Vie politique - Chaque fois que je prends une initiative, quelqu'un entre en prison se plaint Hariri Démarches pour une détente entre le pouvoir et l'opposition

L’atmosphère particulièrement tendue qui a marqué ces dernières semaines les rapports entre le pouvoir et l’opposition pourrait céder la place à une trêve, voire à une détente relative (et précaire). Des médiateurs, aussi bien locaux que régionaux, auraient en effet entrepris des démarches auprès des deux parties en présence afin de les convaincre de calmer le jeu sur la scène locale en vue de faire face aux échéances cruciales qui semblent poindre à l’horizon au niveau du Proche-Orient. C’est sans doute dans ce cadre que s’inscrit la rencontre prévue pour ce matin entre le président Émile Lahoud et M. Rafic Hariri. L’ancien Premier ministre sera reçu par le chef de l’État et cette entrevue fournira l’occasion d’une franche explication entre les deux hommes. Les relations entre le pouvoir et M. Hariri se sont sérieusement envenimées à la suite de la série de poursuites judiciaires engagées ces derniers mois contre plusieurs proches collaborateurs de l’ancien Premier ministre. L’intensification de ces poursuites a poussé M. Hariri à déclarer hier, à l’issue d’une entrevue avec le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir que «tout le monde a réalisé qu’à chaque fois que je prends une initiative, quelqu’un entre en prison». Une boutade qui en dit long sur l’état d’esprit qui règne au sein de l’opposition.