Témoignage Marc, 28 ans : comment en suis-je arrivé là ?

Je ne sais pas ce qui m’a pris... Faiblesse? Ennui? Manque de confiance en moi? Je ne sais pas comment j’ai fait pour en arriver là. Je fumais des joints de temps en temps avec mes copains. Un soir, j’ai voulu prouver à des gens plus âgés, je devais avoir 21 ans, que j’étais un grand, et que je tenais bien la cocaïne... J’ai trouvé ça génial. Je me sentais immensément puissant. C’est ainsi que tout a commencé. C’est un copain qui m’en fournissait... À l’époque, le gramme était à 50$, je me suis mis à faire 3 à 4 grammes par jour, 12 lignes à peu près. Ça m’a ravagé. Puis le prix du gramme a augmenté, je ne sais pas pourquoi. 400$ par jour, c’était énorme. J’ai commencé par piquer des petits truc çà et là... puis j’ai vendu mon ordinateur, ma voiture... mais ça ne suffisait toujours pas... J’étais devenu agressif, mais je ne m’en souviens pas... Il paraît que je disais n’importe quoi dans la même phrase, des choses complètement incohérentes... J’étais d’une vanité sans pareille. J’ai failli me faire attraper dans une boîte une fois. J’ai jeté la poudre dans les toilettes... J’ai eu très peur... J’ai perdu 15 kilos, je n’avais jamais faim. J’avais un rythme de fou. Je pouvais tenir 24 heures, éveillé à faire la fête, puis je m’écrasais contre mon lit, et dormais pendant 48 heures... Ce fut la période la plus horrible de ma vie. J’ai perdu mon boulot, ma fiancée... Elle n’en pouvait plus, j’étais tendre, et soudain je devenais odieux... Elle a voulu m’aider... Mais c’était dur pour elle. Elle a beaucoup souffert. Elle a tenu deux ans, et elle est partie. Heureusement, mes amis et mes parents étaient là... Ils m’ont poussé à m’en sortir. J’ai arrêté il n’y a pas très longtemps, mais je me sens encore très mal... Heureusement que je n’ai pas succombé à mes trois overdoses... J’ai encore besoin de temps pour en sortir complètement et recommencer ma vie. Je regrette tellement. Je me croyais si fort, et pourtant je ne suis qu’une larve... Je ne sais pas quelles sont les raisons qui m’ont poussé à agir comme ça. Mes parents? Une dépression latente? Je ne veux plus y repenser... Mais il faudra que je me mette une bonne fois pour toutes, face à moi-même... sinon, je risque de replonger...