Rechercher
Rechercher

Actualités - DISCOURS

Commémoration - Meeting d'Amal pour le 21e anniversaire de la disparition de Sadr Berry met en garde contre une escalade israélienne au sud d'ici à un an (photo)

Pour le 21e anniversaire de la disparition de l’imam Moussa Sadr et de deux de ses compagnons en Libye, le mouvement Amal a organisé hier un meeting oratoire au stade de la Cité sportive auquel ont assisté une foule de personnalités et de partisans du mouvement. Prenant la parole à cette occasion, le chef du Parlement Nabih Berry s’est notamment opposé à «la réduction des institutions de l’État à la dimension des personnes». M. Berry a en outre préconisé «une armée de défense par opposition à une armée au service du pouvoir». Souhaitant que «le mécanisme de l’abolition du confessionnalisme soit enclenché au cours de ce mandat», le président de l’Assemblée a critiqué la politique du Premier ministre israélien Ehud Barak et a mis en garde contre une escalade au Sud durant cette année. Une fausse note à ce meeting : dès l’arrivée des ministres Issam Naaman, Anouar el-Khalil et du cheikh Akl druze p.i. Bahjat Ghaïth sur le lieu du rassemblement, les députés du Parti socialiste progressiste Marwan Hamadé et Ayman Choukair ont quitté les lieux. Dans son allocution, M. Berry a commencé par dénoncer «le mutisme arabe et islamique à l’égard de la disparition d’une personnalité arabe et islamique». «Jusqu’à quand le régime libyen continuera-t-il à sanctionner la résistance ainsi que la population du Sud et de la Békaa-Ouest en imposant l’absence de l’imam Moussa Sadr ?», a notamment déclaré M. Berry. Le chef du Législatif a souligné que l’affaire de la disparition de Moussa Sadr «n’est nullement un mystère». Il a rappelé à ce propos les circonstances de l’arrivée et du séjour de l’imam en Libye à la fin du mois d’août 1978, indiquant à ce sujet qu’à la suite d’une enquête menée en Libye par les autorités libanaises, le juge Torbey Rahmé avait établi un rapport dont il ressort que Moussa Sadr n’avait jamais quitté la Libye, contrairement à ce qu’avaient affirmé à l’époque les autorités libyennes. Soulignant que le colonel Mouammar Kadhafi assume directement la responsabilité de la disparition de Moussa Sadr, M. Berry a invité «les régimes arabes et islamiques, le Liban ainsi que la Révolution islamique iranienne à se saisir de l’affaire afin d’arracher la vérité à Mouammar Kadhafi». M. Berry a, par ailleurs, rappelé les fondements du projet politique de Moussa Sadr «qui constitue notre programme définissant notre vision du Liban». «Nous souhaitons une patrie moderne qui réponde aux aspirations des citoyens, a précisé le leader d’Amal. Nous soulignons la nécessité d’investir dans les ressources nationales afin de mettre un terme à la présence de régions déshéritées. L’un des fondements du projet de Moussa Sadr était également de faire face au danger que constitue Israël». M. Berry a prononcé, par ailleurs, un plaidoyer en faveur de l’abolition du confessionnalisme politique «afin d’édifier des rapports de confiance entre les citoyens et l’État». Le président de la Chambre a émis l’espoir sur ce plan que le Parlement prendra l’initiative au cours du mandat actuel d’adopter les mesures constitutionnelles adéquates en vue de l’abolition du confessionnalisme politique. L’une de ces mesures, a déclaré M. Berry, est la formation de la commission nationale, présidée par le chef de l’État, chargée d’examiner les moyens pratiques d’abolir le confessionnalisme. Dans l’attente d’une telle démarche, M. Berry a souligné que le programme du mouvement Amal se base sur les points suivants : le refus de réduire les institutions étatiques à la dimension de la personnalité qui est en charge de l’institution en question ; le respect du rôle des institutions étatiques conformément à la Constitution et aux lois en vigueur ; la restructuration des administrations étatiques. Dans ce cadre, M. Berry s’est prononcé pour «une armée dont la mission serait la défense de la patrie et des citoyens, comme l’a fait le président de la République». «Non à une armée de pouvoir», a ajouté M. Berry qui s’est déclaré convaincu que le nouveau commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleiman, suivra sur ce plan les traces de son prédécesseur. Le leader d’Amal a, d’autre part, souligné qu’il assumait personnellement la responsabilité de l’action menée par le Conseil du Sud et l’ancien ministère du Sud. Il a longuement défendu à ce propos l’action entreprise par ces deux institutions, soulignant que durant la guerre il était nécessaire de s’occuper de tous les problèmes socio-économiques de la population, notamment sur les plans de la santé, de l’éducation, des différents services publics, du réseau routier, etc. Au plan régional, M. Berry a exprimé des critiques acerbes à l’égard du Premier ministre israélien Ehud Barak. Il a mis en garde contre une escalade militaire israélienne au Sud au cours des prochains mois «afin d’ébranler l’ordre public au Liban et de briser la résistance». En conclusion, M. Berry a affirmé que «la paix est une nécessité libanaise, syrienne et arabe, à condition qu’il s’agisse d’une paix juste et globale». Hoss : Sadr, un homme de dialogue Prenant à son tour la parole au nom du président de la République et en son nom personnel, le Premier ministre Sélim Hoss a rendu un vibrant hommage à l’imam disparu en insistant sur ses qualités de modération et de médiateur. M. Hoss a rappelé qu’il était lui-même chef du gouvernement à l’époque de l’enlèvement de l’imam Moussa Sadr. «Le président Élias Sarkis et moi-même avions mis en branle tous les appareils de l’État. Hélas, nous n’avons pas réussi à faire la lumière sur le crime», a-t-il déclaré avant de poursuivre : «C’est grâce surtout aux responsables politiques et spirituels de la communauté chiite – qui sont parvenus à calmer les esprits en ébullition – que nous avons pu surmonter la crise». Le Premier ministre a en outre affirmé que la politique du pouvoir actuel rejoignait celle du dignitaire disparu concernant notamment l’occupation israélienne. «Nous réclamons le retrait inconditionnel de l’État hébreu conformément à la résolution 425 du Conseil de sécurité, et nous appuyons la résistance à l’occupation politiquement et moralement tant qu’un pouce de notre territoire reste occupé», a-t-il affirmé tout en soulignant la concomitance des deux volets libanais et syrien dans le processus de paix. Et d’ajouter : «Nous rejoignons aussi l’imam dans notre politique de développement qui se fixe comme priorités le règlement de la crise socio-économique, le développement des régions déshéritées et la relance des secteurs productifs, en l’occurrence l’agriculture, l’industrie et le tourisme». M. Hoss a conclu son discours en ces termes : «Je souhaite que nous nous inspirions tous de l’exemple de l’imam dans la vie publique : il a toujours été partisan du dialogue paisible, invitant sans cesse les dirigeants du pays à resserrer les rangs en vue de l’édification de l’État, loin des intérêts égoïstes et mesquins». Chamseddine et la loi électorale Prenant à son tour la parole, le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine, a commencé par rendre hommage à l’attitude du pouvoir à l’égard de la résistance anti-israélienne, mettant l’accent sur le fait que l’État et l’armée libanaise font désormais cause commune avec la résistance. Après avoir évoqué le soutien accordé par la Syrie au Liban, cheikh Chamseddine s’est prononcé pour une «refonte de la vie politique libanaise sur base d’une intégration nationale équilibrée». Le président du CSC a, d’autre part, plaidé en faveur du mohafazat comme circonscription électorale «conformément à l’accord de Taëf, de manière à empêcher l’émergence de régions homogènes sur le plan confessionnel ou sectaire». «Si certaines parties désirent maintenir des liens étroits entre l’électeur et le député, a ajouté cheikh Chamseddine, on pourrait alors avoir recours à une préélection au niveau du caza». Abordant, enfin, l’affaire de la disparition de Moussa Sadr, cheikh Chamseddine a réaffirmé que l’imam avait bel et bien disparu en Libye, soulignant que le régime libyen est responsable de cette disparition. Rappelant qu’un dossier concernant cette affaire est en possession du CSC, du ministère libanais des Affaires étrangères et des autorités judiciaires italiennes, cheikh Chamseddine a demandé au gouvernement libanais de soulever cette question auprès d’un tribunal international.
Pour le 21e anniversaire de la disparition de l’imam Moussa Sadr et de deux de ses compagnons en Libye, le mouvement Amal a organisé hier un meeting oratoire au stade de la Cité sportive auquel ont assisté une foule de personnalités et de partisans du mouvement. Prenant la parole à cette occasion, le chef du Parlement Nabih Berry s’est notamment opposé à «la réduction des...