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Actualités - CHRONOLOGIE

Algérie - Massacre ce week-end de 29 personnes dans le Sahara La violence risque de mettre fin à l'état de grâce

La reprise de la violence en Algérie, avec le massacre dimanche de 29 personnes près de Béchar dans le Sahara, risque de mettre fin à l’état de grâce dont jouit le président algérien Abdelaziz Bouteflika qui a débuté son mandat par une cascade de succès. Dans la nuit de samedi à dimanche, 29 personnes ont été tuées par des islamistes armés à un faux barrage près de la ville de Béchar (950 kilomètres au sud-ouest d’Alger), dans une région jusqu’ici relativement épargnée par la violence. Ce massacre est le plus important depuis l’élection de M. Bouteflika, le 15 avril. La violence, après une nette accalmie ressentie avec soulagement par les Algériens, a brusquement repris depuis l’annonce officielle, le 1er août, de la date du référendum sur la concorde civile, fixée au 16 septembre. Au moins 100 personnes, dont 27 militaires, ont été tuées et près de 150 blessées depuis début août dans des attaques et des attentats attribués aux groupes armés islamistes hostiles à la démarche du président Bouteflika, selon un décompte établi à partir de bilans officiels et de la presse. Ces attentats sont imputés au Groupe islamique armé (GIA) et au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) dissident du GIA, hostiles à la concorde civile acceptée par l’Armée islamique du salut (AIS), bras armé du Front islamique du salut (FIS-dissous), en trêve depuis octobre 1997. Boudé au début de son mandat, en raison de son élection controversée, le 15 avril, et de l’étiquette de «candidat du pouvoir» attribuée par ses adversaires, le président Bouteflika avait, en quelques semaines, gagné la sympathie des Algériens, que même la presse d’opposition avait reconnue. Paix civile Le président algérien, qui avait fait du rétablissement de la paix civile le thème majeur de sa campagne électorale, a pris en main personnellement le dossier des groupes islamistes et de la violence qui a fait plus de 100 000 morts et un million de victimes depuis 1992. À Alger même, où les derniers attentats remontent à la fin mai, deux bombes ont explosé le 9 août, faisant une dizaine de blessés, ravivant la psychose des attentats et la télévision d’État, après des semaines d’interruption, a repris ses appels à la vigilance dans les lieux publics. En quelques semaines, M. Bouteflika a réussi à obtenir la reddition de l’AIS, le soutien du chef historique du FIS Abassi Madani, puis le vote à une écrasante majorité par le Parlement d’une loi sur la concorde civile, prévoyant une amnistie partielle pour les islamistes armés non coupables de crimes de sang, de viols et d’attentats dans les lieux publics. Il a également mené, avec succès, une opération de charme en direction de l’étranger pour replacer son pays sur la scène internationale. À Crans Montana, en Suisse, il a plaidé, fin juin, la cause de l’Algérie et obtenu des investisseurs qu’ils s’y intéressent. M. Bouteflika a, surtout, réussi une spectaculaire amélioration des relations souvent tendues avec la France qui s’était déclarée «préoccupée» des conditions de son élection en raison de soupçons de fraude. Air France, qui ne dessert plus le pays depuis 1994, envisage d’ailleurs de revenir en Algérie fin octobre. D’autres compagnies aériennes occidentales, qui ne desservent plus l’Algérie, pourraient suivre son exemple. Le président Bouteflika, qui a lié le développement économique de son pays et la venue des investisseurs étrangers au retour de la paix, risque ainsi de subir son premier revers avec le retour de la violence.
La reprise de la violence en Algérie, avec le massacre dimanche de 29 personnes près de Béchar dans le Sahara, risque de mettre fin à l’état de grâce dont jouit le président algérien Abdelaziz Bouteflika qui a débuté son mandat par une cascade de succès. Dans la nuit de samedi à dimanche, 29 personnes ont été tuées par des islamistes armés à un faux barrage près de la ville de...