Gouvernement - Le ministre des Finances attendu demain Corm regagne Beyrouth pour la bataille du budget

Le ministre des Finances, M. Georges Corm, regagne incessamment Beyrouth avec la ferme intention de reprendre le collier et de se battre à l’Assemblée en faisant corps avec le gouvernement afin de faire adopter le budget, rapporte notre correspondant à Paris Élie Masboungi. Selon une source ministérielle, M. Corm est attendu au Liban demain. Lors de son séjour de quelques semaines à Paris où il a pris du repos à la suite d’une inhabituelle hausse de tension, le ministre a eu des entretiens privés avec des amis libanais et français au sujet de la situation au Liban, ce qui lui a donné l’occasion de démentir catégoriquement les rumeurs sur sa possible démission pour céder la place à son collègue de l’Économie nationale, M. Nasser Saïdi, qui d’ailleurs assurait l’intérim aux Finances. Il faut dire qu’avec l’absence prolongée de M. Corm, ces rumeurs s’étaient amplifiées pour donner lieu à des spéculations sur un découragement du ministre à la suite des attaques contre la politique financière du gouvernement et surtout des réactions négatives aux récentes mesures fiscales. En fait, M. Corm ressentait une certaine morosité, à l’instar de tous les Libanais préoccupés par l’état des finances publiques. Il aurait notamment déclaré que la dette pourrait être fractionnée et échelonnée et qu’en fait, un des problèmes les plus sérieux était de convaincre les Libanais de payer des impôts, expliquant qu’il n’y a pas d’autre issue pour redresser la situation financière. Toujours au cours d’entretiens privés à Paris, le ministre a réaffirmé la solidité de ses relations avec tous ses collègues du gouvernement et surtout avec le Premier ministre, se félicitant par ailleurs de la confiance du président Émile Lahoud. Mais M. Corm a évité soigneusement de se prononcer sur les privatisations ou d’entrer dans les détails des solutions préconisées par des responsables à Beyrouth pour assurer à l’État des rentrées supplémentaires affirmant que tout cela sera débattu en Conseil des ministres et que c’est là et uniquement là qu’il exposerait ses vues et présenterait des projets. Le débat budgétaire est prévu pour début juin, si l’on en croit les observateurs. Il interviendra à l’issue de l’examen de la loi de finances par la commission parlementaire ad hoc, et sera précédé d’une réunion de la Chambre les 26 et 27 mai.