Cérémonie religieuse - Messe de requiem à Bickfaya Les Kataëb commémorent le 15e anniversaire de la disparition de Pierre Gemayel(photos)

Les Kataëb ont commémoré hier, en masse, le 15e anniversaire de la disparition de leur fondateur Pierre Gemayel, à l’église Saint-Michel de Bickfaya où se sont rassemblées plusieurs centaines de personnes venues assister à la messe de requiem. À l’invitation du parti Kataëb et de la famille du disparu, la messe de requiem a été célébrée hier à 11 heures par l’évêque maronite de Chypre, Mgr Boutros Gemayel, représentant le patriarche Mgr Nasrallah Sfeir, assisté de plusieurs ecclésiastiques. La cérémonie s’est déroulée en présence de nombreux officiels et d’une foule de partisans, d’amis et de parents, dont le ministre du Travail et des Affaires sociales Michel Moussa représentant le chef de l’État, le général Émile Lahoud, le député Chaker Abousleiman représentant le président de l’Assemblée nationale Nabih Berry et le ministre du Tourisme Arthur Nazarian représentant le Premier ministre Sélim Hoss. Étaient également présents : les députés Rochaïd el-Khazen, Habib Hakim et Antoine Haddad, ainsi que les anciens ministres Michel Samaha et Joseph el-Hachem, le chef du parti Karaëb Mounir Hajj, les membres du bureau politique, les chefs des régionaux, l’ancien chef du parti le Dr Élie Karamé, le chef du Parti national libéral (PNL) Dory Chamoun et le chef du Parti de la solidarité Émile Rahmé. Quant à la famille du disparu, elle était représentée par sa veuve Mme Geneviève Gemayel, l’épouse de l’ancien président Amine Gemayel, Mme Joyce Gemayel, accompagnée de ses enfants Pierre, Sami et Nicole, l’épouse de l’ancien président Bachir Gemayel Mme Solange Gemayel et ses enfants Youmna et Nadim, sœur Arzé Gemayel, Mme Claude Gemayel-Abou Nader, Mme Jacqueline Gemayel-Abou Halka et le Dr Fouad Abou Nader. L’homélie de Mgr Gemayel Dans son homélie, Mgr. Boutros Gemayel a fait l’éloge de «ce géant libanais qui a lutté, près d’un siècle durant, contre l’occupation ottomane et le mandat français, pour enfin, une fois l’indépendance obtenue, se battre pour que le Liban demeure la patrie des Libanais, la patrie de la coexistence entre chrétiens et musulmans. Les principes pour lesquels Pierre Gemayel a vécu : Dieu, Famille, Patrie peuvent sembler désuets de nos jours, car nous voulons façonner un Dieu à notre image, alors que seul l’inverse est vrai». Mgr Gemayel a également insisté sur «la participation spirituelle à ce rassemblement libanais global du patriarche Sfeir qui prie tout bas mais hausse le ton pour un Liban indépendant, appartenant à tous ses fils, quelle que soit leur confession». Il a ensuite transmis «les sentiments paternels de Sa Béatitude» à la famille du grand disparu, «à Mme Geneviève Pierre Gemayel qui a accompagné son époux tout au long de sa lutte et au président Amine Pierre Gemayel qui se trouve loin de nous physiquement, mais demeure très proche spirituellement, l’absent mais néanmoins présent, celui qui ne pouvait manquer de participer à la commémoration de la mort de son père, celui qui porte toujours le Liban dans son cœur. Surtout à un moment où le Liban vit l’une des étapes les plus difficiles de son histoire et a besoin de tous ses fils, surtout ceux semblables au président Amine Gemayel». Dans une allocution prononcée au nom du parti Kataëb, M. Rachad Salamé a parlé de la «détermination de Pierre Gemayel à sauvegarder l’indépendance de la patrie», mettant en relief son charisme, «mélange d’autorité et de charité». Le message enregistré à cette occasion par l’ancien président de la République Amine Gemayel devait ensuite être diffusé. Dans son message, M. Gemayel a adressé ses remerciements au chef de l’État, au président de la Chambre, au Premier ministre, au patriarche maronite et à l’assistance, pour leur participation à la messe de requiem. Il a ensuite exprimé le regret de n’être pas présent à cette occasion, «dans l’exil forcé qui m’a été imposé à cause de mon attachement aux principes de mon père et à ceux de mon frère martyr Bachir. Je ne suis pas seul à vivre en exil. Le Liban est également exilé de lui-même et tous nos désirs ne visent qu’à la restauration de l’indépendance grâce à l’unité de tous les Libanais». «Nous réclamons la restauration du Liban que nous avons connu : un Liban qui a joué un rôle essentiel auprès des instances arabes et internationales, qui a servi d’exemple à plusieurs autres pays et qui doit être la patrie des libertés, des institutions et de la justice sociale. Le Liban que nous avons connu et dont nous étions fiers n’est pas né, comme certains le croient, avec l’accord de Taëf», a conclu le président Gemayel. Les Kataëb au Chouf pour la première fois depuis 1975 D’autre part, au cours d’un dîner organisé par le régional Kataëb au Chouf pour la première fois depuis 1975, le chef du parti Mounir Hajj a estimé qu’un pays qui est incapable d’assurer le retour de ses fils à leurs foyers n’est pas en mesure de prétendre défendre le droit des autres au retour. Il a aussi souligné la résurgence du «discours confessionnel et sectaire» sur base de l’octroi de certains droits aux Palestiniens, et insisté sur la nécessité d’appuyer le régime. Il a également critiqué les attaques menées contre le régime par «les responsables de la catastrophe qui prétendent être les uniques détenteurs de la solution adéquate». Il est à noter que le dîner s’est déroulé en présence de plusieurs responsables du Parti socialiste progressiste (PSP) de Walid Joumblatt et d’autres organisations locales.