Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Tribune Confessionnalisme politique et Pacte national

Estimant probablement que les problèmes auxquels se trouvent confrontés les Libanais ne leur suffisent pas, le président de la Chambre vient de remettre sur le tapis la question de l’abolition du confessionnalisme politique. Il serait utile à cette occasion de faire le point de la situation concernant cette question qui n’en finit pas de diviser les Libanais. La solution de ce problème, telle que définie par l’accord de Taëf, devait se faire selon un calendrier très précis dont les dates n’ont pas été respectées. L’accord prévoyait en effet la formation d’un gouvernement d’union nationale qui n’a jamais vu le jour, l’organisation d’élections libres – les dernières en date ont été qualifiées par le Premier ministre actuel comme étant «les plus mauvaises dans l’histoire du Liban moderne» –, le redéploiement des troupes syriennes vers la Békaa, etc. L’accord prévoyait également la formation d’un comité chargé d’étudier les mesures à prendre pour abolir le confessionnalisme politique. Or ce comité n’a jamais vu le jour. Plus important encore : l’accord de Taëf, contrairement à l’affirmation répandue, ne prévoit pas une abolition, mais un transfert du confessionnalisme politique qui, au lieu de d’exprimer à la Chambre des députés et dans l’administration, serait désormais réservé à un Sénat qui reste à créer. En outre, l’accord comporte une clause restrictive qui garantit les intérêts fondamentaux des différentes communautés. Cette clause qui se trouve dans le préambule de l’accord stipule que «toute disposition en contradiction avec le pacte régissant le vouloir-vivre en commun des Libanais est illégitime». Ce qui signifie, en clair, que l’État, dans les choix essentiels qui engagent l’avenir du pays, demeure régi par le Pacte qui existe entre les communautés. Par contre, dans sa gestion des affaires courantes, il n’est plus lié par les problèmes de représentation communautaire, mais par le seul critère d’efficacité. Voilà les principales dispositions concernant la question du confessionnalisme. Pourquoi, alors que la procédure à suivre est claire, nos dirigeants ne la mettent-ils pas en application ? Pourquoi faut-il que cette question demeure suspendue comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête des Libanais ? Pourquoi relancer une querelle qui a coûté très cher au pays ? Le problème qui se pose à nous aujourd’hui n’est pas d’abolir le confessionnalisme politique, mais de respecter le pacte entre les communautés qui, depuis la conclusion de l’accord de Taëf, a été systématiquement violé par les dirigeants qui se sont succédé au pouvoir. Il est essentiel, à la veille des changements régionaux qui vont déterminer l’avenir du pays pour une longue période, de mettre un terme aux ambitions mesquines des uns et des autres, de faire preuve de maturité et de conclure la paix entre les Libanais. Car seule la paix civile nous permettra de prévenir les risques de l’autre paix, la paix régionale.
Estimant probablement que les problèmes auxquels se trouvent confrontés les Libanais ne leur suffisent pas, le président de la Chambre vient de remettre sur le tapis la question de l’abolition du confessionnalisme politique. Il serait utile à cette occasion de faire le point de la situation concernant cette question qui n’en finit pas de diviser les Libanais. La solution de ce problème,...