnés sur la mer. Une nouvelle ville portuaire avec ses hôtels, ses restaurants, ses commerces, ses appartements, et ses...