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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Présidence - Le retour des déplacés parmi les priorités du régime Lahoud : la réforme de la magistrature après les vacances judiciaires

Le président de la République, le général Émile Lahoud, a déclaré que le projet de réforme de la magistrature commencerait à être mis en œuvre après les vacances judiciaires «pour ne pas entraver l’action des tribunaux et la bonne marche des procès en cours». Le chef de l’État a par ailleurs réaffirmé que la réforme administrative se poursuivrait jusqu’au bout, de même que l’instruction des dossiers qui sont aux mains des magistrats. Il a en outre indiqué que le retour des déplacés fait partie des priorités du régime, précisant que la nouvelle loi électorale doit traiter tous les Libanais de la même manière, permettre une meilleure représentativité et aider à réaliser l’intégration nationale. Le chef de l’État a procédé à un tour d’horizon de la situation politique, sociale et économique lors d’une rencontre avec le président de l’Ordre des rédacteurs de presse, M. Melhem Karam, accompagné des membres du conseil de l’Ordre. À l’issue de la réunion, qui a duré une heure et demie, M. Karam a fait devant les journalistes un compte-rendu de la discussion. «L’État ne fermera pas les yeux sur ceux qui tentent de s’approprier ses droits ou ceux des citoyens, a dit le général Lahoud cité par M. Karam. Nous ne laisserons passer aucune transaction illégale. Le travail que nous avons fait jusqu’à présent est important, mais il n’est pas suffisant. Le gouvernement et la justice poursuivent leur action. Et la justice est réellement indépendante. Beaucoup de choses ont été dites dans le passé au sujet de la magistrature. Tout ce qui doit être rectifié le sera au début des vacances judiciaires. C’est toute la magistrature qui va être réformée et le ministre Joseph Chaoul fait partie des juges les plus intègres et les plus compétents. J’avais demandé que les permutations soient achevées dans un délai d’un mois, mais il est apparu qu’il y a de nombreux dossiers suivis par les juges. Si les permutations ont lieu maintenant, il faudra tout recommencer à zéro. M. Chaoul a donc estimé qu’il valait mieux attendre les vacances judiciaires. Les permutations seront accompagnées d’une loi concernant les magistrats». Réforme administrative, élections, déplacés «Nul ne jouit d’une quelconque immunité, a ajouté le chef de l’État. Chacun doit accomplir sa tâche correctement et l’on demandera des comptes à ceux qui sont responsables de tout retard. Certains se demandent pourquoi un tel est poursuivi alors que tel autre ne l’est pas. Eh bien, je vous assure que la procédure ira jusqu’au bout si une plainte est déposée contre n’importe quel fonctionnaire. Personne n’est au-dessus des lois. Si des soupçons pèsent sur moi, je suis près à aller en prison. À ceux qui craignent l’échec de la réforme que nous avons enclenchée, je dis que le processus se poursuivra jusqu’à la fin et que l’État de droit sera édifié. Tous savent désormais que l’État est ressuscité et que personne ne peut prétendre à une immunité en cas d’infraction». Le président Lahoud a par ailleurs mis l’accent sur le caractère confidentiel de l’instruction, affirmant qu’il aurait mieux valu ne pas publier dans les journaux les photos de ministres menottes aux poignets «avant que le verdict du tribunal ne soit prononcé». Le chef de l’État s’est longuement étendu sur la réforme administrative : «Seuls les membres de la fonction publique seront choisis lors des nominations administratives. Et nous demanderons des comptes à ceux qui auront commis des erreurs. Chacun aura sa chance parce que notre objectif est d’aboutir à une administration saine et efficace. Il y aura aussi une rotation entre les postes importants. Je peux vous assurer que la réforme réussira car elle doit commencer par le haut». Le président de la République a reconnu que la situation économique n’a jamais été aussi difficile. «Je ne fais assumer à personne l’état dans lequel nous nous trouvons, a dit M. Lahoud. L’important est de rectifier la situation et cela doit être fait par des personnes qualifiées. Il y a des experts, dans le gouvernement et au sein de l’administration, ainsi que des volontaires, qui se penchent sur la question. Il ne faut pas s’attendre à un miracle. Nous allons profiter des expériences de certains pays qui ont connu des situations similaires. Le redressement de l’économie nécessite deux ou trois ans pendant lesquels nous devrons nous serrer la ceinture (…). Certes, le citoyen a besoin de services et d’une infrastructure. Mais la priorité pour lui reste la santé, l’enseignement, le logement et l’assurance-vieillesse. Pour pouvoir atteindre ces objectifs, nous devons être crédibles afin de convaincre les gens de la nécessité de faire des sacrifices. Il faut du temps, mais nous y parviendrons». Interrogé au sujet des informations selon lesquelles il n y a plus de vie politique ni de liberté de presse au Liban, M. Lahoud a répondu : «La meilleure preuve de la liberté d’information est votre présence ici. Nous rencontrons tous les jours un grand nombre de citoyens pour les écouter. Et nous sommes déterminés à protéger la liberté d’expression et le droit à manifester. Ceux qui portent atteinte à la liberté paieront le prix. La vie politique aussi doit être revitalisée». Est-il vrai qu’il refuse de recevoir à Baabda le député Walid Joumblatt ? «Soyez sûrs que je donne toujours un rendez-vous à celui qui désire me voir, a-t-il dit. Le président de la République doit être à l’écoute de tous les Libanais. Mais il faut savoir que le chef de l’État, qu’il soit Émile Lahoud ou un autre, doit être respecté. Personne ne peut porter atteinte à la présidence de la République et penser que la question peut être réglée facilement. Ceux qui se livrent à ce genre de pratiques n’ont pas de place chez nous. Qu’il soit dit en passant que je n’ai pas de problème personnel avec un homme politique. Ce sont les faibles qui sont rancuniers». Le général Lahoud a d’autre part réaffirmé le refus du Liban de jouer le rôle de policier à la frontière avec Israël. «L’État hébreu veut que nous protégions ses frontières en contrepartie du retrait de ses troupes, a-t-il dit. Nous ne protégerons pas Israël. Et puis le problème ne concerne pas seulement le Liban mais aussi la Syrie qui doit récupérer le Golan. Il concerne également les Palestiniens. N’oublions pas qu’il y a 400 000 réfugiés palestiniens au Liban. Quel est leur sort ? C’est pour cela que nous disons que la paix doit être globale et juste». Avant le début de la réunion, M. Karam avait offert au président de la République un stylo en or «au nom des journalistes libanais et arabes et au nom de la Fédération internationale des journalistes». «Nous vous offrons ce présent car nous savons que vous êtes le mieux placé pour le protéger», a-t-il dit. Signalons par ailleurs que M. Lahoud a reçu l’ambassadeur d’Arménie, M. Armen Navarssardian, et le directeur du Pnud, M. Yves de San.
Le président de la République, le général Émile Lahoud, a déclaré que le projet de réforme de la magistrature commencerait à être mis en œuvre après les vacances judiciaires «pour ne pas entraver l’action des tribunaux et la bonne marche des procès en cours». Le chef de l’État a par ailleurs réaffirmé que la réforme administrative se poursuivrait jusqu’au bout, de même...