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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Presse - Le projet de loi sur les fuites judiciaires Réserves de Baalbacki et Karam

Les présidents des Ordres de la presse et des journalistes, MM. Mohammed Baalbacki et Melhem Karam, ont fait appel au chef de l’État, au président de la Chambre et au chef du gouvernement, leur demandant d’intervenir afin d’éviter la promulgation du projet de loi prévenant la publication d’informations judiciaires. Dans un communiqué public hier, MM. Baalbacki et Karam évoquent les dangers que représente à leur yeux le texte en question : aliénation de la liberté de presse d’abord, répercussions négatives de ce projet sur les rapports entre la presse et les affaires publiques ensuite. MM. Baalbacki et Karam ont également exprimé leurs réserves à l’encontre de ce projet de loi, et ajouté que «le sujet doit être minutieusement étudié sous tous ses angles, de manière à en sauvegarder le but initial d’une part et à assurer à l’opinion publique le droit de se tenir au courant des affaires publiques de l’autre». Le communiqué réclame aussi que soit sauvegardé «le droit de la presse d’accomplir sa mission d’informer l’opinion publique, sans autres contraintes que celles imposées par l’éthique du métier et les textes de la loi des imprimés, qui est une loi spécifique n’interférant en aucune manière avec les lois publiques. Il est bien connu que toute loi spécifique est destinée à réglementer un secteur défini et son application prime donc celle des lois publiques». «La presse, qui assume ses responsabilités, veille à mettre un terme à la récente vague d’accusations infondées, caractérisées par des fuites d’informations judiciaires qui auraient dû demeurer secrètes afin de ne pas porter atteinte à la dignité des personnes concernées. Les présidents des deux Ordres s’étaient d’ailleurs félicités, dans un communiqué conjoint, de la tendance des pouvoirs législatif et exécutif à promulguer une loi interdisant de pareilles fuites, quelles qu’en soient les sources», poursuit le communiqué. Les présidents des Ordres ont établi une distinction entre les «fuites» et leur publication, insistant sur le fait que seul l’auteur des «fuites» est responsable car, sans lui, il n’y aurait pas de publication. «Il est nécessaire d’amender les lois en vigueur dans ce sens, car la publication demeure l’une des assises du métier de journaliste. Faute de quoi, nous risquerions de tomber dans le piège du musellement forcé de l’information, à l’instar des régimes totalitaires», ont-ils précisé. Les auteurs du communiqué jugent étrange le fait que le législateur, non content de rétablir la peine de prison de trois mois à un an prévue par le décret 104 puis abolie en date du 13 avril 1994, propose d’en porter la durée maximale à deux ans. En conclusion, MM. Baalbacki et Karam se demandent en vertu de quelle logique la presse se voit interdire le droit de publier des informations judiciaires et confirme qu’ils sont entrés en contact avec les deux colégislateurs du projet, les députés Chaker Abousleiman et Nicolas Fattouche, et poursuivront cette affaire avec le président de la Chambre Nabih Berry, le chef du gouvernement Sélim Hoss et les ministres de la Justice et de l’Information Joseph Chaoul et Anouar el-Khalil «pour leur communiquer la position de la presse à l’égard de ce sujet extrêmement délicat». Pour sa part, le président de l’Assemblée nationale Nabih Berry a tenu à préciser, en réponse au communiqué des deux Ordres, que le nouveau projet ne vise que les «fuites» et non leur publication. M. Berry a également précisé que l’amendement des textes s’inscrit dans le même cadre et que seul l’auteur des fuites en assumera la responsabilité, non les médias qui les auront publiées ou diffusées.
Les présidents des Ordres de la presse et des journalistes, MM. Mohammed Baalbacki et Melhem Karam, ont fait appel au chef de l’État, au président de la Chambre et au chef du gouvernement, leur demandant d’intervenir afin d’éviter la promulgation du projet de loi prévenant la publication d’informations judiciaires. Dans un communiqué public hier, MM. Baalbacki et Karam évoquent...