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Actualités - CHRONOLOGIE

Vie politique - Le chef du Parlement en colère Berry invite les militaires à ne pas se mêler de politique

Le chef du Parlement, M. Nabih Berry, a laissé éclater sa mauvaise humeur hier en invitant sans ambages les militaires à «ne pas se mêler de politique» et en mettant en garde le pouvoir contre «toute violation de la Constitution», laissant ainsi deviner que les relations entre Aïn el-Tiné et Baabda ne sont pas au beau fixe. Au palais présidentiel, on s’est abstenu de tout commentaire, bien que des sources proches de Baabda aient indiqué dans l’après-midi qu’une réponse aux propos de M. Berry était envisagée. Pour inattendue qu’elle soit, la position du chef du Législatif n’est en définitive que l’expression d’un ressentiment qui a culminé avec les informations de presse relatives à l’enquête menée auprès de M. Habib Hakim, député du Metn, dans l’affaire de l’incinérateur de Bourj-Hammoud. M. Berry estime que, depuis quelque temps, le Parlement est la cible d’une campagne systématique qu’il essaie toutefois de dédramatiser et refuse de considérer qu’elle vise à court-circuiter le rôle de la Chambre. Pas plus tard que mardi, il confiait aux journalistes accrédités place de l’Étoile que «nul ne peut le marginaliser tout comme il ne peut marginaliser personne». Citant hier le chef de l’État, à qui il faisait part de ses craintes d’une nouvelle émergence du deuxième bureau, M. Berry a indiqué qu’il n’est pas question d’une militarisation du pays. Il avait tenu à répercuter ce point de vue dans une tentative d’apaiser les esprits sur le plan politique, après l’affaire du communiqué anti-Hariri attribué à des «sources ministérielles». Mais, depuis, le ton du chef du Législatif a visiblement changé pour devenir presque menaçant. «Nous ne pouvons que remarquer la campagne menée contre la Chambre. Tantôt c’est Omar Meskaoui, tantôt c’est Najah Wakim, ou encore Habib Hakim» qu’on convoque devant la Justice, a-t-il dit avec humeur devant les correspondants de presse au Parlement. L’affaire Hakim L’affaire Habib Hakim le dérange au plus haut point, parce qu’il lui est apparu que les informations rapportées hier par la presse au sujet de la comparution du député (en sa qualité d’ancien président de la Fédération des syndicats du Metn) devant l’avocat général près la Cour de cassation, M. Amine Bou Nassar, ne correspondaient pas à la réalité. Selon la presse, le député a été libéré sous caution d’élection de domicile après avoir été interrogé par M. Bou Nassar, au sujet du financement de la construction d’un incinérateur – qui n’a jamais vu le jour à Bourj-Hammoud – dans le cadre de l’enquête sur l’irrégularité des dépenses des fonds municipaux. La presse avait également fait état d’une confrontation que le juge Bou Nassar organiserait demain vendredi, entre M. Hakim et l’ancien caïmacam du Metn, Khalil Nassereddine, après avoir décelé une contradiction. Ce qui hérisse essentiellement le chef du Parlement, c’est le fait que les journaux aient tous publié la même nouvelle «sachant qu’elle était sans fondement». «Cela prouve que l’information a été délibérément communiquée sous cette forme à la presse. Nous ne voulons pas en finir avec des sources, pour tomber sur d’autres», a-t-il affirmé, laissant ainsi clairement entendre que des «parties occultes» ont communiqué la nouvelle à la presse. «Le pays ne supporte pas les harcèlements et les tiraillements», a-t-il fulminé, affirmant qu’il a pris contact le matin avec le ministre de la Justice, M. Joseph Chaoul, pour l’interroger au sujet de la véracité des informations parues dans toute la presse au sujet de l’interrogatoire. «J’ai dit au ministre que celui qui prétend appliquer la loi ne doit pas violer la Constitution. Je souhaite que chacun s’occupe de ses affaires en ce sens que les militaires ne se mêlent pas de politique». «De toute façon, les députés n’endosseront pas l’habit militaire. Nous sommes dans un pays démocratique et si je tiens ces propos, c’est pour protéger le régime», a-t-il déclaré, sans vouloir en dire plus. Le matin, M. Berry avait pris également contact avec le député Habib Hakim, qu’il a convoqué à son bureau pour comprendre ce qui s’est passé. Le député lui a notamment expliqué qu’il s’est rendu de son plein auprès du juge pour déposer et qu’il est rentré normalement chez lui. M. Hakim a démenti les informations au sujet de sa libération sous caution et de sa confrontation aujourd’hui avec l’ancien caïmacam du Metn.
Le chef du Parlement, M. Nabih Berry, a laissé éclater sa mauvaise humeur hier en invitant sans ambages les militaires à «ne pas se mêler de politique» et en mettant en garde le pouvoir contre «toute violation de la Constitution», laissant ainsi deviner que les relations entre Aïn el-Tiné et Baabda ne sont pas au beau fixe. Au palais présidentiel, on s’est abstenu de...